Archive | mars 2017

Mémé dans les orties d’Aurélie Valognes

Résultat de recherche d'images pour "aurelie valognes"  Aurélie Valognes est une auteure française (Chatenay Malabry 1983) qui vit à Milan.

Mémé dans les orties est son premier roman, publié en auto-édition puis chez Michel Lafon avec le succès qu’on connait : 300 000 exemplaires vendus et traduit dans plusieurs langues.

C’est une lecture choisie sur un coup de tête pour tenter d’échapper, par une lecture légère,  à la morosité ambiante qui nous plombe en ce moment. Bien m’en prit, mais l’histoire m’a juste arraché quelques sourires ainsi que quelques réminiscences d’autres bouquins : Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (un vieux anti-maison de retraite) et  L’élégance de l’hérisson (une concierge qui cache bien son jeu…).

J’ai bien aimé les débuts de chapitres avec  de petites expressions argotiques (ou non) tellement ad hoc : tourner au vinaigreavoir une dent contre quelqu’un…avoir la guigne…être malheureux comme les pierres…manger les pissenlits par la racine, etc.

C’est l’histoire de Ferdinand Brun, 83 ans et de sa chienne Daisy qui s’installent dans un immeuble où la concierge, Madame Suarez, est un vrai dragon. Mais Ferdinand n’est pas commode et surtout, il ne se laisse pas emmerder. De ce fait naissent tout un tas de quiproquos allant du drôle au méchant et menant le dragon Suarez jusqu’à l’apoplexie. Intervient dans le récit une petite Juliette, voisine du dessus de l’appartement de Ferdinand, élève de CM2 et qui s’exprime comme une élève d’hypo khâgne…Ferdinand a une fille unique, Marion, en poste diplomatique à Singapour; elle veut installer son père en maison de retraite et le fait surveiller et contrôler par Madame Suarez.

Est-ce que l’on arrive à se décoincer les zygomatiques avec cette lecture ? Seulement un peu, c’est déjà pas trop mal.

MEMÉ DANS LES ORTIES, Livre de Poche 34058 (Michel Lafon 2015),  ISBN 978-2-253-08730-4

Aquello estaba deseando ocurrir de Leonardo Padura

Leonardo Padura Fuentes (La Habana 1955) es un exitoso escritor, periodista y guionista cubano, ciudadano español desde 2011. Reside al sur de La Habana, en el barrio La Mantilla que lo vio nacer,  junto con su esposa Lucía, su primera lectora y su perrito Chorizo, alias Chori. Le concedieron hace poco el Premio Princesa de Asturias 2015 de las Letras.

Aquello estaba deseando ocurrir es una recopilación de 13 cuentos con un título algo oscuro y ambiguo que podría interpretarse como :  » lo más importante no es lo que sucede sino lo que parece inevitable ». Los cuentos fueron escritos entre 1985 y 2009; Leonardo Padura decía en una entrevista concedida en Argentina que es un libro con una historia larga, una especie de antología personal de su obra cuentística. Ahora escribe pocos cuentos, que no son nada fáciles de lograr y prefiere las historias largas.

Se dice que el escritor nos está preparando otra novela con Mario Conde, de tema social alrededor de un objeto perdido, esta vez sería una virgen negra catalana de gran valor comercial.

Para volver sobre el tema de este libro, no es un libro que me gustó mucho. Todos los cuentos están bien escritos y se reconoce la marca del escritor, su facundia y truculencia caribeñas, pero fueron los temas que no me llegaron todos al alma. Los temas son variopintos : mucha referencia a la guerra con Angola, al sexo desaforado, al clima extenuante, a la pobreza, a las carencias, a cierta melancolía, a la homosexualidad, al béisbol y al alcohol, mucho alcohol, a los boleros…Uno de los cuentos que más me gustó fue aquel sobre una cantante de boleros, Violeta del Río y sus nueve noches de amor tórridas con un muchachito de 18 años. También me gustó aquel cuento del hombre que quiere visitar (por fin) Venecia y que se detiene en el camino para vivir una historia de amor con una perfecta desconocida (hay que ser cubano para algo así).

Aquí va una muestra de un precioso bolero citado en el libro Vete de mí de Homero Espósito y cantado por el cubano Francisco Céspedes cuya cálida voz me encanta : 

Otros libros comentados : Vientos de cuaresma, Paisaje de otoño, Pasado perfecto, Máscaras, La neblina del ayer, (Adiós, Hemingway), Herejes, La transparence du temps, La cola de la serpiente, Poussière dans le vent, La novela de mi vida. Personas decentes

AQUELLO ESTABA DESEANDO…, TusQuets 2016 (LP 2015),  ISBN 978-84-9066-316-5

Confiance d’Henry James

Résultat de recherche d'images pour "henry james"  Henry James fut un écrivain américain (New York 1843-Angleterre 1916); il s’est naturalisé britannique en 1915. C’est une figure du réalisme littéraire du XIXè  et un maître du roman (20 romans) et des nouvelles (112 nouvelles). Il a reçu une éducation cosmopolite et soignée entre l’Europe (dans ce que l’upper class appelait le Grand Tour) et les États Unis, avec notamment des études francophones en France et à Genève. Cette découverte précoce de l’Europe l’a nourri en littérature. Il a commencé des études de Droit à Harvard qu’il a abandonné pour se consacrer entièrement à l’écriture. Ses premières publications se font autour de 1871 avec un roman publié sous forme de feuilleton, comme c’était fréquent à l’époque (cf Balzac). C’est un voyageur impénitent, c’est un « citoyen du monde » : Angleterre, France , Suisse, Italie surtout. En 1876, après un échec d’installation à Paris, il s’installera à Londres jusqu’à sa mort en 1916.

