Archive | août 2023

Dans la course d’Ann Patchett

Ann Patchett est une femme de lettres nord américaine (Los Angeles 1963), installée à Nashville depuis ses 6 ans, où actuellement elle tient une librairie.

Une belle phrase de l’écrivaine…Écrire est un job, un talent, mais aussi un lieu où aller dans sa tête. C’est l’ami imaginaire avec qui boire son thé dans l’après-midi.

Dans la course (Run 2007) est le troisième roman que je lis de l’auteure et c’est celui qui m’a le moins plu: trop américain, se voulant trop « politically correct« , des situations peu crédibles.

Encore une histoire de famille bien compliquée et des actions un peu tirées par les cheveux, avec un passage de réel merveilleux qui surprend (Tennessee dans le coma revoit son amie de coeur).

Il y a plusieurs histoires dans ce livre.

La première est celle d’une très belle statue de la Vierge Marie, sculptée en bois de rose et à qui on a donné la physionomie d’une ancêtre de Bernadette Doyle, une très belle irlandaise rousse. Cette statuette est léguée par la famille de mère en fille.

La deuxième histoire est celle de la famille Doyle: Bernard et Bernadette Doyle (elle est l’héritière de la statuette qui, d’ailleurs, lui ressemble beaucoup)(Bernard et Bernardette ?Et ben…). Ce couple a un enfant, Sullivan, et en mal de procréation adoptera 2 enfants noirs en bas âge et frères ayant un an de différence quand leur aîné, Sullivan, aura 12 ans. Pourquoi deux frères en même temps? Parce que c’était l’exigence de la mère.

Bernard Doyle est un homme très en vue : il est maire de Boston, avocat de formation et politicien de choix. Bernardette Doyle va mourir très jeune et laisser ses enfants aux soins de Bernard.

Il sera un père exemplaire, aimant et attentif. Les enfants seront élevés dans le culte de Bernardette à laquelle ils rendent hommage chaque soir via la statuette. Les deux enfants auront la meilleure éducation et des résultats scolaires brillants. Leur frère Sullivan abandonnera très vite la maison familiale pour se rendre en Afrique dans le cadre de missions humanitaires, il ne s’entend pas bien avec le père, mais apprécie ses frères.

Lorsque les enfants ont 20 et 21 ans, l’aîné aura un accident grave un soir de tempête de neige; il sera sauvé grâce à l’intervention d’une femme noire qui va le projeter hors des roues du véhicule, mais elle sera gravement touchée.

Cette femme est Tennessee Moser et elle a une fille de 11 ans, Kenya, une sprinteuse hors pair. Tennessee et Kenya habitent à quelques pâtés de maison des Doyle, dans un quartier pauvre. Et ceci n’est pas du tout un hasard.

A partir de l’accident et de l’hospitalisation de Tennessee Moser, Kenya s’installera chez les Doyle avec un naturel étonnant. Il est vrai que mère et fille sont esseulées, mais il y a aussi une autre raison majeure…

Il y a plusieurs choses qui ne sont pas expliquées dans le texte. S’agit-il d’une faiblesse de la traduction ou l’auteure n’a pas abordé sciemment le sujet?

Une lecture qui m’a semblé lourde par moments, une écriture de qualité, un sujet qui manque de vraisemblance comme si l’auteure avait voulu faire des tonnes dans le politically correct.

Autres livres commentés : La maison des hollandais . Orange Amère .

DANS LA COURSE, Éditions Jacqueline Chambon 2010 (AP 2007), ISBN 978-2-7427-9018-0

600 000 visites

Le blog a dépassé les 600 000 visites, le moment pour moi de regarder cela d’un peu plus près…

Le plaisir de la lecture est suivi d’un vrai travail : un peu de recherche avec un essai d’analyse de la lecture; cela aide à fixer les idées, surtout lorsque avec moi les lectures s’enchainent. Comment opère le choix des livres ? Principalement par le bouche à oreille ou les sites de lecteurs comme Babelio, surtout pas par les prix littéraires ni l’abattage marketing. Vous aurez remarqué que rarement je publie des parutions récentes, j’attends plutôt le retour des lecteurs, parfois des années après. Puis, il y a les auteurs que j’aime et alors là, j’ai envie de tout lire, mais en essayant d’espacer les livres du même auteur afin de ne pas tomber dans la répétition. Il m’arrive d’abandonner un auteur/e par saturation ou déception et d’abandonner beaucoup de livres qui ne m’intéressent pas (en m’obligeant à chaque fois à lire +/- 50 pages).

Depuis le début, 1309 livres ont été commentés avec une moyenne entre 9 et 12 par mois (pic de 12 en 2022 corollaire de la pandémie).

Bien entendu c’est le portail du blog qui est le plus consulté, il comprend les 5 derniers livres commentés. En bas de chaque billet figurent les titres des livres lus à l’auteur, cela peut aider certains visiteurs.

