Archives

L’homme en rouge de Julian Barnes

Julian Barnes est un romancier, nouvelliste, essayiste et journaliste britannique (Leicester 1946); il a publié aussi des romans policiers sous le nom de Dan Kavanagh (presque le nom de son épouse décédée). On dit de Julian Barnes qu’il est un francophile érudit et aussi le plus européen des écrivains anglais. Et le seul auteur a cumuler le Médicis et le Fémina étrangers.

L’homme en rouge (The man in the red coat 2019) est déjà le 24è livre de Barnes et le 8è de non fiction! Ce livre a reçu le Prix Jean Bernard de l’Académie Nationale de Médecine en 2021. J’ai adoré cette lecture, roman en partie biographique et autour de la personnalité du Dr Samuel Jean Pozzi, (1846-1918), médecin réputé, aujourd’hui oublié, entouré du Tout Paris des années 1870-1914, période connue comme Les Années Folles. Après tout le temps passé à se documenter sur cette période, l’écrivain Barnes a trouvé les mots exacts pour la définir…la lointaine, décadente, trépidante, violente, narcissique et névrotique Belle Époque.

Si bien le Dr Pozzi est le personnage principal (et solaire) de ce livre, gravitent autour de lui une pléiade de personnages bien connus de tous, que le livre rend « en chair et en os », pleins de vie et de morgue.

Ce bon docteur Pozzi était un personnage complexe.

Il y a le médecin, brillant, intachable, novateur, moderne, un chirurgien qui a fait avancer la pratique de la Médecine en introduisant l’asepsie opératoire (qu’il avait ramené de Londres via son collègue chirurgien Lister), il fît reconnaitre la Gynécologie comme une véritable spécialité, il a divulgué et pratiqué la laparotomie (ouverture de l’abdomen), il a introduit l’utilisation du clamp pour les vaisseaux sanguins, il a écrit un traité de Gynécologie et amélioré le confort de cet examen si pénible pour les femmes. En 1901, à l’âge de 54 ans, Pozzi devient le premier Pr de Gynécologie en France, à l’Hôpital Broca qu’il avait complètement modernisé et fait décorer de fresques.

Sur le plan physique, c’était un homme d’une beauté hors du commun, il est resté beau toute sa vie, largement admiré sinon jalousé.

Au plan personnel, les choses sont moins mirobolantes. Il a raté son mariage avec une riche héritière et il a raté le rapport avec ses enfants. Apparemment sa vie sexuelle fut riche, avec quelques maitresses connues comme Sarah Bernhardt (pour qui il était Docteur Dieu ou L’amour médecin), la veuve de Bizet (Geneviève Halévy), la poétesse Judith Gautier, plusieurs actrices, mais surtout Emma Fischoff, sa compagne pendant des années. (Ce qui est surprenant, vu ce que l’époque avait de frénétique, rancunier et perfide, c’est la relative rareté des ennemis qu’il se fit dans sa vie).

Samuel Jean Pozzi régna littéralement sur la société parisienne, même internationale, car chez cet homme primait la courtoisie, le respect d’autrui et la bonne humeur.

L’idée de ce livre vint à Julian Barnes en contemplant le tableau monumental du Dr Pozzi,( peint par John Singer Sargent en 1881) à la National Portrait Gallery en 2015 (un prêt du Hammer Museum de LA), un portrait monumental qui fut peu apprécié en France et qui montre , entre autres détails, une finesse extrême et une grande expressivité des doigts du chirurgien, alors âgé de 35 ans. Depuis 1990 ce tableau appartient au Hammer Museum de Los Angeles où il occupe tout un mur du troisième étage.

À partir du tableau, Barnes tisse un réseau de connexions avec les relations du Dr Pozzi à La Belle Époque et revient souvent au voyage qu’il a fait à Londres en 1885, à 38 ans, avec le comte de Montesquiou-Fézensac et le prince de Polignac, deux fieffés dandies dans l’esprit du temps. Ils sont allés à Londres à la recherche d’achats décoratifs et intellectuels (?). Ces deux compagnons sont des homosexuels connus, mais Pozzi est hétéro, un « homme à femmes » des plus discrets. À Londres ils seront reçus par Henry James.

Ces trois personnages apparaissent dans À La recherche du temps perdu : Polignac par deux fois et sous son nom, de Montesquiou sous le nom de baron de Charlus et Pozzi comme le Pr Cottard. Montesquiou était si reconnaissable comme baron de Charlus qu’il disait qu’il devrait s’autoappeler Montesproust.

