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Gioconda de Nikos Kokàntzis

Nikos Kokàntzis était un médecin (psychiatre) né en Thessalonique (Grèce) en 1927, décédé en 2009. On lui a suggéré d’écrire sa poignante histoire d’amour vécue en 1943, en pleine Deuxième Guerre Mondiale avec une jeune fille d’origine juive, Gioconda.

Gioconda (1975) est une véritable pépite, un court roman solaire qui narre une vraie, belle et émouvante histoire d’amour entre l’auteur alors adolescent, et Gioconda, sa voisine. La traduction de Michel Volkovitch est parfaite, captant si bien toutes les nuances d’une sensualité débordante.

Gioconda et le narrateur étaient voisins, les familles se fréquentaient et s’appréciaient, les enfants faisaient partie d’une bande joyeuse qui jouait dehors. La Grèce est en guerre et elle est occupée par l’armée allemande. L’adolescence arrive et Nikos se rend compte qu’il aime Gioconda, tendrement au debut, puis avec la force écrasante de la découverte progressive de l’amour physique. Gioconda et Nikos s’aimeront avec cette fougue de la jeunesse, cet émerveillement de la découverte, cette transcendance de leur vécu, cette exaltation propre à l’adolescence.

Hélas ! toute la famille de Gioconda, elle incluse, sera déportée à Auschwitz en 1943 avec 54 000 autres juifs de Thessalonique, envoyés aux camps de concentration.

C’est à l’âge de 45 ans que Nikos Kakàntzis écrira son histoire, comme une façon de perpétrer à tout jamais le souvenir de Gioconda afin que cette histoire perdure dans le temps, même si le temps a idéalisé ses souvenirs, mais peu importe, car l’histoire nous émeut par sa candeur, sa sensualité crue, mais jamais déplacée.

Une véritable ode au premier amour.

GIOCONDA, Éditions de l’Aube 1998 (NK 1975), ISBN 978-2-8159-2593-8

Canoës de Maylis de Kerangal

Maylis de Kerangal est le nom de plume de Maylis Le Gal de Kerangal, une romancière, éditrice et nouvelliste française (Toulon 1967) ; elle possède déjà une vaste bibliographie et cumule les prix.

Son style se caractérise par des phrases amples et une riche utilisation du vocabulaire; ceci a permis à Claire Stolz (maitre de conférences en grammaire et stylistique) de nommer son style « sublimation poétique », car le phrasé de la prose, scandé par l’utilisation précise de la virgule, permet de retrouver une certaine musicalité du texte, surtout si on le lit à haute voix.

Canoës (2021) est un recueil 8 nouvelles courtes, sauf la nouvelle Mustang qui se rapproche de la novella avec 72 pages et qui serait son récit le plus personnel. Le titre paraît assez énigmatique, mais dans des interviews l’auteure a expliqué qu’elle l’avait choisi parce que le canoë est un instrument pour la transmission chez les amérindiens et qu’elle voue un culte à cet objet, possédant même un beau et léger canoë suspendu dans un couloir de son domicile.

Ce recueil, écrit pendant cette malheureuse pandémie qui a exigé de nous isoler derrière un masque, a fait qu’elle s’intéresse à l’organe de la voix. Ce serait la voix qui relierait les histoires entre elles. Ce sont des histoires narrées a la première personne et toujours avec des voix féminines qui vont aborder des sujets tels que la peur, le déracinement, l’amitié, le temps qui passe, la fragilité de la vie, etc.

La novella Mustang m’a beaucoup plu. Elle montre bien les difficultés d’adaptation d’une européenne à l’immensité et l’hétérogénéité de l’Amérique du Nord, ici le Colorado. Elle sera surprise par la découverte d’une Amérique à deux niveaux, en même temps que la découverte d’un territoire fascinant par sa diversité et son étendue. Je crois savoir que l’auteure a fait deux séjours dans le Colorado, ce qui explique ce texte intéressant.

Un autre récit qui m’a ému c’est Un oiseau léger où la voix d’une morte, enregistrée sur un répondeur téléphonique, la fait exister encore parmi les siens. Cette situation pourrait se présenter à chacun d’entre nous. Je crois que personnellement je garderais la voix pour raviver un souvenir qui aura tendance à s’estomper avec ce temps qui efface tout.

