Je chemine avec…Angélique Kidjo

Angélique Kidjo est née française au Bénin en 1960 et dès son plus jeune âge elle a éprouvé une réelle attirance pour la musique. Ella a quitté le Bénin en 1983 parce qu’elle ne pouvait pas s’exprimer en tant qu’artiste dans son pays; elle est venue en France où elle a continué sa formation musicale. Elle vit aux USA depuis 1998 et elle est devenue une star dans sa catégorie, avec à son actif 4 Grammy Awards. Sa musique est ancrée dans l’histoire d’Afrique et dans la défense des droits humains. Actuellement elle s’occupe d’actions humanitaires en Afrique par le biais de l’Unicef depuis 2002 et elle a créée la Fondation Batonga qui aide des jeunes filles africaines d’endroits reculés à avoir une éducation secondaire.

Je ne connaissais pas le nom de cette artiste ni sa musique jusqu’à la lecture de ce petit livre.

À travers l’entrevue avec Sophie Lhuillier, nous approchons l’histoire exemplaire de cette femme qui a lutté une partie de sa vie parce qu’elle était femme, parce qu’elle était noire et parce qu’elle était loin de son pays natal.

Son parcours d’artiste est intéressant: le travail est incessant, l’apprentissage perpétuel et des déplacements permanents, mais sans jamais perdre de vue ses prérogatives personnelles. Elle a su trouver un bon équilibre qui lui a permis de progresser, de réussir tout en étant une femme accomplie et droite. Ses parents peuvent en être fiers, d’autant qu’ils ont eu un rôle important; tous les deux sont lettrés et ils ont su élever et éduquer leurs enfants. Dans cet entretien Angélique leur rend un hommage vibrant de gratitude.

Quant à la personnalité d’Angélique Kidjo, on peut dire qu’elle est forte. C’est une femme qui aime les défis, les changements, c’est une guerrière sans les armes, une téméraire qui aime débuter sa journée sans savoir ce qui l’attend, sans savoir ce qu’elle pourra, peut-être, faire pour les autres. Son quotidien est celui d’une athlète qui pratique un sport et en outre, comme chanteuse elle doit travailler ses cordes vocales en tant que muscles et en les protégeant un maximum pour ne pas les endommager.

La vie d’Angélique Kidjo est le fruit de rencontres opportunes, c’est elle qui le dit. Et cela résume beaucoup de choses dans sa vie. Elle rêverait de justice et d’égalité pour tous ainsi que de moins de violence.

Oui, les jeunes pourraient s’inspirer de ce parcours de vie fait de persévérance, de travail et de tolérance.

Dans la même collection : Je chemine avec Nancy Huston, Je chemine avec Gilles Clément.

JE CHEMINE AVEC, Seuil 2021, ISBN 978-2-02-147484-8

Je chemine avec…Gilles Clément

Je ne connaissais pas Gilles Clément et je découvre à travers cet entretien avec Mme Sophie Lhuillier une personnalité forte, intéressante, et assez remarquable en ce que rien ne l’a fait dévier de sa vocation depuis sa tendre enfance.

Gilles Clément est né dans le Berry en 1943, il est devenu jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, dessinateur, enseignant et écrivain. En tant que jardinier, il a accompli, seul ou en équipe, de très belles réalisations en commençant par sa maison/jardin dans la Creuse, le Parc André Citroën dans Paris XV, les Jardins de l’Arche de La Défense, les jardins du Musée du Quai Branly à Paris, le Domaine du Rayol dans le Var, le Parc Matisse à Lille et d’autres. C’est impressionnant.

Sa maison avec jardin dans la Creuse, il l’a construite de ses propres mains entre 1977 et 1983 en appliquant ses principes.

Comme formation il a fait l’École nationale supérieure d’horticulture, puis l’École nationale supérieure de paysage à Versailles. Après ses études il est parti 2 années au Nicaragua comme coopérant (service militaire) puis il a fait un tour de l’Amérique Latine.

Il serait aussi à l’origine de trois concepts : Le Jardin en Mouvement (1991) qui explique comment garder la diversité vivante, surtout des insectes; Le Jardin Planétaire (1997) où Clément explique sa vision du brassage planétaire des plantes avec une planète Terre qui peut être regardée comme un grand jardin et le Tiers-Paysage qui est un concept crée par Gilles Clément concernant les espaces négligés ou inexplorés par l’homme :  friches, marais, landes, tourbières, bords de route, rives, talus des voies ferrées, etc, espaces qui présentent une diversité biologique bien supérieure aux espaces entretenus et maîtrisés par les activités humaines comme les champs et forêts.

Voici quelqu’un qui a eu la force et la constance de ne jamais dévier de la trajectoire qu’il s’était fixé, et ceci envers et contre tous, car sa famille le voyait dans d’autres activités. Je suis admirative devant un caractère si bien trempé pour arriver à l’accomplissement de ses rêves. Maintenant je saisis mieux pourquoi la collection « Je chemine avec… » est dédiée aux jeunes, à ces êtres qui ont encore toute leur vie devant eux et qui doivent choisir et parfois défendre leurs positions. Une trajectoire comme celle de Gilles Clément peut être édifiante pour eux, ces jeunes qui ont besoin d’exemples de cet acabit, de cette persévérance dans ses propres rêves et de la canalisation de beaucoup d’énergie pour en arriver là. C’est possible et pour commencer, il faut croire en soi. Clément explique combien il a été marqué par la phrase de Socrate qu’il a découvert un jour « Connais-toi toi même ».

Un beau parcours de vie.

Dans la même collection : Je chemine avec Nancy Huston, Je chemine avec Angélique Kidjo.

JE CHEMINE…Éditions du Seuil 2020, ISBN 978-2-02-144320-2