Archive | Mai 2018

Dernier jour à Budapest de Sándor Márai

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Sándor Márai , de son vrai nom Sándor Grosschmid, est un  écrivain et journaliste hongrois né en 1900; il s’est donné la mort à San Diego, USA, en 1989 où il vivait exilé depuis 1980 (il avait pris la nationalité américaine). Márai s’est exilé en 1948 lors de l’entrée des chars russes à Budapest, d’abord en Suisse puis en Italie et ensuite aux USA.

Pendant son exil et à partir de 1948, l’écrivain avait été totalement oublié en Europe où il sera redécouvert en 1990 après sa mort  grâce aux Éditions Albin Michel.

Aujourd’hui l’œuvre de Márai est considérée comme faisant partie du patrimoine européen avec une réputation à l’égal d’un Stefan Zweig, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Musil, Rilke, Kafka, Kundera,  etc. Ce sont des écrivains consacrés de la Mittel-europa et Márai est l’un des derniers représentants de la culture brillante et cosmopolite de cette Mittel-europa emportée par la chute de l’Empire austro-hongrois et par les totalitarismes. L’écrivain croyait sur la victoire de la morale sur les instincts, en la force de l’esprit et en sa capacité de maitriser les pulsions meurtrières de la horde. L’homme s’est tristement trompé.

 C’est un écrivain qui n’est pas facile à lire, son oeuvre est profonde, psychologique et désenchantée car elle reflète bien la fin d’un monde civilisé et cosmopolite qui s’est effondré avec l’arrivée des communistes en Europe de l’Est; de fait, ses livres furent brûlés par les communistes en place publique car ils représentaient une certaine idée de la bourgeoisie.

J’ai lu plusieurs livres de Márai et mes préférences vont à Les braises (1942) parce que c’est un condensé de ce que représente le savoir faire de Márai : la confrontation de deux personnages dans un contexte très psychologique, très intellectuel.

Dernier jour à Budapest a été écrit en 1940 en hommage à l’écrivain Gyula Krúdy (1878-1933) et à la Hongrie d’entre-deux-guerres. Gyula Krúdy fut le maître de Sándor Márai.

C’est un roman que j’ai eu le plus grand mal à finir, je me suis ennuyée et agacée devant tant de références totalement hermétiques pour moi. Je crois que c’est une oeuvre pour hongrois cultivés.

Dans le livre, l’alter ego de Krúdy apparaît sous le sobriquet de Sindbad, c’est un chant désespéré de la part de Márai (dans sa veine désenchantée), un roman mélancolique avec un style désuet fait de longues phrases rythmées par des anaphores ad libitum (=reprise du même mot au début de phrases successives).

Ce Sindbad du roman est un écrivain hongrois disparu et un vrai anti-héros: c’est un sybarite qui recherche une atmosphère, des lieux, des odeurs…Il erre dans les cafés et les gargotes, les hôtels, le bain turc, il fuit la ville moderne. C’est un réac et un passéiste. Il mène une quête névrotique des souvenirs sur un passé révolu.

Sándor Márai a construit probablement un être pétri avec du réel mais aussi avec de la fiction : Sindbad est un dandy ténébreux, une légende de la bohème littéraire de Budapest d’entre-deux-guerres.

Sindbad savait tout des Hongrois et, toute la journée, il se disputait avec eux, il leur cherchait querelle, il critiquait leur terreur de la vie, leur tendance à l’excès, leur pudeur prudente; il critiquait tout ce qui avait trait à eux, parce qu’il les aimait. Et, surtout, il écrivait parce qu’il aimait sa patrie, qu’il avait besoin de pester contre elle et qu’il aurait aimé raviver les forces de sa nation. Il écrivait parce que ces forces, il les sentait partout, dans la façon de boire et de manger, dans l’attitude, la vision des choses, l’humeur, la conduite, le caractère. Il écrivait parce qu’il éprouvait de la compassion pour les Hongrois, pour ce peuple singulier et taciturne dont le destin était peut-être de posséder un système nerveux, un caractère et un goût plus subtils que le caractère et le système nerveux des peuples alentour. Le Hongrois pouvait être sévère, excessif et farouche mais cruel, jamais. Il était capable de rêver; il reste très peu de gens qui savent rêver dans le monde. Le Hongrois était capable de mourir pour sa retraite, tellement il la désirait, mais il était incapable, même pour elle, de se livrer à une malhonnêteté. Les Hongrois étaient solitaires; et Sindbad les aimait parce qu’il se sentait apparenté à chacun d’entre eux (page 146).