Les livres lus proviennent de 46 pays différents, c’est un blog bilingüe qui alterne immuablement 1 en français vs 1 en espagnol; il y a quelques livres en anglais (11 pour le moment). Les pays qui fournissent le plus de livres sont l’Espagne, la France et le Chili. Pour les livres en espagnol le grand fournisseur est le fantastique Institut Cervantes et sa Bibliothèque Octavio Paz de Paris.

Les 3 livres les plus consultés du blog sont en espagnol (en fait les 18 premiers) et le premier livre en français n’arrive qu’à la 19è position, il s’agit de Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand; le suivant occupe la 21è position, c’est la pentalogie Le poids des secrets d’Aki Shimazaki, canado-japonaise puis Salina de Laurent Gaudé à la 30è position.

191 pays ont consulté le blog; les 3 les plus assidus sont la France, le Chili et le Mexique.

Un salut très amical à tous ceux qui me lisent. Merci.

600 000 ENTRADAS

Más de 600 000 visitas del blog, es el momento de mirar las cifras y los hechos.

El placer de la lectura sigue y una cosa es leer, otra es trabajar lo leído, completar y comparar, intercambiar en lo posible.

¿Cómo escoger los libros ? Pues lo más corriente es de boca a oreja, intercambiando con lectores afines o descubriendo libros o autores en los sitios especializados como Babelio español. Casi nunca me guío por los premios literarios, excepto recomendación o autor conocido/apreciado. Cuando un autor me gusta, quisiera leerle todo; también he abandonado a autores que me han saturado o decepcionado, ellos no figuran en el blog (me impongo la lectura de +/- 50 páginas antes de abandonar un libro).

Mi gran proveedor de libros en español es el Instituto Cervantes de Paris o Biblioteca Octavio Paz, recientemente remodelado y que reserva a sus usuarios una estupenda acogida, además que existe un Club de Lectura muy entretenido con temas variopintos y también reuniones video sobre teatro español con participantes en directo de primera calidad.

Desde el comienzo del blog 1309 libros han sido comentados con un promedio de 9-12 por mes.

Es el portal del blog que obtiene la mayoría de las consultas y de lejos. El portal presenta los 5 últimos libros reseñados. Arriba a la derecha hay un rectángulo con una lupa dónde se puede escribir el nombre o el título de un libro para que aparezca. No hay que cometer error alguno en la formulación porque el buscador entonces no funciona.

Las lecturas emanan de 46 países diferentes y en 3 idiomas : francés, español e inglés, este último con sólo 11 libros. Los países que tienen más libros leídos son : España, Francia y Chile.

Los 18 primeros libros más consultados del blog son en español. Los 3 primeros de la lista son Aura de Carlos Fuentes, El país de la canela de William Ospina y el tercero El laberinto de la soledad de Octavio Paz. La gran mayoría pertenece a clásicos a los cuales trato de darles un tratamiento algo « pedagógico » para que sirva a los estudiantes.

191 países consultaron el blog; los más asiduos son Francia, Chile y México.

Mis más cordiales saludos a los lectores que pasan por el blog. Gracias y no duden en intercambiar opiniones conmigo.

Fulgentius de Cesar Aira

César Aira es un escritor argentino (Coronel Pringles 1949) , traductor  del inglés y del francés; especialista de la novela corta, autor de cuentos, ensayos y obras de teatro. Lleva publicadas más de 100 novelas que él denomina « novelitas » por lo escuetas, con un promedio de 2 a 3 novelas cortas por año lo que, al parecer, es un récord de todos los tiempos . El autor quisiera organizar su obra en una Enciclopedia, un tomo general que las contenga todas (¿cómo Balzac y su Condición Humana?).

Cesar Aira es uno de los escritores argentinos más admirados en el mundo, es uno de los hipotéticos « nobelisables ».

Aira es un escritor muy peculiar al estilo inimitable; a menudo participa como personaje en sus relatos así como Coronel Pringles, su ciudad de nacimiento. En sus escritos Cesar Aira reflexiona sobre su vida reflejando sus percepciones más personales; también la muerte es un tópico relevante en su obra. La importancia de su obra le concede un epíteto : el del relato aireano que tiene la mágica particularidad de desconcertar al lector. Es uno de los autores a quien le gusta « jugar » con el lector.

Fulgentius (2020): me ha encantado : un libro bien escrito y documentado con un tema que da mucha réflexion y que está magistralmente trabajado. Es una parodia entre delirios, burla y sapiencia. A mi siempre me fascinó la historia del Imperio Romano y de sus recios generales conduciendo las temibles y eficaces legiones romanas (cf los libros de Santiago Posteguillo).

En Fulgentius, el génial Aira narra la vida del Général Fabius Exelsus Fulgentius (ficticio), uno de los más prestigiosos y experimentados generales de la Roma Imperial en su apogeo. A los 67 años, el Senado lo pone al mando de la Legión más temible, la Legión Lupina, una máquina de guerra y de matar, con seis mil hombres.