C’est pendant ces 40 années londoniennes qu’Henry James va écrire l’essentiel de son oeuvre (20 romans et 112 nouvelles !); une œuvre très riche et qui s’inspire en partie d’une bourgeoisie raffinée et de la découverte de l’Europe par des riches américains oisifs en formation culturelle. L’expert ès- Henry James, Franck Aigon (professeur de philosophie) a écrit si justement que la confrontation de la naïveté américaine et de l’expérience européenne n’est qu’un aspect d’une écriture qui s’emploie à sonder les cœurs en donnant toute leur place aux impressions et à la variation des points de vue (un peu à la façon d’un Sandor Márai je trouve).

Confiance (Confidence 1879) fait partie des années de formation de James, c’est un roman d’inspiration sentimentale avec une histoire centrée sur les atermoiements du cœur et les chausse-trappes de l’amour, la confrontation de la naïveté et de l’expérience, la force souterraine du désir, la difficulté de percevoir d’autrui autre chose qu’un jeu d’apparences, un attachement au monde et aux manifestations de la vie sociale qui se nourrit d’impressions (cf introduction de Franck Aigon).

Confiance est le cinquième roman de l’auteur et le deuxième rédigé depuis son installation à Londres. C’est un roman très riche dans la profondeur psychologique des personnages et par moments pour moi, d’un modernisme certain ainsi que d’une liberté de ton sous des aspects très collet monté, si propre à la bonne société bostonienne. J’aborde ce roman dans l’Édition Omnibus qui en comporte 4 autres avec une excellent préface de Franck Aigon plus une mini présentation au début de chaque roman.

Bernard Longueville et Gordon Wright sont deux amis américains riches et oisifs qui parcourent une partie de l’Europe pour se former et se cultiver. Bernard est sollicité par son ami afin qu’il donne son avis sur Miss Angela Vivian qu’il courtise et qu’il voudrait peut-être épouser (Gordon dit à Bernard « je veux me marier les yeux ouverts. Je veux connaître ma femme. On ne connaît pas les gens quand on est amoureux. Vos impressions sont déformées). Miss Vivian parcourt aussi l’Europe, chaperonnée par sa mère et visiblement elles sont en chasse d’un beau parti pour Angela  qui est une belle plante un peu sécrète, en tout cas une personne réfléchie. On sent sous des extérieurs de velours l’âpreté d’une chasse au mari de la part de la mère, même si la fille ne se prête pas toujours au jeu. Ceci est un trait très américain où « business is business » ou « time is money ». Mais ceci est enfoui dans la subtilité et les bonnes manières d’une société très prude et parfois implacable.

Nous aurons ainsi des pages et des pages d’un incessant marivaudage autour du thème de l’amour, du mariage, de la fréquentation et de la confiance que peuvent se faire deux amis de la même caste pour juger une possibilité d’alliance. Sous des aspects badins il y a une critique et un point de vue assez acerbe et intéressant.

Même si ce roman sent un peu le suranné et le bavard, il y a une vraie étude psychologique en profondeur  des personnages à une époque où les écrits psychologiques de Freud n’avaient pas encore surgi dans le subconscient de tout le monde.

Autres livres commentés : Washington Square, Les papiers d’Aspern, Ce que savait Maisie, La Tout d’Écrou.

CONFIANCE, Omnibus 2013,  ISBN 978-2-258-09877-0

Demonio del mediodía de Alonso Cueto

Conversación con Renato Cisneros - YouTube

Alonso Cueto es un escritor peruano (Lima 1954) con vasta bibliografía y con una tesis de doctorado sobre el uruguayo Carlos Onetti; ha sido galardonado varias veces;  es considerado como el mejor narrador de la clase media limeña. Alonso Cueto es miembro de la Academia Peruana de la Lengua desde 2009.

Le he leído varios libros y comenté en este blog Cuerpos secretos (2012) en enero 2014 y La pasajera (2015) en julio 2015.  Entre los libros leídos, mis preferencias van a  El susurro de la mujer ballena (2007) y La hora azul (2005).

Demonio del medio día (1999) es una copiosa novela de más de 400 páginas que yo tildaría de novela completamente light, un Corín Tellado para ejecutivos o novela sentimental del género  chick lit o literatura para mujeres sentimentales.

Ricardo Borda posee en Lima un bufete de abogados que marcha muy bien. El tipo hizo un  buen matrimonio y tiene todo lo que se puede desear. Es un mujeriego desenfrenado que está en caza permanente. En su bufete trabaja un chico muy eficiente y preparado, Renato La Hoz, originario de Ayacucho y que representa al cholo resentido por el color de su piel (página 161 se le describe así : las mejillas esculpidas, los ojillos acanalados, la tosca sonrisa). Entonces odia a su jefe y hasta decide matarlo, especialmente cuando Ricardo Borda se interesa a una joven y preciosa abogada del bufete…

El demonio del medio día es lo que los franceses llaman « le démon de midi », o sea, la pulsión sexual masculina alrededor de los 50 años, pero aquí no es el caso puesto que Ricardo Borda siempre fue así. Es un hombre que conlleva problemas con las mujeres porque su madre lo rechazó afectivamente. El se venga de esta manera.