D’après la traductrice spécialisée dans Márai, Catherine Fay, (dont ce livre est la huitième traduction !), Sándor Márai a réussi à rentrer dans le souffle de Krúdy (considéré comme « un écrivain pour écrivains », pour vous situer la complexité de lecture) et à rendre, entre autres détails, l’importance que revêt le fleuve Danube dans l’âme d’un Hongrois car c’est une véritable colonne vertébrale de la Hongrie. Page 48…Sindbad entretenait de bonnes relations avec le Danube. Autant que possible, il avait toujours habité à proximité de ce corps immense et paresseux, il en connaissait chaque variation et chaque caprice, il connaissait sa voix et ses couleurs, ses oiseaux et ses humains, ainsi que ses mystères nocturnes, lorsque les suicidés font la course avec les mouettes rêveuses en direction de Paks, il connaissait la clameur de ses étés, sa blondeur et ses lubies de soie bleue, il connaissait le fleuve impatient comme un poète vagabond, le fleuve noir et tragique, porteur des secrets les plus abjects et des sanglantes menaces de la ville.

Oui, un livre assez abscons pour qui n’a pas les clés des lieux et des personnages évoqués. J’ai trouvé page 228 un paragraphe qui résume assez bien la problématique soulevée par la lecture de cet ouvrage : Sindbad était descendu en ville à la recherche des souvenirs de sa vie et d’un monde disparu, et il y avait quelque chose de profond, d’élégant et de chevaleresque que seuls les connaisseurs étaient capables d’apprécier…Dame, oui, seuls les connaisseurs !

Autres livres commentés : La soeur, Les étrangers, Ce que j’ai voulu taire, Les mouettes.

DERNIER JOUR À BUDAPEST, Albin Michel 2107 (SM 1979),  ISBN 978-2-226-39640-2

El cielo ha vuelto de Clara Sánchez

Résultat de recherche d'images pour "el cielo havuelto"Clara Sánchez es una profesora y escritora española (Guadalajara 1955) que ha obtenido los tres premios literarios más populares de España : el Alfaguara 2000 por Últimas noticias del paraíso; el Nadal 2010 por Lo que esconde tu nombre y el Planeta 2013 por este libro, El cielo ha vuelto.

Le leí Últimas noticias del paraíso (Alfaguara 2000) al cual encontré un tono innovador para aquellos años, un retrato de los tiempos modernos con la historia de un chico de clase media que crece y se desarrolla en medio de su urbanización conviviendo con gente variopinta. La novela habla de amor, de droga, de Internet, del tiempo libre y tiene un desenlace completamente amoral aunque positivo. Lo que sorprende es el tono nuevo, la mirada poética y reflexiva del protagonista, Fran, en medio de tanta mediocridad. Clara Sánchez explora una contundente realidad y demuestra que sólo se cumplen los sueños de quien los tiene y que creer en la suerte, es creer en la vida con todas sus infinitas posibilidades…

También le leí Lo que esconde tu nombre (Nadal 2010), una historia de suspense : una chica joven y madre soltera se refugia en un balneario español y conoce a una simpática pareja de ancianos noruegos que residen desde hace tiempo en el lugar; ellos la van a proteger, pero la chica se dará cuenta de que son antiguos nazis, buscados por un viejo sabueso argentino que ha dedicado su vida a rastrear a los asesinos del campo de Mauthausen…

El libro El cielo ha vuelto ha sido galardonado con el Premio Planeta, el premio mejor dotado económicamente de España; no  me explico este premio porque ni la historia ni el estilo del libro tienen gran interés. Como lectora me siento timada. Por ahí leí esta frase impresa « Premio Planeta, premio chaveta« .

Es una novela desangelada con personajes carentes de empatía: la historia de Patricia relatada a la primera persona, una preciosa modelo de 26 años (¿acaso se puede ser modelo sin ser preciosa? perdonen la obviedad), casada, que ha ganado mucho dinero y cuya familia estima que debe acarrear con todos los gastos. El marido es un pintor sin estilo ni renombre que vive  enteramente a cuestas de ella. Los padres y la hermana le exigen dinero permanentemente.

Durante un ajetreado vuelo internacional, Patricia conoce a una extraña mujer medio bruja que le da a entender que alguien de su entorno le desea la muerte.  Patricia se auto-sugestiona y comienza a tener accidentes y a dudar de toda la gente que la rodea, incluida su interesada familia. Es una novela sobre la desconfianza.

El personaje de Patricia es bastante plano, no tiene materia: todos los otros personajes son como calcomanías que permiten el avance de la trama.