Por su gran experiencia lo mandan a pacificar la indomable Panonia, región de Europa Central (Balcanes) que constituye una provincia romana. El recio Fulgentius no sólo es un general fuera de serie, sino que tiene amplias capacidades políticas y administrativas, sin contar que es un ciudadano ejemplar que no ha lucrado y lleva una vida familiar impecable.

A todos estos talentos, se agrega otro más : escribió en su juventud una obrilla de teatro, una pequeña tragedia que le gusta montar en las etapas de sus largas campañas militares. Este detalle de montar una pieza de teatro en cada escala de una cruenta campaña militar, utilizando a los recios legionarios como actores ( y contentos de serlo), me ha hecho reír a carcajadas por la disonancia, lo surrealista, lo genial.

Asi, durante la feroz reconquista de la Panonia con sus duras y sangrientas etapas, Fulgentius no dejará de montar su obra y hasta ocuparse de los decorados si es necesario. Tiene Fulgentius un brazo derecho, el fiel y admirativo Lactarius (¿cómo lactante?) que lo sigue como su sombra.

Al mismo tiempo, el Senado ha pedido al general que « pierda en el camino » a un personaje importante, Maximus, que ha hecho fortuna con monedas falsas a pesar de ser del mejor linaje. Dado su alcurnia, no pueden pasarlo por las armas como a cualquier plebeyo.

Los dos personajes, el General probo y el villano se entenderán de maravilla porque el sinvergüenza es muy culto además de cortés. Se va a dar entre los dos hombres la atracción de los opuestos : para Fulgentius los abismos del Mal contenían arcanos de fábulas que siempre había querido explorar y el villano se preguntaba cómo era posible mantenerse honesto cuando las maquinaciones del delito eran el único modo de ejercitar la inteligencia.

Esta presencia erudita trastornó al recio general : quiso estudiar, aprender, volverse un nuevo Plinio, sin fines de lucro o de exhibición, sólo por la gratificación interior de ser un héroe del cerebro. La solución estaba al alcance de la mano. Con el prestigio de su grado y las influencias que podía mover, no le sería difícil conseguir uno de esos cargos ad honorem que asumían por pura conciencia solidaria algunos patricios nostálgicos de la República, y servían para hacer pingües negocios. Desde el cargo podría vender a precio de oro cédulas de importación de esclavos, y reclamar comisión. Él podía sacrificar una honestidad que nadie le había pedido, y menos agradecido, por un objetivo más encomiable que una guerra…

El contraste entre lo que había sido y lo que pudo ser le hizo sentir que todo había sido tiempo perdido. Un tiempo artificial, como el del teatro; quizás su pasión por volver a ver una y otra vez en escena la tragedia que había escrito al principio era un vano intento de recuperar un tiempo real.

Una fábula que termina con una enseñanza porque el inmenso personaje del Legado Fulgentius a veces muestra veleidades que le dan un tinte de personaje de cómics.

Otros libros comentados : Un episodio en la vida del pintor viajero . Le magicien . Cumpleaños . Lugones

FULGENTIUS, Literatura Random House 2020, ISBN 978-84-397-3684-4

La salle de bal d’Anna Hope

Anna Hope est une actrice et écrivaine britannique (Manchester 1974); elle possède une maitrise en création littéraire.

La salle de bal (The Ballroom 2016) est le deuxième roman de l’auteure, encore un livre très fort pour décrire l’asile d’aliénés fictif de Sharston, voulant évoquer l’asile réel de Menston, où l’arrière-arrière grand-père d’Anna Hope avait été interné. Le livre a reçu le Prix des Lectrices d’Elle 2018.

Le fond du roman se base sur l’eugénisme, théorie scientifique qui prétendait améliorer la race humaine via la sélection des meilleurs spécimens ou l’élimination des spécimens les plus faibles. Des scientifiques et des personnalités de premier plan ont adhéré à cette théorie en Angleterre au XIXè siècle, comme Leonard Darwin (neveu de Charles), Francis Galton, Ronald Fisher, Arthur Balfour, Winston Churchill…

(Quelle inconscience, quel orgueil démesuré et quelle absurdité de vouloir prétendre une homogénéité humaine alors que l’essence même de celle-ci est une mosaïque de gènes combinés à l’infini…)

C’est un roman polyphonique avec 4 personnages principaux. Ella, 26 ans a été internée après une crise de violence dans la filature où elle travaillait en menant une vie d’esclave. John a été interné après un drame familial. Charles, le médecin (raté) de l’asile, personnage amer, le plus fou de tous, pervers dans ses connaissances médicales, mais mélomane passionné est un ambitieux au point de devenir un assassin amoral, Il essaiera de se rendre célèbre en contactant par lettre Winston Churchill sur un projet d’eugénisme à pratiquer parmi les patients de l’asile. Et Clem, la seule amie d’Ella, issue d’un milieu social supérieur mais internée car elle a refusé le mariage proposé par son père; Clem est persuadée qu’elle quittera l’asile, elle lit beaucoup car elle souhaite suivre des études universitaires.

Le docteur, dans sa mégalomanie intéressée, va créer un orchestre au sein de l’asile, orchestre qu’il va diriger afin d’organiser, chaque vendredi, un bal pour certains des patients « sélectionnés » selon un critère ambigu qui favorise les plus « obéissants ».