La trama es así, terriblemente banal. Sin gran interés. Sucede en los años 1989-90 cuando hacía estragos Sendero Luminoso y los limeños vivían entre escaseces, apagones y atentados. Todos los que podían salir del país lo hacían. Era el gobierno de Alan García y luego la campaña por la presidencia entre Fujimori y Mario Vargas Llosa, la crisis económica.

Una novela anodina, no deja nada.

Otros libros reseñados : Cuerpos secretos, La pasajera.

DEMONIO DEL MEDIO DÍA, Peisa/Arango 1999,  ISBN 9972-40-129-4

La mémoire des embruns de Karen Viggers

Résultat de recherche d'images pour "karen viggers"  Karen Viggers est une écrivaine australienne née à Melbourne, vétérinaire de profession avec un doctorat et spécialiste de la faune australienne; elle a séjourné deux fois en Antarctique. Tout ceci explique la richesse des connaissances sur la flore et la faune dans ce roman.

Cette lecture m’a été chaudement recommandée par une bonne amie.

La mémoire des embruns (The Lightkeeper’s Wife 2011) est un roman qui a reçu un accueil très favorable de la part de la majorité des lecteurs. Le livre s’est vendu à 200 000 exemplaires en France ; il a été couronné par le Prix Découverte 2016 et a été finaliste du Prix des Lecteurs 2016 (Livre de Poche). Pour le peaufiner, l’écrivain a vécu une semaine dans la maison du gardien de phare sur l’île de Bruny, ce qui contribue grandement à la crédibilité des scènes d’extérieur.

Je suis désolée mais je n’ai pas réussi à être captivée par le roman et j’ai dû lire quelques 150 pages avant de pouvoir être intéressée. D’abord, j’a été agacée par le côté roman sentimental au dénuement si prévisible. C’est de la chick-lit dans toute sa splendeur, cherchant l’émotion chez le lecteur: une histoire familiale avec ses secrets et ses aspérités, comme des milliers d’autres.

En revanche, ce qui est remarquable c’est le descriptif de l’environnement, cette île de Tasmanie, un état australien à  240 Km au sud-est de l’Australie et qui comprend quelques 1000 autres îles et dont la capitale est Hobart, ville où se situe une partie de l’histoire…Dans le roman, l’action se passe aussi à l’île de Bruny où Jack Mason est le gardien du phare dans les années 50. Il y réside avec sa famille, sa femme Mary et ses deux enfants. Leur vie dans cet isolement sauvage, rythmée par le temps souvent inclément et hostile, a fait que les deux ainés se sont échappés dès qu’ils ont pu le faire.  Un dernier enfant est né sur le tard, Tom, mais il n’a pas côtoyé du tout ses deux ainés et il a été élevé comme un petit sauvage devenant plus tard un adulte assez taciturne.

Tom, qui est mécanicien, partira dans une mission en Antarctique où il hivernera. Il reviendra de cette expérience changé à jamais et avec un mariage brisé. La description des missions sur l’Antarctique sont très intéressantes car elles mettent en relief  le caractère des gens en profondeur. Les gens n’ont pas du tout le même comportement dans un environnement isolé que dans la vie ordinaire. Et le retour à la réalité est très difficile. Les gens ont perdu les codes sociaux et manquent d’espace.

Mary à 77 ans, elle est veuve depuis 9 ans et elle sait qu’elle va mourir. Elle a des remords vis-à-vis de son défunt époux, elle regrette de ne pas l’avoir aimé suffisamment et décide de finir sa vie à Bruny, envers et contre tous; le seul qui la comprend un peu est son dernier, Tom, tellement différent des  deux autres enfants.

Mais Mary a un secret et ce secret ravage sa fin de vie…

Ce sont des gens qui ont eu une belle et rude vie. Mais qui ont vécu dans un cadre tellement difficile qu’ils sont en quelque sorte formatés, ils sont taciturnes et mélancoliques.

Un livre baignant dans une sentimentalité exacerbée qui m’a plutôt agacé.

LA MÉMOIRE DES EMBRUNS, Livre de Poche 34096 (KV 2011),  ISBN 978-2-253-06621-7

Todo esto te daré de Dolores Redondo

Résultat de recherche d'images pour "dolores redondo"Dolores Redondo es la exitosa autora navarra (Donostia 1969) de la Trilogía del Baztán con más de 400 000 lectores (El guardián invisible, Legado en los huesos y  Ofrenda a la tormenta). Una trilogía atrapante  que nos revela una mitología vasca de una riqueza increíble ambientada en una geografía muy adecuada a los misterios y al esoterismo.

Todo esto te daré ganó el Premio Planeta 2016, es una novela atrapante con una trama original aunque conlleva puntos algo inverosímiles. Habrá una adaptación para el cine.