El libro podría tener cierto interés con el descriptivo del medio  de las pasarelas : su ruindad, los abusos sexuales, las drogas, las envidias y la sempiterna anorexia de fondo impuesta a las modelos. El final es algo sorprendente y abierto con un mensaje poco claro : Patricia toma unas gotas de un elixir preparado por su amiga bruja y al cabo de 10 minutos comienza a ver todo azul…ahora el cielo había vuelto...(¿Qué quiso decir la escritora?)

Una novela floja para un premio Planeta o es el premio que es flojo?

Otro libro reseñado : Entra en mi vida.

EL CIELO HA VUELTO, Booket 2014 (CS 2013),  ISBN 978-84-08-13248-6

Ragdoll de Daniel Cole

Résultat de recherche d'images pour "daniel cole ragdoll" Daniel Cole est un écrivain britannique né en 1984 qui vit à Bournemouth. Ragdoll est son premier roman avec déjà une suite en librairie L’appât (Hangman, 2018).

Ragdoll est un thriller écrit comme un script de cinéma, trépidant et assez compliqué par moments. L’on ne s’ennuie pas mais on peut par moments se sentir agacé par une intrigue assez compliquée. Le titre resume le noeud gordien de ce polar : poupée de chiffon (ragdoll), le cadavre en 6 morceaux autour duquel s’emmanche l’action.

Nous sommes à Londres, au sein de la Police qui s’occupe des homicides. Une vedette de cette police c’est William-Oliver Layton-Fawkes, alias Wolf, qui a été suspendu de ses fonctions lorsque à la fin d’un procès retentissant, l’accusé (27 meurtres de 27 gamines en 27 jours) est déclaré innocent . Alors Wolf, persuadé de sa culpabilité lui saute à la gorge et essaye de le tuer ce qui lui vaudra 4 années de suspension et l’internement dans un hôpital psychiatrique…Et l’innocenté accusé va récidiver…Ce qui vaudra à Wolf d’être réintégré au sein de sa brigade.

Cette brigade de police londonienne est bien particulière car ils sont tous des anti-héros patentés, tous.

Déjà le pauvre Wolf n’est pas en odeur de sainteté. Sa co-équipière Emily Baxter non plus, avec son mauvais caractère, son penchant pour la divine bouteille et son amour non partagé pour Wolf…Les autres aussi  sont tous des personnages extrêmes : à la base, ils peinent au boulot et vers le haut de la hiérarchie, la seule chose qui compte est l’image que la police donne aux politiciens (contenter tout le monde coûte que coûte, ô démagogie des temps modernes). De plus, l’ex femme de Wolf, Andrea Hall, est une journaliste prête à tout pour grimper dans le métier, avide de scoops et tiraillée entre éthique personnelle et intérêt professionnel.

Puis, très rapidement surgit un nouveau cas (qui donnera le titre au polar): un cadavre grossièrement recousu comportant 6 morceaux différents en provenance de six personnes différentes. La tête émane du serial killer innocenté par la justice 4 années auparavant ( chic, il y a justice immanente, alors?). Ce qui est confondant c’est que le cadavre recomposé darde un doigt accusateur vers l’appartement de ce pauvre Wolf qui habite, comme par hasard, juste en face dans un quartier plutôt pourri.

Andrea Hall va recevoir une enveloppe contenant des photos macabres et aussi une liste de 6 personnages que le tueur en série condamne à mourir en précisant la date et l’heure. De la part des forces de police,il va s’engager une course contre la montre pour trouver le tueur et ce d’autant que la sixième personne sur la liste est Wolf ! (18 jours chrono pour résoudre le cas).

Le thriller n’est pas du tout gore et en général les scènes sont assez correctes et ne dégoûtent pas le lecteur. Tout au plus on lira qu’il y avait une « mare de sang », ce sera le maximum de l’évidence. En revanche, et c’est là que le thriller est sympathique, il y a beaucoup d’humour et le lecteur a l’occasion de se dilater la rate.

L’auteur, Cole, fera réfléchir le lecteur en essayant de le mener dans des sentiers tortueux et finalement les découvertes des crimes et du tueur seront révélées à la fin.

On ne s’ennuie pas dans ce roman mais il reste des énigmes non expliqués comme par exemple où son passés les 6 macchabées servant au montage de la poupée de chiffon? Tout de même, six corps disparus…Le serial killer à la fin du livre apparaît comme sorti de la cuisse de Jupiter, personne ne l’attendait celui-là…Le serial killer semblait trop bien informé sur les mouvements de la police; qui en était l’informateur ?