Les autres récits ne m’ont pas laissé un souvenir marqué.

Maylis de Kerangal a inséré dans chaque nouvelle le mot canoë ; cela m’a rappelé qu’Amélie Nothomb insère souvent le mot pneu dans chacun de ses courts romans.

Autre livre commenté : Réparer les vivants .

CANOËS, Verticales 2021, ISBN 978-2-07-294556-4

Tous ces chemins que nous n’avons pas pris de William Boyd

William Boyd est un écrivain, scénariste et réalisateur britannique (Ghana 1952) qui, après avoir suivi des études à l’université de Glasgow,  a enseigné la littérature à Oxford. Actuellement il vit entre Londres et la France (Dordogne). C’est un écrivain que je suis depuis ses premiers livres et que j’apprécie toujours; ce sont ses premières publications qui m’ont surtout marqué (Un Anglais sous les tropiquesComme neige au soleil…).

Tous ces chemins que nous n’avons pas pris (The Dreams of Bethany Mellmoth 2017) est un livre que j’ai bien aimé, en trois parties. La première partie comprend 5 nouvelles courtes entre 11 et 25 pages, toutes assez intéressantes avec des sujets divers. La deuxième et troisième partie sont des nouvelles longues, connues comme novellas de 110 et 60 pages respectivement, toutes les deux passionnantes dans le style de Boyd, élégant et charriant beaucoup d’humour. Plusieurs de ces titres avaient déjà été publiés dans des journaux.

Un téléfilm The Dreams of Bethany Mellmoth a été tourné en 2016 par Stefan Georgiou avec Lucy Boynton dans le rôle phare.

Les personnages de William Boyd sont tous des dilettantes, souvent des artistes, acteurs, directeurs de cinema, écrivains, photographes, banquiers, historiens, personnages assez perspicaces et amusants. On peut dire que Boyd s’inspire beaucoup dans le milieu de l’art et des varps, comme il dit lui même (vaguely art-related people).

Parmi les 5 nouvelles courtes j’ai beaucoup aimé le cynisme de L’Homme qui aimait embrasser les femmes : l’histoire d’un marchand d’art véreux qui est à son troisième mariage et qui embrasse toutes les femmes qui lui font envie car il considère que ce n’est pas une trahison, la fin de l’histoire est édifiante.

Les deux novellas sont excellentes. Celle qui donne le titre au livre narre deux années de la vie de Bethany Mellmoth; elle a 22 ans et cherche une place dans la vie, sans la trouver, en se plantant à chaque fois, que ce soit avec les jobs successifs ou ses petits amis. Elle est fille unique de parents divorcés et égoïstes et ses parents s’intéressent peu à elle. Malgré son parfait profil de loser féminine désabusée, la pauvre Bethany inspire une immense compassion.

L’autre novella est un court thriller mené tambour battant entre Londres et l’Ecosse, où un acteur de série B va se tirer d’affaire uniquement parce qu’il se remémore ses petits rôles au cinema. C’est d’un comique époustouflant.

Excellent auteur britannique, il sait voir profond dans ses personnages même au sein de récits courts, ce qui est un exercice littéraire difficile.

Autres livres commentés . Ordinary Thunderstorms . La vie aux aguets .

TOUS CES CHEMINS…Nouvelles Seuil 2017 (WB 2017), ISBN 978-2-02-136049-3

El crimen casi perfecto de Roberto Arlt

Roberto Arlt fue un novelista, cuentista, dramaturgo, periodista e inventor argentino (Buenos Aires 1900-1942). Es el componente más destacado del grupo de escritores de Boedo y se le considera el primer escritor moderno argentino.

La producción literaria argentina de los años 1920-30 estaba dividida en dos grupos llamados Florida y Boedo, nombre de las calles en que se situaban sus revistas respectivamente: el grupo Florida (Revista Martín Fierro) planteaba lo literario a partir de la estética, de lo formal y alrededor de las avanzadas de las vanguardias europeas. El grupo Boedo (Revista Claridad) pensaba lo literario desde lo social, enaltecía el contenido antes que la forma y creía en la revolución proletaria. La literatura arltiana posee matices fundamentalmente lúgubres, sus personajes suelen ser idealistas afines con el filomarxismo (materialismo dialéctico). Abunda en su obra la miseria humana y los paisajes sombríos y descuidados, como los que retrata permanentemente en la contrastante Buenos Aires de principios de siglo.