La copiosa (600 páginas) novela narra la historia de una pareja homosexual : Álvaro Muñiz de Dávila y Manuel Ortigosa. Álvaro es un exitoso publicista y Manuel un escritor famoso. Están casados y llevan una vida armoniosa y tranquila, son muy complementarios. Álvaro pertenece a una vieja familia noble de Galicia, los Muñiz de Dávila que residen en un pazo del siglo XVII, una familia de abolengo que hace parte de los Grandes de España. Cuando muere el padre de Álvaro este heredará el título y los colosales bienes raíces de la familia. Pero Manuel Ortigosa lo ignora porque Álvaro lo ocultó (alcurnia y fortuna); siempre se llevó mal con la familia y se apartó de ella a muy temprana edad.

El título del libro emana de una frase que Álvaro le dice a su padre, el marqués : Todo esto te daré si postrándote ante mí me adoras: lo que dijo el demonio a Jesús mientras le ponía el mundo a sus pies.

¿La familia Muñiz de Dávila?. Es un hato de malvados donde impera el silencio y la amoralidad con tal de defender el apellido. Poseen bienes colosales en la comarca a pesar de llevar una gestión desastrosa.

 Álvaro morirá en condiciones muy especiales y dejará como heredero universal a su marido, Manuel (supongo que legalmente esto es posible en Galicia…).

Y Manuel en estado de shock tras el deceso y  el descubrimiento de la doble vida de Álvaro y la enorme herencia, tendrá que presentarse ante el notario y la familia para escuchar las disposiciones legales preparadas muy minuciosamente por su pareja. Quedará, en un principio anonadado, pero a medida que pasan los días irá descubriendo cosas y secretos increíbles que constituyen el interés de esta novela torrencial.

La trama está  bien agenciada y el lector queda anonadado con una sarta de revelaciones. Es una lectura algo adictiva y más bien espeluznante. Por momentos el estilo es demasiado verboso como si la escritora quisiera alargar las frases ad libitum; es una pena porque el tema se prestaba para un thriller de primera. Un ejemplo página 320…(Manuel habla de la madre de Álvaro)…sin dejar de repetirse a sí mismo que cada palabra que había salido de la boca de aquella mujer portaba una concienzuda carga ponzoñosa y el objetivo claro de causar el mayor daño posible. Ni uno solo de sus gestos, ni el propio encuentro, seguramente preparado y ensayado durante días, habían sido espontáneos. El discurso poseía la perfecta medida de lo ensayado, compuesto de dogmas, que sin duda no era la primera vez que confesaba a viva voz; el modo en que la siniestra enfermera escuchaba el discurso asintiendo a sus desbarros como una adepta aleccionada le llevaba a pensar que todas y cada una de sus palabras brotaban del lugar donde debió de tener el corazón, pero podía percibir también la estudiada crueldad, la maldad destilada, lenta, suavemente…Encuentro que la prosa está pesada, redundante.

El tiempo reinante en Galicia está magníficamente descripto. Y la descripción meteorológica juega un papel muy importante en esta novela. Mucha lluvia. Una meteorología terriblemente cambiante. Y unos cielos descriptos varias veces como clorosos (?). Vaya.

No hay una  historia en esta novela, sino varias. Los personajes están bien ahondados, cada cual con sus vicios y padecimientos. La historia personal del guardia civil Nogueira me pareció particularmente realista e interesante, contrastando con otras historias más enrevesadas.

Hay una definición en el libro que me interesó mucho. Se trata del feísmo gallego. (Habla Nogueira, un guardia civil que lleva un gran protagonismo en la novela)…El feísmo, esa puta costumbre de hacer todo a medias que tenemos aquí, viene de la tradición de  ir cediendo trocitos del terreno a los hijos para que se hicieran la casa. Se construían el tejado y las paredes y en cuanto podían meterse dentro se casaban y terminaban de construirla poco a poco…Sin ningún criterio, en muchas ocasiones sin pedir permisos o consultar con profesionales. Un tipo de edificación que obedece más a las necesidades de cada momento que a la estética. El feísmo.

Una novela entretenida, que se deja leer, pero que parece demasiado larga por momentos. Con algunas incongruencias. La sobre protección de Álvaro hacia Manuel : la mentira por omisión de una parte de su vida. El hecho que Manuel casi llegando al pazo familiar se pasea como Pedro por su casa y se relaciona con todos con una familiaridad fuera de foco. El extraño encariñamiento del pequeño Samuel hacia Manuel. La confianza excesiva de buenas a primeras de Herminia hacia alguien que no conoce, etc.

Cuando miro las fotos de Doña Dolores Redondo recibiendo el Premio Planeta de manos de los Reyes de España, me digo que sus majestades no debieron leer el libro porque Redondo aqueja a los Grandes de España de todos los vicios conocidos y hasta por inventar…Sic transit gloria mundi.

Otros libros reseñados : El guardián invisible, Legado en los huesos, Ofrenda a la tormenta, La face nord du coeur. Esperando al diluvio

TODO ESTO TE DARÉ, Planeta (AE&I) 2016,  ISBN

Le nouveau nom d’Elena Ferrante (Tome 2)

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Elena Ferrante est le pseudonyme d’un écrivain italien qui cultive l’énigme depuis 25 ans (pas de photo disponible, c’est seulement la deuxième fois que cela m’arrive dans ce blog). On pense seulement qu’Elena Ferrante est originaire de Naples et qu’elle (ou il?) serait née vers 1940. Le journaliste italien Claudio Gatti soulève l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de la traductrice romaine Anita Raja de 63 ans, hypothèse basée sur l’explosion des revenus de Mme Raja ainsi que ceux de la maison d’édition E/O qui publie Mme Ferrante. Il faut dire que depuis 20 ans cet écrivain se cache et qu’elle avait prévenu son éditeur avec ces mots…de tous vos écrivains, je serai celle qui vous importunera le moins. Je vous épargnerai jusqu’à ma présence.