RAGDOLL, Pocket 17007(DC 2017),  ISBN 978-2-266-27657-3

Bagual de Felipe Becerra

Résultat de recherche d'images pour "felipe becerra" Felipe Becerra Calderón es un escritor chileno (Valdivia 1985) con diploma en Literatura de la Universidad Católica de Chile, de la Columbia University y de Paris VIII.

Bagual (2006) es su primera novela, traducida al francés en 2011 como Chiens féraux. La novela ha sido galardonada con el Premio Roberto Bolaño de novela 2006.

Bagual es el nombre que se les da a los animales que regresan a una vida salvaje.

Es una novela polifónica corta de 170 páginas, bastante extraña y perturbadora porque mezcla una perfecta y pedestre realidad con alucinaciones y estados oníricos.

La novela parte con la llegada a Huara, una localidad perdida en el altiplano chileno, de Carlos y Rocío, joven matrimonio. El es teniente de Carabineros (Policía) y ella, una ex-estudiante de Medicina que tuvo traumas durante sus estudios con los cadáveres que sirven para estudiar la Anatomía. Rocío y Carlos se instalan en este caserío donde no hay estrictamente nada que hacer y poco a poco, Rocío tendrá alucinaciones auditivas y visuales y su estado psíquico será alarmante. Carlos se aburre tanto que comienza a anotar en libretas todo lo que ve y hace y empezará también a tener alucinaciones visuales.

La pareja de jóvenes vive esta experiencia en los años 80, o sea, durante la dictadura del General Pinochet, pero la parte política de la novela queda como en tela de fondo sin precisiones aunque el lector presiente que suceden cosas porque los uniformados se mueven mucho, pero nada es evocado abiertamente. Los perros errantes, baguales, viven escondidos tras las « tortas de salitre » de la pampa y se acercan al pueblo de Huara en pos de comida, resultan amenazantes y dan el tono misterioso y ambiguo a esta novela.

Resalta por otro lado el sentimiento anti-chileno que prima en el altiplano porque los escasos habitantes de  la zona no se dan por aludidos con la fiesta nacional.

Un libro bastante sobrecogedor y misterioso en un estilo diferente, entre coloquial-chileno y minimalista.

BAGUAL, Sangria 2014,  ISBN 978-956-8681-34-0

La succession de Jean-Paul Dubois

Résultat de recherche d'images pour "jean paul dubois la succession"Jean-Paul Dubois est un écrivain français (Toulouse 1950) avec des études de Sociologie, ayant travaillé comme journaliste et grand reporter. Sa bibliographie est assez vaste: 15 romans. Son oeuvre pose un regard désabusé et distancé sur le monde et les rapports humains; ses héros ont souvent une vie névrosée. Souvent ses personnages sont originaires de Toulouse comme lui même, mais il est aussi attiré par l’Amérique.

Il y a des choses récurrentes dans les romans de Dubois : le prénom Paul pour le héros,  ou d’Anna pour l’épouse; le rugby apparaît souvent, mais aussi  des accidents et des morts brutales. La voiture est aussi un sujet important dans ses livres.

On dit que cet écrivain est vraiment lui même quand il est drôle dans la tragédie et lorsqu’il rend cocasses des situations tristes.

J’ai lu son roman Une vie française (2004) qui lui a valu le Prix Femina et le Prix FNAC de cette année. Un livre qui m’a plu beaucoup : la vie en parallèle de Paul Blick avec l’Histoire de la France entre 1950 et 2004; il y a une confrontation entre une vie chaotique-atypique et l’Histoire de la Vè République, ses grandeurs et ses bassesses. Le rythme du livre est soutenu, dévorant, avec une tension psychologique hors pair et une fin bouleversante.

La succession (2016) a été sélectionné pour le Prix Goncourt. J’ai bien aimé, reconnaissant aisément le style de l’auteur avec son humour si particulier, si aiguisé. En revanche, la partie afférente au jeu de la pelote basque m’a rebuté car il y a beaucoup de pages sur ce sujet mais cela est nécessaire à la trame du livre.