La famille Proust est largement citée puisque le père de Marcel était un réputé médecin qui a travaillé avec Pozzi, et le fils cadet, Robert Proust a fait carrière auprès de Pozzi et devenant « le roi de la « proustatectomie », comme on disait à l’époque.

D’origine bourgeoise, Pozzi aura accès à la fine fleur de l’aristocratie, par mérite propre mais aussi aidé par la fortune de sa femme; ses illustres acolytes ne le renieront jamais. Il mourra assassiné par un patient mécontent, dans son cabinet de consultation.

Les esprits à l’époque étaient si hystériques que le duel était la seule réparation pour des egos enflammés(Georges Clemenceau aurait participé à 22 duels dans sa vie). Cette période fiévreuse a laissé peu de souvenirs, en dehors des affaires en rapport avec M. Proust et O. Wilde et comme Julian Barnes le dit si justement, le temps est l’ennemi des papillons, des dandies et des épigrammes.

Un livre qui se lit d’une traite, comme un patch work qui passe d’un personnage à un autre, il est aussi richement illustré avec des photos (les premières) d’époque!

Julien Barnes dit avoir plongé dans cette tranche d’histoire française comme une réaction à l’insularité des Anglais et leur conséquente sortie de l’UE. Il présente le Dr Pozzi comme un héros, qui était rationnel, scientifique, progressiste, international, s’intéressant constamment à tout; qui accueillait chaque jour avec enthousiasme et curiosité; qui emplissait son existence de médecine, d’art, de livres, de voyages, d’amis et connaissances, de politique et d’autant de sexe que possible. Il n’était pas sans défauts.

Autres livres commentés : Arthur & George . La table citron . Le perroquet de Flaubert .La seule histoire . Quand tout est déjà arrivé .

La partie haute du tableau de JS Sargent

L’HOMME EN ROUGE, Mercure de France 2020 (JB 2019), ISBN 978-2-7152-5402-2

Mala lengua (Un retrato de Pablo de Rokha) de Álvaro Bisama

Álvaro Bisama es un escritor, ensayista y doctor en Literatura chileno (Valparaíso 1975), actualmente director de la Universidad Diego Portales. Ha recibido varios premios, entre ellos el Municipal de Literatura.

Mala lengua (2021) es un retrato feroz y radical del poeta chileno Carlos Díaz Loyola de nombre de pluma Pablo De Rokha (Licantén 1895 -Santiago 1968), un poeta maldito por antonomasia. El autor Bisama se desvive por entenderlo y leyendo a fondo su obra, encuentra a un personaje fuera del mito.

Hoy en día se le considera entre los cuatro mejores poetas chilenos con Neruda, Gabriela Mistral y Vicente Huidobro.

Pero fue un personaje tremendo, paradójico, violento, deslenguado, candoroso, secreto, extremo, político, adepto a las diatribas, y así se podrían seguir aplicando los epítetos, lejos de ser todos negativos. Un energúmeno.

El periodista chileno Ricardo Fuenzalida, hizo una entrevista a De Rokha en 1918 y lo define…un hombre alto que caminaba a grandes trancos, que apenas hablaba de su intimidad y fingía una falsa modestia que no tenía. Sus juicios eran sumarios.

Del libro de 1922 Los gemidos, Álvaro Bisama escribe : el libro es un retrato nervioso del lenguaje y las ideas de su tiempo, que aspira a atrapar mientras las dibuja en el aire. De Rokha es un cronista y sus materiales son las ideas, los símbolos. Su escritura se asienta en la sombra imaginaria de los hechos, los libros, los rostros y el paisaje. Su agresividad es casi candorosa y está hecha de gestos pequeños pero esenciales : el desechar el verso como soporte, los guiños futuristas, la fascinación con los Estados Unidos. Todo eso está escrito desde el vértigo. No hay otra forma de que eso sea posible. No cabe la contemplación, la belleza existe en tanto movimiento: en la exhibición en tiempo presente de las patologías del nuevo siglo también estaba a la vista la lengua del futuro. (El libro no se vendió y la crítica no sabía qué hacer con él, no saben cómo leerlo).