Le nom d’Elena Ferrante serait inspiré d’Elsa Morante, l’écrivaine préférée d’Elena Ferrante (le jeu des boîtes chinoises en plus…). Il faut signaler que cet auteur mystérieux est plébiscité dans le monde entier avec 2,5 millions d’exemplaires vendus et des traductions dans 42 pays… L’auteur reconnaît dans des interviews données par écrit la part importante de l’autobiographique dans son oeuvre. Derrière ses livres on sent une grande sincérité, un ton viscéral, un regard sur la condition des femmes et une approche très psychologique des personnages et des situations.

C’est une tétralogie napolitaine qui connait un succès mondial dont ce roman est le deuxième volet. Seuls les trois premiers tomes sont disponibles en français (L’amie prodigieuse depuis 2014, Le nouveau nom depuis 2016 et Celle qui fuit et celle qui reste depuis 2017); il s’agit d’une saga d’environ 1700 pages autour d’une amitié forte entre deux filles d’origine modeste dans le Naples de 1958.

Ce tome 2 a été consacré meilleur livre de l’année par le magazine Lire parmi 20 autres parutions.

Le nouveau nom (Storia del nuovo cognome, 2012) reprend l’histoire des deux amies dans un quartier pauvre de Naples et leur entrée (précoce !) dans la vie adulte. Le roman démarre avec le mariage de Lila la brune avec l’épicier Stefano Carracci. Lila veut abandonner sa condition de pauvre, elle veut échapper à son destin tout tracé de femme soumise aux lois patriarcales et elle plaque tout pour devenir l’opulente Madame Carracci, elle qui était la plus douée des deux, la plus intelligente, mais aussi la plus imprévisible et insoumise. Dès le jour de son mariage elle va comprendre son erreur, la trahison de son mari et elle n’aura de cesse que de se venger sur tout le monde, devenant impossible à vivre, même pour son amie Elena.

C’est la blonde Elena (Lena, Lenù) Greco la narratrice de l’histoire qui va bien au delà de l’histoire d’amitié des deux filles, car de ce côté on peut cataloguer cette tétralogie de roman total puisqu’il aborde le contexte social et politique de l’époque, un quartier napolitain par le détail, les accents et les différences entre le Nord et le brûlant Mezzogiorno, les séquelles du fascisme, l’influence de la Camorra, etc, etc.

Si Lila la survoltée a choisi une vie matérielle aisée, Elena Greco a choisi de poursuivre des études, non sans peine, car elle n’est pas du tout aidée par les siens, lesquels, tout en étant très fiers de ses études, ne lui apportent aucune aide matérielle pour y parvenir. Ils sont confits dans un pessimisme ambiant, un manque de perspectives au long terme qui plombent tout le quartier, car en dehors des « aides » d’origine plus ou moins maffieuses et des compromissions, point de salut pour quiconque. Heureusement pour Lena, ses professeurs ont détecté en elle un potentiel pour envisager des études supérieures. Elle pourra finir des études secondaires et entamer des études universitaires à l’École Normale de Pise.

L’arrivée d’Elena à Pise donne toute la mesure de la détresse de la jeune fille d’origine modeste et qui plus est, napolitaine,  confrontée à un milieu universitaire où elle fait figure d’épouvantail : elle ne sait pas bien parler l’italien et en a honte, elle est mal fagotée, elle n’a pas d’habits, elle n’a pas d’argent. Mais elle est heureuse et se rend compte de la chance immense d’avoir pu quitter le quartier et d’échapper à la triste condition des mères napolitaines en général ( dans ce tome, comme dans le premier, les femmes au foyer sont décrites sans aucune complaisance : page 132 Elena dit…ce jour-là, en revanche, je vis très clairement les mères de famille du vieux quartier. Elles étaient nerveuses et résignées. Elles se taisaient, lèvres serrées et dos courbé, ou bien hurlaient de terribles insultes à leurs enfants qui les tourmentaient. Très maigres, joues creuses et yeux cernés, ou au contraire dotées de larges fessiers, de chevilles enflées et de lourdes poitrines, elles traînaient sacs à commissions et enfants en bas âge, qui s’accrochaient à leurs jupes et voulaient être portés. Et, mon Dieu, elles avaient dix, au maximum vingt ans de plus que moi…)

Au plan strictement personnel, l’amitié des deux amies va connaitre des hauts et des bas. Lila est mariée et très occupée par sa vie de couple (très problématique) mais aussi par ses implications dans le négoce de son mari. Elena fréquente un garçon du quartier, mais cela tourne mal, ce qui était prévisible. Ensuite, elle s’amourache de Nino Sarratore qui est plus intellectuel que les autres garçons et qu’elle écoute avec délectation.

Les deux amies partiront en vacances à Ischia, chaperonnées par la mère de Lila et la belle soeur de celle-ci. Ce séjour sera à l’origine de la partie la plus dramatique de ce deuxième tome que je ne veux pas détailler pour ne pas en gâcher la lecture.