Car c’est l’histoire d’un terne bonhomme qui se prénomme encore une fois Paul, né au sein d’une famille de fous suicidaires et d’excentriques. Depuis le grand père, Spyridon Katrakilis qui fut l’un des médecins de Staline et qui dut fuir la Russie lorsque celui-ci est mort au décours d’un AVC. C’est à Toulouse qu’il s’installa pour se suicider en 1974. Puis le père de Paul, Adrian Katrakalis, autre médecin généraliste installé à Toulouse dans la grande maison familiale qui va se suicider de la façon la plus organisée et atroce imaginable. La mère de Paul, Anna Gallieni,  entretenait une étrange symbiose avec son frère cadet Jules, elle se suicidera aussi quelques mois après le suicide de son frère…

Paul Katrakalis aura peu de rapports affectueux avec les siens et après avoir fait sa médecine comme le voulait son père, se consacrera à la pelote basque en Floride où il mènera une vie esseulée et sans joie, vivant chichement et s’amourachant d’une femme de 28 années plus âgée. Au cours d’une sortie en mer il va sauver un petit chien qui deviendra son compagnon fidèle.

Ici nous avons le descriptif détaillé de la vie d’un pelotari avec peu de grandeurs et beaucoup de bassesses, tout comme dans beaucoup d’autres champs d’action, j’imagine.

Malgré la forte névrose qui entoure chaque personnage du roman, l’histoire se laisse lire avec plaisir par le détachement que met Dubois à nous narrer cette histoire, par le panache des personnages autres que Paul Katrakalis et par les incessantes touches d’humour. Du pur Dubois : des décès violents, les prénoms Paul et Anna à l’affiche, des névroses à gogo, Toulouse et l’Amérique et plein d’humour. Un régal.

Autres livres de l’auteur : Vous plaisantez, Monsieur Tanner, Le cas Sneijder, Tous les matins je me lève, Kennedy et moi, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Les accommodements raisonnables, Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, Vous aurez de mes nouvelles, Maria est morte, La vie me fait peur, Hommes entre eux, Je pense à autre chose. Une année sous silence .

LA SUCCESSION, Points P4658 2017 (J-P.D 2016),  ISBN 978-2-7578-6940-6

Desastres naturales de Pablo Simonetti

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Pablo Simonetti es un escritor chileno (Santiago 1961). Se le conoce también por su rol activista en favor de los derechos de las minorías sexuales: es director de la Fundación Iguales. Simonetti siguió estudios de Ingeniería Civil en Chile con un ciclo en Standford, pero se dedica exclusivamente a la escritura desde 1996, con bastante éxito.  Fue ganador del Premio de cuentos de la Revista Paula en 1996 con su cuento más conocido: Santa Lucía;  su primera novela de 2004 es una de las 3 novelas más vendidas en Chile en los últimos 15 años: Madre que estás en los cielos, una novela tutelada por Memorias de Adriano de Marguerite Yourcenar. Es interesante destacar que Simonetti tiene referencias a novelas clásicas con cada uno de sus opus, excepto justamente jardín, que según el autor, ha surgido solita del arcón de sus recuerdos.

Le he leído todos los libros a Simonetti, gustándome particularmente su primero Madre que estás en los cielos; la temática de Simonetti se repite con matices diferentes, siempre sensibles y acertados.

Desastres naturales (2017), la sexta novela del autor,es un libro sincero en la misma vena sensible, bien escrito y que relata los conflictos intra familiares que surgen cuando hay diferencias de género en el seno de las familias; en este caso cuando uno de los hijos se descubre homosexual a los 12 años.

El narrador de la novela es Marco, un niño que quería ser « el hijo que debía ser », un narrador masculino a la diferencia de otras novelas de Simonetti que tienen una narradora, la madre por ejemplo. Esta novela habla de masculinidades : la del padre que tiene que ser fuerte, la de los hermanos, de los compañeros de curso, de los tíos y hasta la de un cura. Es un libro sobre el tema de la identidad y sobre la figura del padre, también es una obra sobre el poder al interior de las familias.

Desastres naturales, el título de la obra hace referencia a la erupción del volcán Villarrica en 1971 porque en aquel momento, el protagonista de la novela, Marco Orezzoli, se encuentra de vacaciones con sus padres y un hermano muy cerca del lugar de la erupción. Pero un desastre natural de esta magnitud es previsible y anunciador de cambios en la naturaleza; de ahí la metáfora con el desastre intra familiar del descubrimiento de la homosexualidad de Marco. Es la única vez que Marco y su padre tendrán cercanía ya que con el transcurso del tiempo se irán alejando cada vez más.

