Fred Vargas est le nom de plume de Frédérique Audoin-Rouzeau, écrivaine, archéo-zoologue et médieviste française (Paris 1957). Elle est connue pour ses polars mettant en scène le Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, une série créé en 1991. Fred Vargas fait partie des 10 romanciers les plus vendus en France et elle a reçu d’innombrables prix dont le Prix Princesa de Asturias de Littérature 2018.
Sous les vents de Neptune (2004) est le quatrième tome avec le commissaire Adamsberg et j’avoue ne pas avoir lu les trois opus précédents. Ce n’est pas bien, j’aurais dû respecter l’ordre chronologique pour mieux saisir l’évolution des personnages.
Une adaptation pour la TV en 2008 a été réalisée par Josée Dayan pour France 2, avec deux épisodes et avec Hughes Anglade dans le rôle du commissaire Adamsberg; j’ai visionné il y a peu l’épisode tiré de ce livre et je dois dire que je l’ai trouvé assez confus en général, heureusement que ma lecture était assez récente pour suivre la trame. Quelle émotion d’apercevoir Jeanne Moreau dans le rôle de Josette, la hackeuse hyperdouée.
Dans les savoureux romans de Fred Vargas, l’histoire policière se tient, mais c’est la richesse et l’originalité de son écriture qui captive le lecteur.
Dans ce tome j’ai fait quelques découvertes : le passé d’Adamsberg, plutôt difficile, car il traine des casseroles (l’affaire de son frère Raphaël, sa paternité non assumée, sa personnalité étrange). Cette psychologie particulière du commissaire, toujours dans sa bulle et en train de « pelleter des nuages », ses intuitions, ses attitudes pour le moins farfelues, sont originales. Mais sous cet aspect, il a véritablement de la suite dans les idées et il est capable de mener à bien pas mal de cas tordus.
L’équipe qui le seconde est totalement hétéroclite, mais elle est soudée et ses hommes lui font entièrement confiance. Son deuxième est le capitaine Adrien Danglard, un personnage à l’opposé d’Adamsberg mais tellement complémentaire. Dans ce tome Danglard se surpassera et récoltera une promotion bien méritée alors que l’ineffable commissaire va se retrouver en fuite et honni de la Police ! On sait peu de choses sur la vie privée de Danglard, à part qu’il élève seul (et bien) ses enfants et qu’il porte un culte à la dive bouteille.
Dans cet opus apparaît Camille, de façon un peu floue, on ne saura pas quel rôle elle joue ou elle a joué dans la vie d’Adamsberg. Lequel sera informé incidemment qu’il est le père de son enfant. Mais le commissaire « glisse » sur la nouvelle, il ne lui donne aucune importance. Aussi, j’ai été étonné qu’il entame des relations intimes avec une jeune française au Canada (un peu détraquée, la pauvrette) et il me semblait presque normal qu’il prenne la poudre d’escampette.
Il y a un rapport entre Danglard, Camille et le commissaire, que je n’ai pas réussi à définir; peut-être ceci est expliqué dans les 3 tomes précédents ?
Violette Retancourt en impose toujours, au physique comme en action, surtout dans ce tome. C’est mon personnage préféré parce qu’elle est toujours présente quand on a besoin d’elle, qu’elle est carrée et téméraire.
Quant au cas policier dans ce tome, je l’ai trouvé tiré par les cheveux : plus de 30 années de meurtres en série, toujours avec le même scénario : la mort à l’aide d’un trident et près du macchabée, toujours un coupable désigné bardé d’empreintes et preuves accusatrices. De plus Adamsberg connait son identité, mais personne ne le croit. Et l’assassin en veut à Adamsberg, se sera une lutte sans merci où le commissaire va se retrouver au banc des accusés !
Bref, un vrai plaisir de lecture parce que Fred Vargas sait insuffler beaucoup de tendresse et de drôlerie à ses personnages. Cette fois elle a soigné le langage des canadiens, les caricaturant un maximum pour nous faire rire. Le langage coloquial de Clémentine est aussi très bien rendu. Je me suis bien amusée, cela fait du bien.
J’ai recherché le côté scientifique dans l’histoire et il est présent dans la motivation du voyage au Canada des 8 personnes de l’équipe du commissaire : ils partent pour se former aux nouvelles techniques sur les empreintes génétiques où les canadiens excelleraient.
Promis-juré, je lirai les 3 tomes restants dans l’ordre chronologique à la recherche d’un peu de logique.
Autres livres commentés : Coule la Seine . Quand sort la recluse . L’armée furieuse . Un lieu incertain . Sur la dalle . L’homme aux cercles bleus .
SOUS LES VENTS DE NEPTUNE, Viviane Hamy Éditions 2004, ISBN 2-87858-190-3