En una de sus diatribas, dirigida al director del diario La Unión, De Rokha escribía… Es bien doloroso el espectáculo que ofrece la mayoría de nuestros escritores. No son hombres. Son especies degeneradas de hombres, son comadres, son gallinas, son sacristanes. Y como dijera en su tiempo Enrique Lihn, su estilo es el vómito verbal.

La enemistad pública con Neruda data de principios de los años 20, fue una enemistad sin tregua. En 1955 De Rokha publicó Neruda y yo, escrito con rabia, alimentado con esa violencia que es prueba de vida, una experiencia asombrosa y descarnada, una diatriba extrema y total, llena de una belleza paranoica, dónde no solo examina « su relación », sino que persigue su obra completa y lo trata de plagiario, de acomodado que ha seducido al PC y traicionado al pueblo con sus embustes, un camaleón de la política, la cultura y la vida .

En el plano personal vivió pobremente, siempre faltado de dinero y trabajando duro por mantener a la familia, más que familia era un clan De Rokha. Se enamoró locamente de su mujer por una foto, de una escritora incipiente e intensamente femenina que firmaba como Juana Inés de la Cruz, pero el verdadero nombre era Luisa Anabalón Sanderson, santiaguina, hija de un coronel del Ejército y de madre de origen noble. Se casará contra el aviso de sus padres y vivirá una vida de privaciones con su poeta maldito y amado. Tendrán muchos hijos, con varios suicidios entre los vástagos, pero seguirán juntos unidos por la poesía y por su pertenencia al partido comunista. Ya casada con Pablo De Rohka tomará en 1919 el nombre de pluma de Winétt De Rohka y continuará hasta el final interesada por la literatura y la política.

En Epitalamio Pablo escribe para Winétt…Winétt: ya habrá llovido mucho, mucho, mucho… … … Entonces, entonces no seremos nada, nada, nada, nada, nada más que dos sueños helados; el mismo túmulo cobijará tus virtudes, mis huesos, mis huesos; y cuando TU ACTITUD me golpee la puerta del sepulcro llamándome: Pablo…Mi Pablo…O…o!, no te oiré, no te oiré, no te oiré, no te oiré, no te oiré pues, aunque vecinos, toda la eternidad, toda la eternidad, toda la eternidad, toda la eternidad entre nosotros ha de haber caído muerta; otros hombres, otros hombres de otras mujeres, otros hombres y otras mujeres poblarán las provincias del mundo y el pueblo en que nacimos; tu juventud, tu juventud y la mía, aullarán, como perros, abandonados por los caminos imaginarios y todo, todo, todo, todo, todo, todo, todo, todo, será polvo del polvo.

La poesía, o más bien la prosa poética de De Rokha no es fácil de entender a la primera lectura porque es un estilo de vanguardia, no como la vanguardia parisina de un Huidobro, sino una vanguardia criolla insolente, deslenguada y muy chilena, más telúrica.

Pablo de Rokha fue candidato al Premio Nacional de Literatura desde 1950 ! Se lo dieron en 1965, cuando su mujer ya estaba muerta (1951) y ya no significaba lo mismo para el poeta.

El poeta se suicidó a los 73 años por bala, a las 10 de la mañana del 10 de septiembre 1968.

MALA LENGUA, Alfaguara 2021, ISBN 978-84-204-5652-2

Pondré mi oído en la piedra hasta que hable de William Ospina

William Ospina es un poeta, ensayista, traductor, periodista, novelista y político colombiano (Colima, Colombia 1954). Autor muy destacado en el ámbito literario y varias veces premiado, Premio Nacional de Literatura en Colombia en 2006.

Pondre mi oído en la piedra hasta que hable (2023) es un título terriblemente poético para un libro de ficción terriblemente poético. Me re encuentro con el estilo de Ospina que tanto me deslumbró con El país de la canela de 2006, un estilo muy personal, barroco, poético y que resulta casi musical a la lectura. Digamos que en este tomo me resulto hasta estereofónico.

El texto de William Ospina recrea el saber y la elocución de la época de la Ilustración en Europa, conocido también como el Siglo de las Luces, un movimiento cultural e intelectual europeo desde mediados del Siglo XVIII y principios del siglo XIX, movimiento que inspiró profundos cambios culturales y sociales, siendo la Revolución Francesa, uno de los mas drásticos. Existió también una Ilustración Española e Hispanoamericana aunque más científica/ humanística que política.

William Ospina trabajó con los 9 tomos que escribió Humboldt de su viaje.