El conflicto intra familiar está muy bien enfocado con el sufrimiento que conllevan ambas partes: las relaciones entre hermanos se ven alteradas así como las relaciones con los padres, todo suena muy realista. Donde la lectura me resultó algo molesta, es cuando el escritor se complace con el descriptivo minucioso de ciertas prácticas sexuales, imaginando quizás alcanzar mejores rankings de ventas con un tema transgresor…

Es una novela de género y ya son varios los libros del autor que tornan alrededor del tema de la literatura gay y los conflictos familiares. ¿Dónde termina Marco Orezzoli y dónde empieza Pablo Simonetti ? Probablemente que la auto-ficción enriela con el viaje hacia el sur, la enfermedad del padre y la toma de diferencia en el seno de la familia. El éxito reside en el lenguaje sincero del escritor que llega al corazón de los lectores.

Otros libros reseñados : La soberbia juventud, jardin.

DESASTRES NATURALES, Alfaguara 2017,  ISBN 978-956-384-013-1

L’enfant perdue (Tome 4) d’Elena Ferrante

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Elena Ferrante est le pseudonyme d’un écrivain italien qui cultive l’énigme depuis 25 ans . On pense qu’Elena Ferrante est originaire de Naples et qu’elle  serait née vers 1940. Le journaliste italien Claudio Gatti a soulevé l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de la traductrice romaine Anita Raja de 64 ans, hypothèse basée sur l’explosion des revenus de Mme Raja ainsi que ceux de la maison d’édition E/O qui publie Mme Ferrante. Il faut dire que depuis 20 ans cet écrivain se cache et qu’elle avait prévenu son éditeur avec ces mots… »de tous vos écrivains, je serai celle qui vous importunera le moins. Je vous épargnerai jusqu’à ma présence ».

Le nom d’Elena Ferrante serait inspiré d’Elsa Morante, l’écrivaine préférée d’Elena Ferrante (le jeu des boîtes chinoises en plus…). Cet auteur mystérieux est plébiscité dans le monde entier avec 10 millions (2 millions en France pour les 3 premiers volumes) d’exemplaires vendus et des traductions dans 42 pays… L’auteur reconnaît dans des interviews données par écrit la part importante de l’autobiographie dans son oeuvre. Derrière ses livres on sent une grande sincérité, un ton viscéral, un regard sur la condition des femmes et une approche très psychologique des personnages et des situations.

Je conseille de lire la saga en faisant suivre les tomes car l’espacement  dans la lecture nuit beaucoup à la compréhension de la trame. J’ai été terriblement gênée avec la filiation et les noms des nombreux personnages et ce, malgré l’index en début d’ouvrage.

C’est une tétralogie napolitaine qui connait un succès mondial dont ce roman est le dernier volet. Il s’agit d’une saga d’environ 1700 pages autour de l’amitié  entre deux filles d’origine modeste dans le Naples de 1958. Une adaptation pour la télévision est en cours à Naples dans le quartier du Rione Lizatti qui aurait servi de cadre à cette saga. Il y aura 4 saisons de 8 épisodes; la France aurait acquis déjà des droits via Canal +.

Si le premier tome évoque l’enfance de Raffaella Cerullo (Lila, Lina) et d’Elena Greco jusqu’à leur adolescence, le deuxième tome évoque leurs vies entre l’adolescence et le mariage de Lila à l’âge de 16 ans, un mariage qui va tourner à la catastrophe. Le troisième tome narre le départ d’Elena Greco pour suivre des études à Pise (c’est celle qui fuit) alors que Lila reste à Naples où le mariage opulent avec l’épicier Stefano va sombrer corps et biens (celle qui reste).

Le quatrième tome va couvrir les 30 dernières années de l’amitié des deux femmes et les épreuves seront terribles pour les deux amies.

Lila est restée à Naples et a connu la misère après la séparation d’avec Stefano, elle a été souvent agressée, vilipendée, mal comprise, mais elle s’est battue jusqu’à ses dernières forces et a réussi à monter une affaire d’informatique qui marche bien avec Enzo, un homme qui lui est dévoué mais qu’elle n’aime pas (elle n’aime personne au sens conventionnel, même pas Elena je crois !). Quant à Elena, après avoir fait un mariage bourgeois et fréquenté un milieu intellectuel digne de son niveau d’études, elle va tout plaquer pour un amour de jeunesse (Nino Sarratore) et revenir à Naples où elle renouera avec la conflictuelle Lila. Les deux femmes, à 36 ans, vont retrouver le chemin de l’affection, elles si différentes en tout et pourtant si proches. Ce qui va les rapprocher est la maternité car elles auront un enfant à quelques semaines d’intervalle, Lila avec Enzo et Elena avec Nino, l’érudit devenu politicien, tellement inconstant.