Charles pense qu’en apportant de la musique à ces pauvres hères, il va les améliorer. Mais en fait, il souhaite avant tout promouvoir son profil de thérapeute de génie et en tirer profit.

C’est dans ce cadre sinistre qui naitra l’amour entre Ella et John.

Avec un sujet scabreux, mais bien traité Anna Hope nous donnera des moments d’envolées lyriques d’une beauté crépusculaire au milieu d’une nature farouche mais belle à couper le souffle.

Comment ne pas mentionner un autre livre fort sur la condition des femmes en France au XIXè siècle, celui de Victoria Mas Le bal des folles (2019).

Autre livre commenté : Le chagrin des vivants . Le Rocher blanc .

LA SALLE DE BAL, Gallimard 2017 (AH 2016), ISBN 978-2-07-268872-0

La impostora de Nuria Barrios

Nuria Barrios es una novelista, poetisa y traductora española del inglés (Madrid 1962), doctora en Filosofía.

La impostora. Cuaderno de traducción de una escritora (2022) es un ensayo interesante sobre el oficio de la traducción, un trabajo complejo y difícil, pero capital. Este ensayo va por la tercera edición y ha ganado el XIII Premio Málaga de Ensayo.

Es un libro erudito por momentos , rebosante en meta literatura y citaciones, además de acertados análisis de la situación y del trabajo de las traductoras/es. Un libro interesante.

Algunas veces he cavilado justamente sobre este oficio y siempre he tratado de apreciar la calidad de la traducción con respecto al idioma y la orientación semántica de la prosa original.

Me parece que, leyendo bastante, intuitivamente hago el análisis. Muchas veces he quedado anonadada por la baja calidad de un texto, frases disonantes o párrafos erráticos. Por otro lado, un par de veces he quedado impresionada por la calidad.

Por ejemplo, cuando leí Proses apatrides del excelente prosista peruano Julio Ramón Ribeyro, quedé tan impresionada por la nitidez del texto en francés, que quise leerlo en VO y pude comprobar la excelencia de la traducción de François Géal de l’ENS. Otra experiencia interesante sucedió leyendo un libro del escritor chileno Hernán Rivera Letelier Mi nombre es Malarrosa; este escritor tiene una escritura tan enjundiosa y coloquial chilena, tan fuera de serie, que quise leer la traducción al francés del libro que llamaron Malarrosa y que tradujo magistralmente Bertille Hausberg : todos los matices y triquiñuelas estilísticas del escritor Rivera Letelier están presentes !

Volviendo al libro de la escritora Barrios, este está dividido en capítulos temáticos, empezando por su formación como traductora y en seguida su experiencia, con un análisis pertinente del oficio y cierta orientación filosófica.

Página 92 leo…Cada persona ilumina la obra con una mirada distinta. La lectura de la traductora es extremadamente exigente, pues quedará fijada en un texto. Aun así, es interpretación. Su traducción, a su vez, será interpretada por lectoras nuevas en una incesante rueda vital que subraya lo variable frente a lo inalterable, lo leve frente a lo compacto, lo diverso frente a lo único, lo fluido frente a lo fijo.

El capítulo que me impactó más es Metamorfosis dónde ella explica cosas importantes…la traducción es la transferencia de un lenguaje a otro a través de una continuidad de transformaciones…Cada lengua tiene su manera de ser escrita. Un libro en dos lenguas distintas no es el mismo libro; son dos libros simplemente parecidos. De la obra original a la obra traducida se produce siempre un desplazamiento. La traducción es un tránsito.

La traducción es el único modo humano de leer y escribir al mismo tiempo. Es un texto original que se inspira en otro. Es una ficción basada en hechos lingüísticos reales. Es un acto de amor retribuido palabra por palabra. Es una escuela de escritura. Es una escuela de lectura. Es una escuela sobre los recursos de la lengua materna. Es una escuela sobre los límites de la lengua materna. Es el arte de descifrar : convierte en conocido lo desconocido. Es el arte de la aproximación : convierte en desconocido lo conocido. Metamorfosis. Oficio en el que conviven las ambigüedades. Es un pequeño arte. Es un trabajo esencial. Lleva siempre la impronta de su traductor.

LA IMPOSTORA, Páginas de Espuma 2022, ISBN 978-84-8393-332-9

Le Siłence et la Colère (2) de Pierre Lemaitre

Pierre Lemaître est un scénariste et romancier français (Paris 1951) avec une formation de psychologue; il connait un grand succès depuis le Prix Goncourt  2013 avec un roman noir picaresque Au revoir là haut (2013) qui fera partie de la trilogie :  Enfants du désastre, suivi de Couleurs de l’incendie (2018) et Miroir de nos peines (2020). Il vit de sa plume depuis 2006. 

Avec Le Grand Monde (2022) il entame une nouvelle saga et promet 4 tomes ! Le Silence et la Colère (2023) en est le deuxième de cette série appelée Les Années Glorieuses et consacrée aux trente glorieuses.