Ce tome 2 est axé sur l’émancipation des deux amies, leur entrée dans l’âge adulte. Ce qui frappe dans cette saga est la violence  d’une réalité si palpable, si tonitruante, si énorme, que le lecteur se sent par moments complètement knock-out, sonné. Un autre aspect frappant est la possibilité par le biais de la narration de pénétrer dans l’univers intime de chacune des deux protagonistes, sans fausse pudeur. Cette incroyable soif de reconnaissance qu’éprouvent Lila et Lena à tous les niveaux et à chaque instant, sont aussi des points forts du roman.

J’ai été frappée par le caractère compétitif de cette amitié qui se dit forte mais qui ne va pas empêcher des trahisons des deux côtés. Lena va lire le manuscrit de Lila et va le détruire en l’envoyant par dessus un pont! Quant à Lila, elle n’hésitera pas à séduire l’amour platonique de Lena et qui plus est, sous son nez !

Ce tome 2 se termine quand les deux amies ont à peine 22 ans…Qu’est-ce que la vie leur réserve ? C’est vraiment du romanesque avec un souffle incroyable, un roman assez addictif qui ne laisse pas indifférent car la violence des sentiments autour des deux amies dérange le lecteur. J’ai été un peu gênée par la multitude de personnages qui s’entre croisent et se côtoient entre eux. Heureusement qu’il y a un lexique en début de livre pour les situer par rapport aux familles.

Autres livres commentés : L’amie prodigieuse, Les jours de mon abandon, Celle qui fuit et celle qui reste, L’enfant perdue, Frantumaglia.

LE NOUVEAU NOM, Folio 6232 (EF 2012),  ISBN 978-2-07-269314-4

Imitación de Guatemala de Rodrigo Rey Rosa

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Rodrigo Rey Rosa nació en Guatemala en 1958, estudió Medicina en su país abandonando la carrera, luego Cine en Nueva York. Es escritor y traductor . Le concedieron el Premio Nacional de Literatura Miguel Ángel Asturias en el 2004.

Imitación de Guatemala es una recopilación de 4 buenas novelas breves del autor que ya fueron publicadas de manera independiente : Que me maten si… y El cojo bueno (1996), Piedras encantadas (2001) y Caballeriza (2006).

Estas cuatro novelas son muy buenas, escritas de manera palpitante y denotan el inaudito clima de violencia que reina en ese lindo y pequeño país que se llama Guatemala. Así, el lector queda desamparado ante la constatación de un mundo tan corrupto que baña en la violencia más primaria. Hay un buen maneje del suspense sin que sean novelas policíacas.

Que me maten si…cuenta la infiltración e implicación del ejército en la matanza de indígenas y en el tráfico de droga, pero va más allá porque los uniformados asesinan a personas que indagan al respecto, aunque sean extranjeros. Pero también se habla de infiltración desde afuera (Inglaterra) para denunciar hechos. O sea, que es una red de tipo mafioso con implicaciones que deja helado.

El cojo bueno es la historia de un secuestro que se va a complicar, pero es un secuestro planeado por algunos amigos del colegio, quizá movidos por cierto resentimiento social y cierta facilidad para hacer el mal y matar. Cuando al secuestrado le amputan el cuerpo, la familia se pregunta si puede « pedir una rebaja » puesto que el cuerpo no será entregado entero. Macabro, del humor negro más macabro que he leído.

Piedras encantadas cuenta un atropello fortuito de un niño de 7 años en las calles de Ciudad de Guatemala, el conductor se dará a la fuga lo que trastornará completamente y radicalmente su vida aunque es un hombre desencantado con la vida en Guatemala. El niño es un « canchito« , es decir, muy diferente del color local puesto que es un chico belga adoptado. Lo más escalofriante del relato es que al parecer no fue un atropello, sino que al mismo tiempo hubo una tentativa de secuestro o de asesinato como una venganza hacia el padre adoptivo que lleva una vida bastante turbia. El nombre de Piedras encantadas proviene de una pandilla de chicos delincuentes que serán los que « salvarán » al canchito. Hay algunos párrafos increíbles, por ejemplo, página 230…los guatemaltecos eran el resultado de una mezcla de dos (o tres) pueblos, en la cual los elementos negativos de cada uno se combinaban para excluir sus virtudes…O al comienzo del relato…Guatemala, Centroamérica. El país más hermoso, la gente más fea. Guatemala. La pequeña república donde la pena de muerte no fue abolida nunca, donde el linchamiento ha sido la única manifestación perdurable de organización social. Ciudad de Guatemala. Doscientos kilómetros cuadrados de asfalto y hormigón (producido y monopolizado por una sola familia durante el último siglo). Prototipo de la ciudad dura, donde la gente rica va en blindados y los hombres de negocios más exitosos llevan chalecos antibalas. La metrópoli precolombina que financió la construcción de grandes ciudades como Tikal o Uaxactún había alcanzado su auge económico a través del monopolio de la piedra de obsidiana, símbolo de  la dureza en un mundo que despreciaba el uso del metal.