La narratrice de leur histoire est Elena, nous ne connaitrons jamais le fond de la pensée de Lila qui cache bien son jeu et agit en conséquence, c’est au lecteur de se faire une opinion…

Ce qui rend cette saga prenante, je trouve, c’est que cette amitié est fort complexe. Comme le lecteur arrive à connaitre les deux femmes d’assez près et pendant des années, on a l’impression d’incursionner au plus profond d’elles mêmes et là, nous découvrons des personnalités qui baignent dans une humaine contradiction; c’est là la richesse de cette saga, je trouve. Ce sont des personnalités assez fortes, et Lila bien plus forte qu’Elena : car elle la domine (et Elena la craint), elle commande tout le monde, elle surveille chaque personnage du quartier avec ses yeux réduits à des fentes (comme un reptilien).

Et au-delà de l’amitié entre Lila et Elena il y a dans cette tetralogie beaucoup d’autres choses, comme le rôle que joue  l’éducation, le fond politique de l’inestable Italie, le tremblement de terre de 1980, les effets de la drogue sur le quartier et leur famille, la Camorra omniprésente, la violence dans les rapports entre les gens, les positionnements sur la condition des femmes et de la féminité venant de l’instruite Elena (…j’avais observé chez ma mère et chez les autres femmes les aspects les plus humiliants de la vie familiale, de la maternité et de l’asservissement aux mâles. Je dis que, par amour d’un homme, on pouvait être poussée à commettre n’importe quelle infamie envers les autres femmes et envers ses enfants, page 56).

Elena est accaparée par son travail d’écrivain et néglige beaucoup ses filles. On dirait qu’elle se cache derrière ce travail afin de ne pas faire face à beaucoup d’autres choses. Lila est beaucoup plus frontale et rencontre aussi des situations bien plus dramatiques à vivre.

Il y a dans ce livre un évènement tellement dramatique que la situation pour Lila devient presque inénarrable et cette condition va déterminer la descente aux enfers de Lila qui sera, pour une fois, anéantie. Elle va s’éclipser de la narration et on se souvient que la saga débute avec la disparition de toute trace matérielle de Lila et qu’Elena se décide à écrire leur histoire…

Une fresque qui laisse KO d’émotions, avec des personnages desquels on a du mal à s’en séparer. Tout ceci est à rattacher au style d’écriture très direct de l’écrivaine avec des bouleversements permanents au sein de la narration. Une des publications récentes qui m’aura le plus interpellé.

Autres livres commentés : L’amie prodigieuse, Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste, Les jours de mon abandon, Frantumaglia.

L’ENFANT PERDUE, Gallimard 2018,  ISBN 978-2-07-269931-3

Policiales (3) de Hernán Rivera Letelier

Résultat de recherche d'images pour "hernan rivera letelier"Hernán Rivera Letelier es un novelista y poeta chileno (Talca 1950). Se le conoce por sus novelas ambientadas en la pampa salitrera chilena. El hombre sabe sobre lo que escribe porque vivió su infancia en oficinas salitreras y trabajó como adulto en varias de ellas. Empezó su carrera literaria como poeta, ganando varios premios. Poco a poco ha ido construyendo una obra importante, dedicada al norte chileno, ese norte que albergó las salitreras que hicieron la riqueza de Chile, pero también de muchos extranjeros. Una pampa chilena que albergó más de 200 salitreras (entre Antofagasta y Tarapacá) y que Hernán Rivera Letelier conoció de cerca. ¿Quién mejor que él puede conocer este ambiente rico en mitos y leyendas? Hoy en día es un mundo sumido en el olvido.

Rivera Letelier se lanza esta vez con una serie policial ambientada en el norte de Chile. Es la moda en el medio literario, todos se ensayan con el género policial que ha cobrado sus letras de nobleza con el tiempo y que tiene miles de lectores; en este caso el excelente autor nos ambienta su trama policial con usos, costumbres y personajes del gran norte pampino. Yo estaba muy expectante por leer sus libros y he tenido la suerte de que Ximena, una amiga generosa, me regaló los tres !

  1.  LA MUERTE ES UNA VIEJA HISTORIA: es el primero de la serie con la presentación de los personajes principales que son dos: el investigador privado Recaredo Gutiérrez alias el Tira Gutiérrez y la hermana evangélica Tegualda López Valverde.Résultat de recherche d'images pour "la muerte es una vieja historia"

Él es un antiguo minero de las salitreras reconvertido en detective privado después de obtener un diploma por correspondencia en Argentina ! Ella, una bella mujer joven es la asistenta del Tira, aficionada a recitar pasajes de la biblia. El lector se pregunta qué diablos hace una hermana evangélica en este medio tan procaz de las investigaciones judiciales…Pero en el transcurso del relato se irán revelando detalles sobre la motivación profunda de la hermana que provocarán el asombro al mismo tiempo que el espanto del lector.