Cette fois l’action se situe essentiellement à Paris dans les années 50, Paris où résident les trois enfants Pelletier vivants: l’aîné Jean, marié avec la terrifiante Geneviève, François qui a percé comme journaliste et côtoie Nine, une jeune femme sourde assez renfermée, et Hélène, la petite dernière, qui finalement fera carrière comme photographe dans le journal de François.

Chaque enfant Pelletier se meut dans un monde glauque, ils seront tous en difficulté à un moment ou à un autre, ils sont en survie.

Le Paris de l’époque n’est pas très flamboyant, le pays se récupère à peine d’une guerre et commence à remonter la pente au milieu des affaires. C’est encore un monde assez rude pour les femmes, soumises au patriarcat et à diverses répressions dont la poursuite pénale en cas d’avortement.

L’histoire à plusieurs troncs narratifs. Il y a encore un rappel du Liban avec les parents Pelletier qui mènent leur négoce assez bien (portrait remarquable d’Angèle, la mère, intuitive et intelligente) et une histoire surajoutée autour de Lucien, ouvrier dans l’usine de savons Pelletier et qui voudrait percer dans la boxe. Toute cette information autour de Lucien et de la boxe m’a semblé assez lourde mais nécessaire pour donner plus de consistance au personnage de Lucien, lequel a un rôle non mineur dans ce deuxième tome.

Un autre tronc narratif est construit autour du barrage qui doit inonder le village de Chevrigny. Nous suivrons pas à pas l’aboutissement de cette affaire énorme à tout point de vue, surtout humain. Déraciner les gens, noyer leurs terres est un acte violent, même si c’est dans le cadre du progrès. Des personnages hauts en couleur vont surgir et ce sera Hélène Pelletier la chargée de la photographie du reportage. (Cette histoire s’inspirerait de la construction du barrage de Tignes en 1952).

Hélène Pelletier est une nouvelle fois dans le pétrin et pour s’en sortir, elle compromettra plusieurs personnes de son entourage. C’est une fille avec une forte personnalité, on peut dire qu’elle incarne la femme moderne, la femme nouvelle, bientôt autosuffisante.

Un autre tronc narratif est constitué par les incroyables tribulations de la fratrie Pelletier. Il n’y pas un qui soit simple. On dirait qu’à eux trois ils ont tous les emmerdements du monde et quand cela ne leur tombe pas dessus, ils vont les chercher.

J’ai trouvé qu’il y a un personnage qui domine tous les autres c’est l’inimaginable et démoniaque Geneviève Pelletier et je compatis de tout coeur avec son (faux) pauvre mari.

Étonnante cette enquête de Françoise Giroud sur la propreté des françaises en 1950 ! Mais il ne faut pas oublier qu’à l’époque une salle de bains dans l’appartement était rare et que même dans les immeubles bourgeois, les gens se lavaient à la cuisine, quand ils le pouvaient.

Un narrateur hors pair Pierre Lemaitre car il sait maintenir le suspens, ajouter des éléments nouveaux et, cerise sur le gâteau, il nous offre une part de thriller du meilleur jus. Imaginer qu’il va falloir lire les quatre tomes pour connaitre la fin. J’imagine une fin toute en rebondissements et un suspense jusqu’au dernier paragraphe.

J’ai été happée dès le début et jusqu’à la fin, même si par moments j’avais la sensation d’être embarquée dans une histoire beaucoup trop primaire.

Autres livres commentés : AlexRobe de mariéSacrificesRosy & JohnTravail soignéTrois jours et une vieAu revoir là hautCouleurs de l’incendieMiroir de nos peinesCadres noirsLe serpent majuscule. Le Grand Monde (1) .

LE SILENCE ET LA COLÈRE, Calmann Lévy 2023, ISBN 978-2-7021-8361-8

Envejece un perro tras los cristales de Horacio Castellanos Moya

Horacio Castellanos Moya es un escritor y periodista salvadoreño ( Tegucigalpa, 1957)  que vive hoy en Pittsburgh, USA, después de haber vivido en países como Canadá, Costa Rica, España, México y Alemania. Su bibliografía comprende unas quince novelas y se le ha comparado con el francés Louis Ferdinand Céline por la « negrura » de sus temas. La temática de sus libros, en un comienzo, se manifestó por la facción revolucionaria en El Salvador. Actualmente el escritor narra lo cotidiano de gentes ordinarias que enfrentan una realidad cruda y violenta.

Envejece un perro tras los cristales (2019)es un libro autobiográfico con los dolorosos apuntes del escritor rodeado de soledad, primero en Tokio y luego en USA. El autor se interroga sin ningún tapujo sobre su oficio de escritor, sobre la literatura en general, sobre su soledad y su gran desarraigo.

La primera parte, escrita en Tokio entre julio 2009 y enero del 2010 me gustó más porque, además del discurso repetitivo, tenemos un discurso analítico de lo que está viviendo, anotando de manera interesante y divertida; el ejercicio se acerca más a un diario de viaje, con un observador que trata de entender otra cultura al mismo tiempo que se queja de cierta « resaca » (la « Seca » decía José Donoso…) narrativa.