Escribió cuentos que han entrado a la historia de la literatura, como El jorobaditoLuna roja y Noche terrible. Se lo considera como un precursor del teatro social argentino y de corrientes posteriores, como el absurdismo y el existencialismo.

El crimen casi perfecto fue publicado en 2018 por la Editorial Ojoreja en una atractiva edición de tapa dura ilustrada muy bonitamente por Guillermo Decurgez. La obra (una joyita) aparece en Buenos Aires 79 años después de su primera publicación.

Es un cuento perfecto de sólo 7 páginas (más las ilustraciones), escrito en un estilo prístino, preciso como un bisturí y que narra un caso policial a la manera deductiva de Agatha Christie.

A la Sra. Stevens de 68 años se la encuentra muerta en su departamento cerrado por dentro y sin indicios de haber sido profanado por ninguna parte. La Sra Stevens tiene tres hermanos y cada uno de ellos tiene una coartada perfecta para aquella noche; los tres personajes están necesitados de dinero porque han dilapidado los bienes heredados. El detective/narrador descubre que la occisa había tomado un whisky, como era su costumbre y de deducción en deducción, resuelve el enigma.

Una delicia de lectura, intelectualmente relaxante.

Otro libro comentado : El juguete rabioso .

EL CRIMEN CASI PERFECTO, Ojoreja 2018, ISBN 978-987-3969-15-7

El silencio y los crujidos de Jon Bilbao

Jon Bilbao es un escritor, guionista de TV y traductor español (Ribadesella 1972); es también ingeniero en minas con una licenciatura en Filología Inglesa.

Tercer libro que leo del autor, y me deja perpleja porque más allá de la historia contada, hay un submundo de alusiones, reflexiones e interrogativas. No es posible leer sus libros « al primer grado », es decir, quedándose sólo con la historieta, es necesario ahondar e implicarse más. El silencio y los crujidos es la lectura que menos me ha gustado de los libros leídos, empero la alta y estricta calidad de su escritura.

Esta vez tenemos 3 novelas cortas con 3 temporalidades, con 3 protagonistas que se llaman Juan y una esencia femenina que siempre se llamará Una. El nexo de estas historias es la búsqueda de la soledad, de ahí el subtítulo de Tríptico de la soledad, con sus motivaciones, sus limitaciones, sus paradojas.

El primer relato nos lleva a Constantinopla del siglo VI, un estilita o eremita llamado Juan decide vivir sobre una columna porque para él es una manera de acercarse a Dios. El ente sobrevive con la comida que le ofrecen sus adeptos que vienen en peregrinación y le piden ayuda o milagros (nada es gratis en este mundo). A Juan le cambiarán el lugar de su columna, llevándolo a una hondonada dónde tendrá que enfrentarse a otro estilita, esta vez mucho mayor. El nexo que los unirá es Una, una pastora o un demonio disfrazado de pastora que simboliza la tentación. El fin de la historia es abierto y duro; a cada cual de imaginar lo que sucede con los dos estilitas.

El segundo relato es la historia de un biólogo, Juan, que se rinde en Amazonía, sobre un tepuy (meseta plana y aislada) para estudiar una rara especie de rana. Lo transportan en helicóptero y cuando ha terminado su misión vuelve el helicóptero a buscarlo, pero el piloto desaparecerá misteriosamente. Empieza para el biólogo un período de sobrevivencia extrema. En sus cortas andanadas se da cuenta que comparte habitat en el tepuy con una anaconda que se ha aislado de sus congéneres y que también sobrevive. Ambos se acechan, se espían. ¿Quién ganará su sobrevivencia? El final también es abierto y francamente atroz. El biólogo y la serpiente viven en un territorio tan pequeño que se observan en permanencia, Juan termina dándole dotes antropométricas a la anaconda y la tilda de « delicada, rezongona, malediciente ».

El tercer relato acaece en Menorca, más o menos en nuestros tiempos. Busca refugio en una torre, Juan, un ingeniero que se ha vuelto multimillonario con la venta de una aplicación para Internet con fines pornográficos. El suceso es internacional, pero la gente lo odia, muchos han perdido su dignidad con videos comprometedores. Juan no se quiere mostrar en Menorca y vive recluído en su torre en compañía de Una, una anciana que le soluciona los problemas del diario vivir.

