Ann Patchett est une femme de lettres nord américaine (Los Angeles 1963), installée à Nashville depuis ses 6 ans, où actuellement elle tient une librairie.
Une belle phrase de l’écrivaine…Écrire est un job, un talent, mais aussi un lieu où aller dans sa tête. C’est l’ami imaginaire avec qui boire son thé dans l’après-midi.
Dans la course (Run 2007) est le troisième roman que je lis de l’auteure et c’est celui qui m’a le moins plu: trop américain, se voulant trop « politically correct« , des situations peu crédibles.
Encore une histoire de famille bien compliquée et des actions un peu tirées par les cheveux, avec un passage de réel merveilleux qui surprend (Tennessee dans le coma revoit son amie de coeur).
Il y a plusieurs histoires dans ce livre.
La première est celle d’une très belle statue de la Vierge Marie, sculptée en bois de rose et à qui on a donné la physionomie d’une ancêtre de Bernadette Doyle, une très belle irlandaise rousse. Cette statuette est léguée par la famille de mère en fille.
La deuxième histoire est celle de la famille Doyle: Bernard et Bernadette Doyle (elle est l’héritière de la statuette qui, d’ailleurs, lui ressemble beaucoup)(Bernard et Bernardette ?Et ben…). Ce couple a un enfant, Sullivan, et en mal de procréation adoptera 2 enfants noirs en bas âge et frères ayant un an de différence quand leur aîné, Sullivan, aura 12 ans. Pourquoi deux frères en même temps? Parce que c’était l’exigence de la mère.
Bernard Doyle est un homme très en vue : il est maire de Boston, avocat de formation et politicien de choix. Bernardette Doyle va mourir très jeune et laisser ses enfants aux soins de Bernard.
Il sera un père exemplaire, aimant et attentif. Les enfants seront élevés dans le culte de Bernardette à laquelle ils rendent hommage chaque soir via la statuette. Les deux enfants auront la meilleure éducation et des résultats scolaires brillants. Leur frère Sullivan abandonnera très vite la maison familiale pour se rendre en Afrique dans le cadre de missions humanitaires, il ne s’entend pas bien avec le père, mais apprécie ses frères.
Lorsque les enfants ont 20 et 21 ans, l’aîné aura un accident grave un soir de tempête de neige; il sera sauvé grâce à l’intervention d’une femme noire qui va le projeter hors des roues du véhicule, mais elle sera gravement touchée.
Cette femme est Tennessee Moser et elle a une fille de 11 ans, Kenya, une sprinteuse hors pair. Tennessee et Kenya habitent à quelques pâtés de maison des Doyle, dans un quartier pauvre. Et ceci n’est pas du tout un hasard.
A partir de l’accident et de l’hospitalisation de Tennessee Moser, Kenya s’installera chez les Doyle avec un naturel étonnant. Il est vrai que mère et fille sont esseulées, mais il y a aussi une autre raison majeure…
Il y a plusieurs choses qui ne sont pas expliquées dans le texte. S’agit-il d’une faiblesse de la traduction ou l’auteure n’a pas abordé sciemment le sujet?
Une lecture qui m’a semblé lourde par moments, une écriture de qualité, un sujet qui manque de vraisemblance comme si l’auteure avait voulu faire des tonnes dans le politically correct.
Autres livres commentés : La maison des hollandais . Orange Amère .
DANS LA COURSE, Éditions Jacqueline Chambon 2010 (AP 2007), ISBN 978-2-7427-9018-0