En este contexto Alexander von Humboldt quiso « sentir el mundo » estudiando y catalogando todo en la Naturaleza (mares y montañas, animales y plantas).

En esta obra de pura ficción William Ospina relata el viaje de Alexander von Humboldt (1769-1859) por América del Sur, viaje de varios años que Humboldt relató en su primer libro, escrito originalmente en francés, y titulado Viaje a las regiones equinocciales del Nuevo Continente, escrito conjuntamente con Aimé Bonpland entre 1799-1804 y publicado en París en 1807. Alexander von Humboldt naturalista, geógrafo, astrónomo y humanista prusiano que exploró América del Sur aún desconocida, probablemente el último hombre que la vio en su esplendor inicial.

El libro da cuenta de la enorme sed de saber, de aprender el mundo por el naturalista alemán. Tenía Alexander otro hermano, mayor de 2 años, Wilhem, otro erudito, pero en otro ámbito, el ámbito de los idiomas y de la filosofía.

Alexander Von Humboldt dejó su nombre a una multitud de cosas : la corriente fría del Pacífico, ríos, bahías, cataratas, parques naturales y hasta de un cráter en la luna.

El ansiado viaje de Humboldt debió anularse varias veces por causa de las guerras europeas hasta que pudo zarpar de España, utilizando su fortuna personal. Se lanzó a la aventura junto con el médico francés Aimé Bonpland, conocido botanista que conoció en Paris en 1798. Bonpland dijo que Humboldt intentaba rastrear los dibujos de la niebla, las migraciones del árbol y la voz de las piedras.

La verbosidad de Humboldt, que se exaltaba ante cada nuevo desafío, podía llegar a ser pesada para otros, pero Bonpland no se cansaba de aprender. Aunque estaba en contacto sin cesar con cada laja del peñasco y con cada meandro del Río, con los ojos de la mariposa buco y el pelaje rojizo de los carpinchos y el hervidero de las pirañas sobre la presa que cae al agua, tenía la mente llena de poemas y de relatos, de episodios de la mitología, de lienzos y de músicas. Le bastaba ver la Cruz del Sur para que brotaran en su mente los versos de Dante sobre el cielo que parece gozar de sus llamas, o el recuerdo de ese momento en que las estrellas les dicen a Pablo y Virginia que ha llegado la hora de separarse…

Humboldt fue un científico con poderes de premonición, veía claramente lo cercano, lo que no impedía que viera lejos en el futuro : « Siglos enteros pasarán antes que el género humano sepa aprovechar con sabiduría los bienes con que la naturaleza ha llenado estas extensiones casi interminables, y ni siquiera sabemos si será para bien cuando llegue por fin al interior profundo del continente la laboriosidad mercantil que ahora está llegando a las costas ».

Si Humboldt trajo a América su curiosidad y la lucidez de su espíritu, llevó de regreso a Europa el embrujo de los reinos distantes y la reverberación de sus selvas. Todos los soñadores lo leyeron entonces y fue más contagioso que una epidemia : Wordsworth, Coleridge, Keats, Mary Shelley, Julio Verne.

Otro libro sinfónico de William Ospina quién logra hacer « sentir » al lector el extraordinario personaje que fue Alexander von Humboldt en esta etapa de su vida.

Los hermanos von Humboldt (Alexander es el rubio)

Otro libro reseñado : El pais de la canela .

PONDRÉ MI OÍDO…, Random House 2023, ISBN 978-84-397-4183-1

Goya en el país de los garrotazos de Berna González Harbour

Berna González Harbour es una periodista y escritora española (Santander 1965), la creadora del personaje de la comisaria María Ruiz (cuatro tomos).

Leí hace poco el cuarto tomo con María Ruiz, El sueño de la razón (2019) lectura que no fue de todo mi agrado porque el libro me resultó pesado, con una comisaria Ruiz destituida de su cargo, pero haciendo caso omiso de todo y de todos, inmiscuyéndose en la investigación a su antojo; también encontré que me faltaban datos para entender algunas actitudes. Pienso que resultará más provechoso leer los tomos en orden cronológico.

En todo caso en El sueño de la razón se habla de la obra del pintor Francisco de Goya, de su vida y de su último domicilio madrileño La Quinta del Sordo. La magnitud de la preparación de González Harbour, dejó mucho material sobre Goya que la autora tuvo la feliz idea de recopilar en este libro.