Tres relatos con 3 tiempos verbales en la narración para hacer la lectura aún más complicada, diferente, además que cambian los estilos. Al autor le gusta incomodar al lector tensando su atención en la incomodidad.

Otros libros reseñados : Los extraños, Basilisco. Araña .

EL SILENCIO Y LOS CRUJIDOS, Impedimenta 2018, (JB 2017), ISBN 978-84-17115-47-0

Sémi d’Aki Shimazaki

Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise d’origine japonaise (Gifu 1954), immigrée au Canada depuis 1991 et qui écrit ses livres directement en français. Tous ses livres portent un titre en japonais. Son écriture est très aérienne, dépourvue de toute surcharge et d’une grande délicatesse.

Elle écrit des cycles romanesques, des pentalogies comportant 5 livres d’environ 150 pages où les histoires peuvent s’entrecroiser.

Sémi ( cigale en japonais) est le deuxième livre après Suzuran d’une quatrième pentalogie qu’elle a appelé Une clochette sans battant.

Sémi fait donc suite à Suzuran et nous retrouvons des personnages connus : ce sont Tetsuo et Fujiko Niré, les parents d’Anzu et de Kyôko; nous avions fait surtout la connaissance d’Anzu, la protagoniste de Suzuran, une céramiste à succès qui va épouser finalement le fiancé de sa soeur aînée après un drame familial (il en ressort ici la stricte préséance dans les familles japonaises où l’aîné/aînée est prioritaire dans les choix).

Les parents d’Anzu sont en maison de retraite médicalisée depuis 6 ans, depuis que Fujiko a présenté les signes d’Alzheimer; elle ne reconnait plus ses enfants ni petits enfants. La résidence privée est très appréciée par eux et ils y vivent heureux, étant souvent visités et invités par Anzu et son mari ou le fils Nobuki, marié aussi. (Le Japon a le taux le plus élevé de population âgée de plus de 65 ans : ce sera 40% de la population en 2040).

À l’occasion d’un concert donné en ville par un chef d’orchestre très connu, Fujiko fera à son mari des révélations enfouies dans sa conscience. Sa confusion mentale, liée à l’Alzheimer, a levé les barrières et Tetsuo Niré apprendra 40 ans après des secrets concernant sa femme qui auraient pu détourner certains évènements.

Fujiko est très calée en cigales, elle connait les différentes familles et sait imiter leur stridulation. Cette particulière connaissance n’a pas été altéré par sa démence.

Je trouve que au fil des cycles, la romancière devient plus « osée » avec ses histoires tout en restant d’une extrême délicatesse dans les sentiments. Ceci avait été mon impression déjà avec Suzuran.

Une histoire forte et inattendue.

Autres livres commentés : 1er cycle Le poids des secrets (Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa, Hotaru); 2è cycle Au coeur du Yamato (Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki); 3è cycle L’ombre du chardon (Azami, Hôzuki, Suisen, Fuki-no-tô, Maïmaï) 4è cycle (Suzuran)

SÉMI, Actes Sud 2021, ISBN 978-2-330-15123-2

Lugones de Cesar Aira

César Aira es un escritor argentino (Coronel Pringles 1949) , traductor  del inglés y del francés; especialista de la novela corta, autor de cuentos, ensayos y obras de teatro. Lleva publicadas más de 100 novelas que él denomina « novelitas » por lo escuetas, con un promedio de 2 a 3 novelas cortas por año lo que, al parecer, es un récord de todos los tiempos . El autor quisiera organizar su obra en una Enciclopedia, un tomo general que las contenga todas (¿cómo Balzac y su Condición Humana?).

Cesar Aira es uno de los escritores argentinos más admirados en el mundo, es uno de los hipotéticos « nobelisables ».

Aira es un escritor muy peculiar al estilo inimitable; a menudo participa como personaje en sus relatos así como Coronel Pringles, su ciudad de nacimiento. En sus escritos Cesar Aira reflexiona sobre su vida reflejando sus percepciones más personales; la muerte es un tópico relevante en su obra.