Nótese al paso, el talento de Rivera Letelier para encontrar nombres sabrosos a sus personajes: Recaredo, Tegualda y casi todos los otros, con la neta propensión- tan chilena- de ponerle un apodo a la gente según particularidades físicas y/o sicológicas.

La trama policial no tiene mucha envergadura, se trata de encontrar a un violador reincidente que opera en un cementerio. Hay un personaje a quien todo acusa, pero el par de detectives aclara poco a poco el asunto, especialmente con las dotes de raciocinio de la hermana Tegualda.

El personaje del Tira Gutiérrez lo encontré poco definido, excepto por su mechón de pelo blanco al cual le da soplidos en los momentos de tensión. Es un tipo aparentemente buenmozo, pero bastante apocado. Ella es bella y despierta la lujuria en los hombres aunque se vista como un espantapájaros…Ese contraste entre la mosquita muerta y la concupiscencia que despierta en los hombres, crea cierta tensión en la lectura, pero encuentro que el personaje cae como una mosca en la sopa, se ve demasiado, no resulta creíble.

A mi modesto parecer, el interés del libro reside en la descripción del norte de Chile, de la ciudad de Antofagasta y de sus alrededores, pero sobre todo de los personajes tan nortinos y truculentos. La prosa del escritor es muy coloquial-chilena aunque al mismo tiempo conlleva bastante vocabulario exquisito.

Alfaguara febrero 2015,  ISBN 978-956-9583-06-3

     2. LA MUERTE TIENE OLOR A PACHULÍ : el tomo dos parte con la constatación de que en un año, el negocio de los dos investigadores de la serie no anda muy floreciente, lejos de eso. En este tomo tenemos dos investigaciones principales (porque las más corrientes y repetidas son los casos de adulterio y la búsqueda de perritos perdidos… !): se trata de la investigación de un túnel y la desaparición de un militar en la época de la dictadura del General Pinochet.

El túnel será descubierto con motivo del traslado de la antigua prisión de Antofagasta hacia un sector más alejado. Y este túnel conectaba la antigua prisión con nada menos que una casa de lenocinio (casa de « trato »,  como la llama la mojigata  Tegualda);hay toda una historia con este túnel, truculenta y populachera. En cuanto a la desaparición del militar, es bastante escabrosa porque el tipo era un perfecto desalmado, un sinvergüenza y se comportaba mal con las niñas de la casa de lenocinio, pretexto para darnos informaciones sobre el funcionamiento de este negocio y algunos abusos por parte de los uniformados. Los personajes son siempre truculentos y muy nortinos, pero la trama policial es muy floja.

El pachulí del título hace referencia al perfume barato que usan las niñas de la casa de lenocinio de Doña Nirvana, todas con el mismo olor por orden de la madam que creía en los poderes naturales y sobrenaturales del pachulí que hechizaba a los hombres y les aumentaba el deseo sexual.

La intriga policial solo sirve para poner en evidencia la fatal atracción que siente el tira Gutiérrez por su asistenta, buena indagadora y no tan santurrona como al principio de la aventura.

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Alfaguara junio 2016,  ISBN 978-956-9583-69-8

3.  LA MUERTE SE DESNUDA EN LA HABANA:  es el tercer opus con el Tira Gutiérrez y Tegualda, es el que menos me ha gustado. La pareja parte a Cuba a investigar el caso de un muchacho chileno que ha sido acusado de canibalismo y cuyo padre quiere rescatar de las garras de la justicia cubana. Aquí la historia policial se transforma en un mero guía turístico de segunda orden con un texto plagado de clichés. Insoportable. La intriga policial no tiene ningún interés y termina de manera poco clara. En cuanto a la colaboración profesional entre el Tira y Tegualda, esta va a terminar de una manera bastante poco creíble para mi porque los personajes carecen de toda profundidad psicológica y de todo carisma.

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LA MUERTE SE DESNUDA EN LA HABANA, Alfaguara octubre 2017,  ISBN 978-956-384-031-5

Una lectura que no me ha resultado interesante ni grata y que no agrega nada a la buena opinión que tenía de los libros del autor.

Otros libros reseñados : Malarrosa (en francés), Mi nombre es Malarrosa, El vendedor de pájaros, Fatamorgana de amor con banda de músicos, Historia de amor con hombre bailando, El hombre que miraba al cielo, Los trenes se van al purgatorio.