La segunda parte está situada en Iowa (USA) entre 2011 y 2016, dónde el autor ejercía de profesor en la Universidad de Iowa; es un texto francamente introspectivo que muestra con crudeza los estados de ánimo del escritor, casi siempre asomado a su ventana, con una ventana que hace de espejo, mostrándonos a Castellanos Moya en lo más profundo de su psique quien constata su envejecimiento en ese momento de su vida.

En los dos cuadernos la idea central es la misma : el escritor reflexiona sobre su arte en un momento en que se encuentra en plena resaca narrativa con la consecuencia de un gran repliegue sobre si mismo. Y la carencia de texto para escribir coincide con una carencia de sexo que obsesiona al autor.

El autor repite aquí interrogantes que ya han sido expuestas en sus textos y toma conciencia de su obra como autor, pero duda ante la posibilidad de renovarse. En este texto breve e interesante Castellanos Moya explora también los límites entre ficción y no ficción, mezclando varios géneros : diario de viaje, aforismos, diario íntimo, notas de lectura, ensayo.

Página 88 del primer cuaderno (Tokio) el escritor escribe esta frase que me parece resumir su propósito: ¿Qué harás con esa cosa grande y fea que te has empeñado en construir y a la cual ahora estás atado como perro que no sabe lo que cuida?

Otros libros comentados : Desmoronamiento . La sirvienta y el luchador .

ENVEJECE UN PERRO…, Literatura Random House 2019, ISBN 978-84-397-3593-9

La Tentation du pardon de Donna Leon

Donna Leon est une écrivaine nord-américaine (New Jersey 1942) ayant exercé plusieurs métiers avant de conquérir une notoriété internationale avec les enquêtes du Commissaire Guido Brunetti à Venise depuis 1992, Venise où elle a vécu pendant des années dans le quartier du Cannaregio; aujourd’hui elle reside en partie en Suisse. Elle a refusé jusqu’à maintenant que ses romans soient traduits à l’italien afin de garder son total anonymat à Venise…Ses plus fervents lecteurs se trouvent en Allemagne et en Autriche.

Elle avoue lire peu de romans policiers tout en gardant une grande estime pour l’auteure de polars britannique Ruth Rendell.

Une bonne série allemande pour la TV Commissaire Brunetti a été diffusée sur France 3 avec 26 épisodes et 18 saisons. L’intrigue policière était bien secondaire par rapport à une visite exhaustive et enchanteresse de Venise.

La tentation du pardon (The Temptation of Forgiveness, 2018) est le 27è roman avec le Commissaire Guido Brunetti dans une Venise automnale ! Je n’ai pas lu tous ses romans, mais j’en ai lu pas mal. L’enquête policière sert de prétexte pour nous promener dans Venise en citant les lieux, mais surtout en nous apprenant les us et coutumes des vénitiens de souche, de moins en moins nombreux.

Cette fois l’opus m’a paru extrêmement lent, quasi soporifique et très bavard autour d’un cas humain assez prenant et une affaire de fraude autour de la sécurité sociale italienne. C’est la première fois que je constate une bévue de la part du sensé Brunetti au sein de l’enquête.

L’enquête policière avance au gré de Guido Brunetti, lentement mais sûrement, étant donné qu’il connait tout le monde à Venise, de visu ou par ouï dire; c’est un microcosme si petit qu’ils se suivent de près via Le Gazzetino qui traine dans tous les bars.

Au fil de l’enquête, nous reverrons la solide famille du commissaire : son épouse Paola, professeur d’anglais, bonne cuisinière, dégustant souvent un verre de bon vin le soir avant le dîner, ayant toujours un livre à la main, toujours prête à écouter son mari et donner son opinion, les deux enfants, toujours scolarisés, assez intéressés par leurs études : Raffi et Chiara.

A la Questure, toujours l’abominable vice-questeur Giuseppe Patta de Naples comme chef direct de Brunetti, plus intéressé par l’art vestimentaire et la carrière administrative que par le travail de Brunetti et passé maître dans l’art de rejeter la faute ou la responsabilité du moindre échec sur les autres. Mais l’Administration ne doit pas être dupe, car cela fait des décennies que Patta végète à la questure de Venise. Et avec lui, pétrifié dans la même strate, son fidèle lieutenant Scarpa, mauvais comme une teigne et autre natif du mezzogiorno. Ces deux personnes menent la vie dure au paisible Brunetti.

Heureusement que il y a la signorina Elettra Zorzi, une hackeuse hors pair qui est toujours prête à fouiner pour le commissaire Brunetti et à orner son vaste bureau de fleurs qui suivent son état d’âme du moment.

Dans la personne de l’inspecteur Vianello, le commissaire a un vrai ami, un soutien indéfectible au sein de la Questure.