Aira tiene fama de ser un escritor para lectores avezados, pero su amigo y colega Ricardo Strafacce dice…es fácil entrar en la obra de Cesar Aira si uno se libera de prejuicios. Los que no suelen leer literatura creen que en los libros, en general, van a encontrar algo « importante ». Los que leen con frecuencia suponen que la literatura es intensa y debe remitir a otras áreas : a la filosofía, a la historia, a la sociología, al psicoanálisis. Si uno prescinde de esos dos prejuicios, que en realidad son el mismo, está listo para disfrutar de Aira, de entrar en sus cuentos de hadas dadaístas, de vanguardia. Hay que leerlo con inocencia y felicidad, como cuando éramos chicos.

Lugones (1990) vendría siendo la 106ava novela de Aira, un texto escrito hace 30 años, una « novelita » escrita en un solo párrafo sin diálogos, de 179 páginas, algo más extensa que sus otras novelitas. El nombre de Lugones no es una creación de Aira, corresponde a un personaje muy real : Leopoldo Lugones (1874-1938), un gran nombre de las letras argentinas, escritor modernista y polímata, pionero en literatura fantástica y de SF. El gran Borges lo consideró como su maestro. Lugones se suicidó en febrero de 1938 en el recreo (vivienda de recreo en Argentina) El Tropezón de la isla de Tigre, bebiendo cianuro con whisky.

No es la primera vez que Cesar Aira toma la biografía de un personaje real para escribir un libro; ya sucedió con el pintor naturalista alemán Johann Moritz Rugendas en Un episodio en la vida del pintor viajero (2000) y con Carlos Fuentes en El Congreso de Literatura (1997).

El Lugones del libro representa al personaje literario , pero parodiado. Me da la impresión que Aira goza escribiendo un texto donde pasea al lector a sus anchas. Para comenzar, en la novelita hay un tropezón que inaugura las peripecias con giros delirantes que corresponden a veces a la estética de los cómics, llenos de sorpresas, pero también rezuma algo de la sátira fantasiosa de Borges.

Decíamos que la historia comienza con la llegada a El Tropezón de esta gloria nacional que es Lugones quien lleva un revólver en el bolsillo. En un movimiento brusco y equivocado el arma saldrá del bolsillo disparándose e hiriendo un muslo de la jamona patrona del recreo. Se creará un alboroto de padre y señor…

En este lugar confinado y que se quiere refinado, irán apareciendo unos personajes completamente estrambóticos, esperpénticos, evolucionando por momentos en un surrealismo increíble y desarrollando varios temas que se repiten con un léxico tanto erudito como escatológico, aludiendo al sexo, a la literatura, a la política, a la filosofía, a las artes plásticas, a la música, a ciertas ideas conceptuales, al cine y a un cuánto hay.

Mucha ironía juguetona de parte del escritor. Una novela difícil de clasificar y que hay que leer sin juzgar el contenido, sino dejándose llevar por la pluma original, bastante erudita y de doble sentido del autor (a esta novelita podríamos llamarle sotie en francés, un género poco común).

Otros libros reseñados : Un episodio en la vida del pintor viajero, Le magicien, Cumpleaños. Fulgentius .

LUGONES, Blatt & Rios 2020 (CA 1990), ISBN 978-9874941-75-6

El zambullidor de Luis do Santos

Luis do Santos es un escritor uruguayo (Calpica 1967).

El zambullidor fue publicado en Francia bajo el título de L’enfant du fleuve con la Editorial Yovana.

El zambullidor es una novela corta de 80 páginas, una novela de formación que narra la vida de un adolescente en un poblado en el borde del río Uruguay, entre Brasil y Argentina. Es gente pobre que vive del río y de la agricultura. El chico sufre de soledad y de falta de afección, entre un padre violento y taciturno y una madre que no tiene tiempo para darle cariño. El río Uruguay, de 1600 Km de recorrido nace en Brasil y termina en el Río de La Plata; en una parte de su recorrido el río sirve como límite natural entre Brasil y Argentina y en otra parte, entre Brasil y Uruguay.

El padre tiene un talento especial y muy reconocido, es el zambullidor del título del libro, un hombre que es capaz de resistir varios minutos bajo el agua tumultuosa del río en apnea. Por esta razón siempre se le busca cuando hay que efectuar reparaciones bajo el agua. Pero eso no es todo, también tiene el don de encontrar siempre a los ahogados en el río, que son numerosos.

