Sémi d’Aki Shimazaki

Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise d’origine japonaise (Gifu 1954), immigrée au Canada depuis 1991 et qui écrit ses livres directement en français. Tous ses livres portent un titre en japonais. Son écriture est très aérienne, dépourvue de toute surcharge et d’une grande délicatesse.

Elle écrit des cycles romanesques, des pentalogies comportant 5 livres d’environ 150 pages où les histoires peuvent s’entrecroiser.

Sémi ( cigale en japonais) est le deuxième livre après Suzuran d’une quatrième pentalogie qu’elle a appelé Une clochette sans battant.

Sémi fait donc suite à Suzuran et nous retrouvons des personnages connus : ce sont Tetsuo et Fujiko Niré, les parents d’Anzu et de Kyôko; nous avions fait surtout la connaissance d’Anzu, la protagoniste de Suzuran, une céramiste à succès qui va épouser finalement le fiancé de sa soeur aînée après un drame familial (il en ressort ici la stricte préséance dans les familles japonaises où l’aîné/aînée est prioritaire dans les choix).

Les parents d’Anzu sont en maison de retraite médicalisée depuis 6 ans, depuis que Fujiko a présenté les signes d’Alzheimer; elle ne reconnait plus ses enfants ni petits enfants. La résidence privée est très appréciée par eux et ils y vivent heureux, étant souvent visités et invités par Anzu et son mari ou le fils Nobuki, marié aussi. (Le Japon a le taux le plus élevé de population âgée de plus de 65 ans : ce sera 40% de la population en 2040).

À l’occasion d’un concert donné en ville par un chef d’orchestre très connu, Fujiko fera à son mari des révélations enfouies dans sa conscience. Sa confusion mentale, liée à l’Alzheimer, a levé les barrières et Tetsuo Niré apprendra 40 ans après des secrets concernant sa femme qui auraient pu détourner certains évènements.

Fujiko est très calée en cigales, elle connait les différentes familles et sait imiter leur stridulation. Cette particulière connaissance n’a pas été altéré par sa démence.

Je trouve que au fil des cycles, la romancière devient plus « osée » avec ses histoires tout en restant d’une extrême délicatesse dans les sentiments. Ceci avait été mon impression déjà avec Suzuran.

Une histoire forte et inattendue.

Autres livres commentés : 1er cycle Le poids des secrets (Tsubaki, Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa, Hotaru); 2è cycle Au coeur du Yamato (Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki); 3è cycle L’ombre du chardon (Azami, Hôzuki, Suisen, Fuki-no-tô, Maïmaï) 4è cycle (Suzuran)

SÉMI, Actes Sud 2021, ISBN 978-2-330-15123-2

2 réflexions sur “Sémi d’Aki Shimazaki

  1. J’aime beaucoup cette auteure et c’est toujours un régal de la lire.Et en plus ces petits romans sont faciles à glisser dans un sac.

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