En dehors de côtoyer ces personnages ineffables, Donna Leon nous promène dans Venise en citant les lieux et on n’a qu’à fermer les yeux pour rêver de la Serenissime en technicolor. Il m’arrive jusqu’à voir les réverbérations de la lumière sur l’eau de la lagune, entendre les clapotis et partir loin dans mes rêves.

Et sans vouloir-voulant, l’écrivaine égratigne au passage quelques points qui la heurtent : le tourisme de masse, la duplicité des élus, un système de digues mal conçu pour la lagune, le nouveau commerce du luxe de plus en plus tenu par des chinois. En bref, il y a beaucoup trop de cupidité autour de Venise.

Et la tentation du pardon dans tout ceci ? Guido Brunetti au terme de tant d’années d’exercice, sait que les choses ne sont jamais monolithiqes, mais qu’en creusant un peu surgissent certaines vérités pardonnables.

Un bon moment de détente et de remembrance.

Autres livres commentés : L’inconnu du grand canalBrunetti entre les lignes. Les masques éphémères .

LA TENTATION DU PARDON, Calmann Lévy Noir 2019 (DL 2018), ISBN 978-2-7021-6336-8

El encaje roto de Emilia Pardo Bazán

Emilia Pardo Bazán es una gran escritora española (La Coruña 1851-Madrid 1921); fue una novelista, periodista, ensayista, poeta, crítica literaria, dramaturga, traductora, editora y catedrática. Ella introdujo el naturalismo en España y fue una precursora de los derechos de la mujer y del feminismo.

Emilia Pardo Bazán fue la primera escritora « profesional » española que pudo vivir gracias a sus ingresos literarios.

Su bibliografía es vasta y la obra más conocida es la novela Los Pazos de Ulloa escrita en 1886 con una secuela en 1887:  Madre naturaleza (obra no leída). En materia de cuentos, su producción fue fértil pues nos dejó unos 650 cuentos que abarcan todos los teman imaginables, inspirándose en los sucesos que marcaron su época, relatados en los periódicos o escuchados por ella.

El encaje roto (2018) es una compilación de 35 cuentos escogidos por Cristina Patiño Eirín (Dra en Filología Hispánica de la Universidad Santiago de Compostela), gran especialista de la vida y obra de Doña Emilia; los cuentos fueron seleccionados según el criterio del maltrato hacia la mujer. En el prólogo de su publicación de 2018, se lee ...las isotopías del maltrato femenino son bien visibles en la obra pardobazaniana, nacida al socaire de la observación directa de la realidad circundante.

Doña Emilia posee un verdadero virtuosismo narrativo que abarca muchísimas formas de expresión y una gran psicología. En pocas páginas sus personajes nos marcan con lo esencial de sus vidas. Los cuentos son muy variopintos, reflejando todas las clases sociales y todas las situaciones que puedan imaginarse, siempre en un tono realista y compasivo.

Los cuentos de este compendio los escribió entre 1883 y 1922 y en ellos prevalece la noción de violencias contra las mujeres, todo tipo de violencias : físicas, psicológicas o emocionales, acosadoras, sexuales, simbólicas y mediáticas, laborales, vicarias y hasta obstétricas.

El último cuento de la antología dará el nombre al libro, El encaje roto, dónde una chica de la alta sociedad romperá su matrimonio en el altar en una iglesia atiborrada de familiares y amigos, dando después las razones de esta ruptura. El relato es tan moderno y osado para la época. Magistral.

El tema de estos cuentos preocupó mucho a la escritora y periodista que fue Pardo Bazán, por la variedad misma y la vividez que supo imprimir a su narrativa breve -, si no están todos los que son, si son todos los que están (Cristina Patiño Eirín).

Libros reseñados de Emilia Pardo Bazán : La TribunaContes d’amourCuentos, Los pazos de UlloaLa gota de sangre. Naufragées , Cartas a Galdós

EL ENCAJE ROTO, Contraseña Editorial 2018, ISBN 978-84-945478-3-6

Le perroquet de Flaubert de Julian Barnes

Julian Barnes est un romancier, nouvelliste, essayiste et journaliste britannique (Leicester 1946); il a publié aussi des romans policiers sous le nom de Dan Kavanagh. On dit de Julian Barnes qu’il est un francophile érudit et aussi le plus européen des écrivains anglais.

Le perroquet de Flaubert (Flaubert’s Parrot, 1984) a été sélectionné pour le Booker Prize et a obtenu le Médicis Essai 1986, ainsi que le prix EM Foster et le prix Memorial Geoffrey-Faber.

C’est un ouvrage hybride annoncé roman sur la couverture des Éditions Stock alors qu’il a obtenu un prix essai chez Médicis. Le livre porte un regard original et décalé sur la vie et l’oeuvre de Gustave Flaubert; l’écrivain Barnes voulant créer un objet littéraire singulier. C’est réussi, parce qu’il va faire dialoguer le réel et le fictif, le XIXè siècle et le contemporain sur fond d’érudition autour de Flaubert.