En este contexto el chico siempre busca situaciones difíciles para llamar la atención y por lo general le resultan muy mal: cada vez recibe una paliza memorable. Cuando se ve acosado y perseguido, se refugia en lo alto de un árbol de donde baja solo de noche, y es el momento que escoge el padre para administrarle la paliza.

Cuando conoce a Emilio, un chico de su edad será el más feliz de la tierra. Juntos organizan aventuras y travesuras que por lo general terminan también mal. El chico también adora a su perro Titán que él salvó del ahogo en el río.

Pero la vida le reserva sorpresas. Su amigo Emilio desaparecerá un día sin preaviso, Titán será mordido por una serpiente que lo dejará inválido. Él mismo será mordido por otra serpiente y terminará un tiempo en el hospital. Serán días felices porque tendrá la presencia permanente de la madre a su cabecera, por fin manifestando el amor y la dedicación que ella no puede darle con el diario vivir.

Una historia bonita sobre la memoria, la amistad, escrita en un lenguaje casi musical que viene de la omnipresencia de ese río Uruguay, otro personaje de la novela.

Río Uruguay y sus 1600 Km

EL ZAMBULLIDOR, Tiempo de Papel Ediciones 2020, ISBN 978-84-092-5682-2

Premier sang d’Amélie Nothomb

Amélie Nothomb est le nom de plume de Fabienne Claire Nothomb, écrivain belge (Etterbeek 1966) d’expression française. Ella aurait écrit plus de 80 romans, mais publié qu’un seul par an depuis 1992 (Hygiène de l’assassin). C’est un écrivain prolifique aux habitudes bien connues : elle écrit entre 4 et 8 heures du matin, sur un cahier d’écolier et avec un Bic bleu.

J’avais lu seulement deux ouvrages avant la création du blog:  Stupeurs et Tremblements (1999), Prix de l’Académie Française et Prix des libraires du Québec, un roman excellent sur le choc des cultures; le film d’Alain Corneau (2003) au titre éponyme était aussi excellent. Puis Ni d’Ève ni d’Adam (2007) lauréat du Prix de Flore, une histoire d’amour entre une belge et un japonais qui va durer deux ans.

Premier sang (2021) a été recompensé avec le Prix Renaudot 2021; ce serait le 30ème roman de l’autrice ! On dit que ce serait son roman le plus personnel et la teneur m’a semblé quelque peu différente, mais on retrouve le style nothombien fait de phrases courtes et d’un don d’observation aigu avec cette fois beaucoup d’humour.

Oui beaucoup d’humour pour nous livrer une histoire où elle donne la parole à son père Patrick Nothomb depuis sa naissance jusqu’à ses premières années de diplomate au Congo, avant la naissance d’Amélie.

La famille Nothomb est de bonne lignée, quoique désargentée. Lorsque le père d’Amélie, Patrick Nothomb était petit, sa mère veuve l’envoyait dès ses 6 ans au château du grand père paternel, au Pont d’Oye, car Patrick était l’héritier du titre et du domaine. Ce grand père était très excentrique, il se disait poète et laissait le domaine à l’abandon. Car le château n’était que courants d’air et privations. Ce grand père était remarié avec une femme beaucoup plus jeune qui lui avait donné une ribambelle d’enfants dont certains étaient aussi jeunes que lui même.

Les premières grandes vacances au château ont tellement plu au petit Nothomb malgré les misères à tour des bras, qu’il s’y est rendu à toutes les vacances été comme hiver, à partir de 6 ans. Car au château il retrouvait toute une bande de sauvageons pour s’amuser et dont certains étaient ses oncles ! Et ce sera au Pont d’Oye qu’il découvrira une aversion à la vue du sang frais : à chaque fois il s’évanouira.

Parmi les loufoqueries de l’endroit, il existait la coutume d’alimenter d’abord le grand père qui se nourrissait comme un vrai ogre, puis les grands enfants. Les plus jeunes n’avaient que des restes et parfois même pas de restes, se contentant de quelques miettes de pain.

Patrick Nothomb a fait des études de Droit à Namur, dans l’idée de se consacrer à la Diplomatie. Lorsqu’il a eu l’âge de se marier, la jeune femme choisie a été refusée catégoriquement par le grand père qui considérait qu’elle n’avait pas suffisamment de pedigree pour la famille.