Caballeriza narra el incendio y el asesinato en una hacienda de ricos que tienen crías de caballos de pura sangre al mismo tiempo que tenemos una sórdida historia familiar. La violencia impera en Guatemala, hasta dentro del núcleo familiar. En esta novela corta, RRR se pone como protagonista y en su propio rol, es decir, de un escritor al que se le presenta una historia torcida como para que la escriba (¿autoficción o mera ficción?).

Cabe destacar que se trata de sus primeras obras que han sido reunidas en un volumen y la editorial Alfaguara completaría otro volumen con las novelas restantes.

Roberto Bolaño escribió un artículo muy elogioso y entusiasta sobre este escritor intitulado « El estilete de RRR » (cf Entreparéntesis , Anagrama); helo aquí : “La prosa de Rey Rosa es metódica y sabia. No desdeña, en algunos momentos, el látigo –o mejor: el chasquido de un látigo que jamás vemos– ni el camuflaje. No es un maestro de la resistencia sino una sombra, una raya que atraviesa veloz el espacio de la normalidad. Su elegancia nunca va en demérito de su precisión. Leerlo es aprender a escribir y también es una invitación al puro placer de dejarse arrastrar por historias siniestras o fantásticas”.  Una justa y brillante apreciación.

Oytos libros reseñados : Los sordos, Carta de un ateo guatemalteco al Santo Padre.

IMITACIÓN DE GUATEMALA, Alfaguara 2014,  ISBN 978-607-11-3330-4

Le dernier des nôtres d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre

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Adelaïde de Clermont-Tonnerre est un écrivain et journaliste française (Neuilly -sur- Seine 1976), ancienne normalienne.

Le dernier des nôtres est son deuxième roman, trois fois primé : prix du roman à la Forêt des Livres, prix des libraires Filigranes en Belgique et Grand Prix du roman de l’Académie Française.

Voici un roman polyphonique et populaire qui se laisse lire, la trame est envoûtante avec une enquête policière bien articulée, mais les deux personnages principaux m’ont semblé antipathiques.

La temporalité du récit navigue entre deux époques : New York dans les années 70 et l’Allemagne de 1945 en pleine déflagration de la DGM.

A New York, le prototype du self made man à l’américaine se prénomme Werner Zilch; il est au début de sa fortune immobilière; c’est un coureur de jupons hors catégorie parce qu’il est beau, irrésistible. Dans un restaurant il aperçoit la cheville d’une très jeune femme et décide sur le champ qu’elle est la femme de sa vie, pardon, « LFDSV » comme s’est écrit dans le roman. A partir de cet éblouissement, il part à la chasse de la belle et tous les moyens sont bons. La belle, Rebecca Lynch, est née avec une cuillère d’argent dans la bouche (pardon, avec une ménagère) et elle est insupportable, imbue de sa personne. Il faut dire pour sa défense qu’elle est fille unique et de père richissime (une des grosses fortunes nord-américaines). Mais sa mère est très névrosée et fragile. On saura pourquoi.

En Allemagne et particulièrement à Dresde c’est la déconfiture. L’armée du III Reich se délite, la population erre dans les décombres et n’a pas de quoi s’alimenter. Les blessés se comptent par milliers. Dans ce chaos naît Werner Zilch qui sera sauvé par la meilleure amie de sa mère, dont le mari Johann Zilch est le bras droit de Wernher von Braun, le père des missiles V2. Ici intervient l’Opération Paperclip, vaste et secret projet nord-américain qui a exfiltré plus de 1500 scientifiques allemands travaillant autour des V2 et les a installés à Fort Bliss au Texas. Les nord-américains voulaient certes, s’approprier des connaissances, mais aussi damer le pion aux russes qui avaient les mêmes desseins. Mais Johann Zilch a un frère qui lui ressemble beaucoup et qui fait partie aussi des SS, Kasper Zilch,  et c’est un sujet vil qui hait son frère.

La clé du roman est dans la relation violente et houleuse entre les deux frères : Johann le scientifique bon et doué et Kasper, sadique et tyrannique, jaloux de son frère.

C’est ainsi que le bébé Werner Zilch regagna les USA, dans les bras de sa tante Marthe Engerer qui se faisait passer pour sa mère, Werner étant le filleul de von Braun. Il sera adopté à trois ans par un couple d’américains moyens en mal d’enfant. En grandissant, Werner Zilch voudra connaitre ses origines et fera des recherches poussées (et payées) pour aboutir.

Quant à LFDSV, après des débuts passionnés et prometteurs de la relation, elle va s’éclipser sans donner d’explications pendant un an pour réapparaitre, très perturbée, et pourrir à nouveau la vie de ce pauvre Werner.

Mais ces deux amoureux, Werner et Rebecca, traînent des casseroles : lui avec son adoption et l’incertitude de savoir exactement d’où il vient et elle, avec la névrose de sa mère qui ne lui a pas dit qu’elle a réchappé aux camps de la mort en ayant été utilisée dans le Block A d’Auschwitz.

Il est vrai que c’est une lecture absorbante, trépidante, assez smart puisque ce beau monde côtoie le gratin de Manhattan ( y compris le sémillant  Donald Trump à ses débuts, toujours aussi insupportable), les meilleurs hôtels et demeures, les meilleurs restaurants, etc.

Le livre aborde aussi deux sujets peu connus et incroyables : le plan Paperclip aux USA et l’existence du Bloc 24A à Auschwitz Birkenau, un bordel pour les prisonniers « méritants » entre 1943 et 1945 : l’exploitation de quelques 200 femmes au service sexuel de prisonniers pour augmenter la productivité des forçats.