Julian Barnes avait l’envie très ancienne d’écrire sur Flaubert et cette envie se concrétisa en 1981 quand il s’est trouvé sous la statue d’un Flaubert pétrifié dans sa pose, place des Carmes à Rouen. Et c’est quelques mois plus tard que Barnes créa le personnage fictif du Dr Braithwaite, un veuf pédant et obsédé par Gustave Flaubert.

Ce roman décline sur un mode humoristique les différentes théories postmodernes et Barnes sème la confusion du lecteur quand il mentionne, dans une édition anglaise du Perroquet de Flaubert, : « les traductions dans ce livre sont de Geoffrey Braithwaite, mais il n’aurait pu accomplir cette tâche sans le modèle impeccable de Francis Steegmuller ( celui-ci le bien réel traducteur à l’anglais des lettres de Flaubert). Voilà le type de confusion ludique/ontologique dont raffole Barnes, qui a opté pour la multiplicité des perspectives et le décloisonnement entre genres fictionnels et non fictionnels (cf le brillant travail de Vanessa Guignery in « Le perroquet de Flaubert de Julian Barnes : genèse d’une passion littéraire« .

Un autre thème postmoderne dans le livre, est la multiplication des points de vue, comme par exemple cette triple chronologie de la vie de Flaubert dans le chapitre 2 (une vraie et deux fausses?). Un autre aspect typique de l’écriture postmoderne est ce jeu avec la méta fiction : le roman mélange la vie réelle de Gustave Flaubert avec une vie imaginaire, celle du narrateur Braithwaite, comme d’ailleurs le propre Flaubert se mêlait à ses personnages et disait sa phrase célèbre « Madame Bovary, c’est moi« . Ainsi, il y a dans ce livre une telle intrication avec les assertions du romancier Barnes, que le lecteur par moments perd pied et prend de la distance vis-à-vis du narrateur Braithwaite.

Julian Barnes, entre autres idées brillantes et loufoques, règle son dû aux critiques littéraires via le personnage de Geoffrey Braithwaite, par exemple en se moquant de la variation de la couleur des yeux d’Emma Bovary, et développe l’idée que la vie de l’écrivain ne devrait influencer en rien l’oeuvre de celui-ci, alors que d’aucuns affirment que les deux options sont indissociables.

Le personnage de Geoffrey Braithwaite va multiplier les perspectives sur Flaubert à un point tel, qu’il se transforme en perroquet de Flaubert, c’est à dire en répétiteur, copieur et imitateur (cf la compilation de citations de Flaubert, transformant le narrateur en copiste-perroquet).

Barnes a une grande admiration pour Gustave Flaubert qu’il nomme « l’écrivain par excellence, le saint et martyr de la littérature » auquel il consacrera quelques 25 essais ou critiques, ainsi que son ouvrage le plus célèbre, celui-ci.

LE ROMAN/ESSAI : Un médecin Anglais, retraité et veuf, dont l’épouse se serait suicidée après une affaire d’adultère (un parfait alter ego du Dr Bovary, celui-là), fait un pèlerinage à travers le Croisset et Rouen, à la recherche d’informations sur la vie de l’écrivain Flaubert et notamment le perroquet Loulou. Assez vite il va constater qu’il y a deux perroquets empaillés qui revendiquent l’appartenance à Léonie (le Loulou de Un coeur simple). Il mènera alors une enquête policière pour savoir lequel des deux perroquets est le vrai, et in fine, il apprendra qu’au Musée du Croisset ils ont possédé jusqu’à 50 perroquets empaillés, presque tous vendus à bon prix aux amateurs de Flaubert !

Une lecture qui décoiffe et qui déstabilise : qui parle par moments, Flaubert, Braithwaite ou Barnes ? C’est assez confus, avec beaucoup d’informations sur le grand écrivain; c’est divertissant à lire au deuxième degré en ayant des notions sur Flaubert, sinon on patauge .

J’ai beaucoup aimé le chapitre sur Louise Colet où elle « prend la parole » pour donner son point de vue en évoquant d’emblée qu’elle a intrigué, qu’elle n’avait pas besoin, dans sa vie, du grand Gustave, qu’elle était belle femme et mariée et poétesse reconnue alors que lui, le premier jour qu’elle l’a croisé, lui a semblé une grande perche de provincial, satisfait de se trouver enfin dans le monde artistique. Gustave avait 24 ans et elle 35. Un air résolument moderne et culotté qui ramène la pauvre Bovary au rang de débutante.

Un prédiction de Flaubert de 1852 dans le chapitre Epreuve écrite (pour l’Agreg?) en Histoire et Astrologie…A mesure que l’humanité se perfectionne, l’homme se dégrade; quand tout ne sera plus qu’une combination économique d’intérêts bien contrebalancés, à quoi servira la vertu? Quand la nature sera tellement esclave qu’elle aura perdu ses formes originelles, où sera la plastique? Etc. En attendant, nous allons passer dans un bon état opaque.

Autres livres commentés : Arthur & George , La table citron .

LE PERROQUET DE FLAUBERT, Stock 1986 (JB 1984), ISBN 2-234-01933-8