La force de caractère de Patrick Nothomb était remarquable puisqu’il l’ a épousée à 20 ans. Le jeune Nothomb était amoureux de la fille et très séduit par son beau-père car il remplissait avec bonheur le vide laissé par la mort de son propre père.

Sa première affectation fut le Congo Belge comme consul à Stanleyville durant l’été 1964. Dès août , la prise de 1500 otages Blancs par des rebelles a fait le tour du monde. Patrick Nothomb en faisait partie et était le principal négociateur. Il a échappé de peu au peloton d’exécution car plusieurs otages ont été exécutés. Le Consul vivait dans l’angoisse de perdre la face comme négociateur en cas de profusion de sang.

Quatre mois plus tard les otages furent libérés par des parachutistes belges, Patrick Nothomb faisait partie des rescapés.

Une belle histoire, bien racontée, retraçant la vie de ce père qu’elle a aimé. Patrick Nothomb est décédé en mars 2020 lors du premier confinement d’une cause étrangère au coronavirus.

Autre livre commenté dans le blog : Frappe-toi le cœur, Les aérostats, Journal d’Hirondelle

PREMIER SANG, Albin Michel 2021, ISBN 978-2-226-46538-2

Cachito de Arturo Pérez-Reverte

Arturo Pérez-Reverte, Cachito. – Miguel de Loyola

Arturo Pérez-Reverte (Murcia 1951), es un valor de las letras hispánicas; es el autor español de más tirada actualmente: un escritor, periodista y ex reporter de guerra. Hace parte de la RAE desde 2003.

Cachito (Un asunto de honor) es un breve relato, una nouvelle, que publicó en 1995 por pedido del productor de cine Antonio Cardenal, una historia corta para llevar a la pantalla rápida y directamente; la escribió en una semana con un relato corto en varias entregas como folletín para el diario El País. Una película de titulo epónimo fue estrenada en 1996, dirigida por Enrique Urbizu.

Un camionero, Manolo, es el narrador y héroe del relato, es un cliente habitual del puticlub del portugués Almeida, donde Manolo descubrirá a una chica de 16 años, Cachito, hermana de la « madame » de Almeida, de quien han vendido la virginidad a Larreta, el rico-corrupto del pueblo. La pobre chica se llama María (¿como la Virgen?), no quiere dedicarse a la prostitución y decide subirse al camión de Manolo subrepticiamente para escapar del lugar y también porque sueña con ver el mar.

Pero Manolo no está de acuerdo, porque no quiere meterse en líos ya que ha hecho año y medio de cárcel por tráfico de canabis a la frontera con Marruecos, y éste es su primer empleo. Lleva de vuelta María al puticlub porque teme una nueva condena, al mismo tiempo que siente lástima por esta chica. En el último instante cambiará de idea y ambos se darán a la fuga después de propinarle a Almeida una paliza descomunal.

El relato se transforma en una road story, con Manolo y María- Cachito perseguidos por tres villanos ; Almeida, la Nati que es la hermana de María y el Porky, un matón que le trabaja al portugués; los seguidores están dispuestos a todo por recuperar a Cachito porque el honor de Almeida está en juego. El cafiche ya ha tocado el dinero por la virginidad de Cachito y su honor, por la palabra dada, está en juego.

Suena paradójico que en este ambiente de los bajos fondos, se hable de honor, pero es el humor ácido de Pérez-Reverte que utiliza el honor de los bellacos para saldar los problemas éticos que propone el relato. Otra muestra del humor del escritor es la utilización de un lenguaje coloquial, truculento, muy acertado y también aquellos apodos bajo los cuales se conocen los colegas camioneros de Manolo.

Un cuento de hadas moderno para adultos, con un príncipe azul de corazón puro que desea liberar de las garras de hampones a una bella y virginal criatura, quien, paradójicamente, tomará una decisión personal contundente. El final del relato no es claro, al lector de darle alguna interpretación. Yo pienso que este « cuento de hadas » no puede tener un final feliz.

Otros libros resen1ados : El maestro de esgrima, El francotirador paciente, Falcó, Eva, La reina del Sur, Sabotaje.

Cinoscar & Rarities: Crítica de CACHITO, de Enrique Urbizu

Afiche de la película Cachito (1996)

CACHITO, Alfaguara Bolsillo 1998 (APR 1995), ISBN84-204-2899-X