Lecture facile qui par moments m’a rappelé Cinquante nuances de Grey de E.L. James, tout en étant incomparablement mieux écrit. A d’autres moments je l’ai trouvé assez cucul la praline.

LE DERNIER DES NÔTRES, Grasset 2016,  ISBN 978-2-246-86189-8

La carne de Rosa Montero

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Rosa Montero es una periodista y escritora española (Madrid 1951) . Escribe en exclusividad en el diario El País desde 1976. Su bibliografía ya es basta (18 novelas?) y en 2017 se le concedió el Premio Nacional de las Letras Españolas por el conjunto de su obra.

Su obra se caracteriza por una gran sensibilidad hacia la situación de la mujer en general y sus temas recurrentes son la locura del amor, el doble, la imagen especular. Me gusta esta autora por su gran versatilidad y a veces profundidad con sus temas psicológicos existenciales.

La carne (2016) me ha encantado, es un libro bendito (que no maldito) que no se puede dejar hasta haber saboreado el último párrafo. El título está muy bien logrado. Es una mezcla de reflexión y de suspense, sin concesiones y que Montero utiliza para llevar al lector ahí donde ella quiere. Y con unas sorpresas traviesas, como por ejemplo  insertar  personajes reales como la directora de la Biblioteca Nacional española, Doña Ana Santos en un muy bien papel. También la escritora Rosa Montero surge como personaje de la novela y se auto define con bastante ironía.

La carne es la historia de Soledad Alegre una licenciada en Historia del Arte y comisaria exitosa de exposiciones.  Hay que fijarse en el nombre y en el apellido. El nombre le cae de perillas porque Soledad sigue sola porque es el resultado de sus opciones en la vida. Y Alegre ? No, Soledad no es alegre, sino que es una mujer vital y positiva que sabe tomar decisiones. Y para más remate, ¿dónde vive Soledad ? En la calle Espejo. ¿No les perece rarito? Una mujer estupenda que vive mirándose en el espejo porque ha hecho una gran inversión con su imagen física y que al cumplir 60 años , se sumerge en una crisis existencial : ¿cómo seguir gustando ? ¿cómo vivir sin gustar? y por ende, ¿cómo seguir teniendo  sexo?

Soledad Alegre a sus 60 años se ve rechazada por su joven amante que prefiere acercarse a su esposa, por fin encinta. De rabia y despecho contrata a un escort ruso joven y bello para que la acompañe a la Opera con la esperanza que su ex acuda también y tenga celos al verla tan bien acompañada. Ella no quiere sexo con el escort, solo compañía y protagonismo. Pero, no se dice por ahí que « no hay que jugar con fuego »? Así esta mujer quedará prendada de su escort aunque éste le cueste todas sus economías; esta mujer pierde la cabeza con su pasión y el lector se pregunta espantado, hasta donde va a caer Soledad…

Pero el bello y tierno escort también tiene sus cadáveres en el armario : a su hermano gemelo lo adoptaron y a él lo pusieron en un orfanato y desde entonces la soledad y la búsqueda de amor han sido problemáticas.

O sea, que Doña Soledad y su bello escort, son almas gemelas, son seres heridos en busca de salvación, solo que tienen más de 30 años de edad de diferencia por lo que no pueden tener un futuro común.

Las reflexiones de la escritora alrededor de las angustias de la sesentona y del teje y maneje alrededor de su físico, son de antología. Para matarse de la risa (aunque sea una risa de medio lado).

Pero hay otras historias. Como por ejemplo el miedo cerval de Soledad a terminar loca, loca psiquiátrica como su hermana gemela que está internada en un manicomio moderno. Soledad y su hermana han sido maltratadas en la infancia. Todo esto origina desarreglos internos. También está el intenso estrés laboral porque por muy maja que haya sido, a los sesenta se lidia con gente más joven que ambiciona el puesto.

El tema del libro es la gran vulnerabilidad de Soledad frente al envejecimiento, a la soledad, al amor peligroso, a la crisis laboral (el lector nota como ella pierde pie, desplazada por una colega más joven e intrigante) con la nueva exposición de Soledad sobre los escritores malditos (hay una rica metaliteratura sobre autores conocidos y uno solo ficticio e inventado por Rosa Montero : la escritora Aznáres) donde se nota que Montero es una estupenda lectora y además, melómana puesto que la ópera está ampliamente citada.

Hay una puesta en escena en el libro de la propia Rosa Montero, lo que añade sal al relato y el lector se pregunta ¿por qué ella lo hizo? probablemente porque no quiere que la confundan con Soledad Alegre. Otro guiño en el relato es la aparición de la joven vecina de Soledad, Ana, que fue protagonista de su primera novela Crónicas del desamor.

Este opus de Rosa Montero me ha encantado porque desnuda a sus personajes, su trama es puro realismo y detrás de cierta frivolidad moderna, hay un abismo de preocupaciones vitales y trascendentes.

Otros libros reseñados : La ridícula idea de no volver a verte, Bella y oscura, La buena suerte. El peligro de estar cuerda. La desconocida

LA CARNE, Alfaguara 2016,  ISBN 978-84-204-2619-8