Para explicar el titulo « en el país de los garrotazos » hay que ir a la serie de las Pinturas negras donde figura el cuadro Duelo a garrotazos que ocupaba un muro de la Quinta del Sordo; la interpretación tradicional del cuadro ha sido la de dos villanos luchando a bastonazos en un paraje desolado, enterrados hasta las rodillas. Independientemente de que estuvieran enterrados, este tipo de duelos se producían en la época de Goya al igual que los de caballeros, sólo que, a diferencia de estos, las armas eran garrotes y carecían de reglas y protocolo: padrinos, cuenta de pasos, elección de armas.

Hay muchos detalles de la vida de Goya que aún se desconocen, y se ha especulado muchísimo sobre ello. Las fake news abundan al respecto.

El pintor nació en Aragón (Fuendetodos) en 1746, era hijo de Joseph Goya maestro dorador y de Gracia Lucientes, de una familia de pintores reconocidos ( o sea, que tenía genes artísticos por lado y lado). Goya nació en una España que miraba a Francia. Y murió en una Francia que dejaba atrás a España.

Sus dotes pictóricas fueron reconocidas a temprana edad y a los 13 años ya estaba en formación artística. Su ascenso y su reconocimiento fue continuo, hasta lo más alto : pintor del Rey.

En la Quinta del Sordo, anciano, enfermo y totalmente sordo (la Quinta del Sordo ya tenía ese nombre, no se debe a Goya) pintó en los muros de su morada su obra más tétrica, las Pinturas negras. La escritora se pregunta justamente como pudo vivir allí, alimentarse, amar, rodeado de monstruosidades, de muerte, de canibalismo, brujería, lascivia, ahogo… En la Quinta del Sordo, una finca agraria a orillas del Río Manzanares; hoy en día sólo queda una placa conmemorativa en la calle Saavedra Fajardo 32: En este lugar vivió Francisco de Goya de 1819 a 1824 y en ella realizó las Pinturas negras.

En 1824 Goya se instala en Francia, Burdeos, donde fallecerá en 1828. La que fue su residencia bordelesa es hoy día la sede del Instituto Cervantes de Burdeos. Cuando en 1900 los restos mortales del gran pintor fueron devueltos a España, se dieron cuenta de que al cuerpo le faltaba la cabeza ! Y hasta el día de hoy no se sabe a ciencia cierta lo que pasó. Hay una teoría que dice que la frenología, que tenía gran auge en el siglo XIX (doctrina psicológica según la cual las facultades psíquicas están localizadas en zonas precisas del cerebro y en correspondencia con relieves del cráneo), podría explicar esta usurpación macabra.

El legado artístico de Francisco de Goya es inmenso, se le podría considerar con dos siglos de antelación a un precursor del arte moderno, su conjunto de obras conocido como los Disparates fueron un preludio del surrealismo y de otras corrientes del siglo XX. Sus Caprichos fueron un aviso a la fotografía.

González Harbour escribe con justeza …Goya nunca regaló nada, no hacía concesiones ni a los reyes ni a los aldeanos, pero si imprimíó con generosidad la belleza interior que encontró en personajes que la tenían. Arriba o abajo.

Una lectura interesante para entender mejor la compleja pintura de este gran Maestro.

Otro libro reseñado : El sueño de la razón .

GOYA EN EL PAÍS…Arpa Editores 2021, ISBN 978-84-18741-09-8

Cynthia de Stéphanie des Horts

Stéphanie des Horts est une romancière française (Tours 1965), journaliste et critique littéraire, spécialisée en littérature anglo-saxonne et auteure de quelques 12 livres, essentiellement des biographies.

Cynthia (2023) est le douzième roman de S. des Horts, encore une biographie romancée d’une femme exceptionnelle, curieusement peu connue et qui a joué un rôle important dans la Deuxième Guerre Mondiale. Elle est si peu citée parmi les espions célèbres, qu’elle ne figurerait pas dans le Dictionnaire Amoureux de l’espionnage de Vincent Jauvert (2023).

Ce roman décoiffe, littéralement car il nous présente une héroïne hors du commun, une femme libre, belle et racée, intelligente, indépendante, téméraire. Cynthia est le nom de code de l’espionne américaine, née Amy Elizabeth Thorpe, épouse Betty Pack qui a eu un impact majeur dans le déroulement de la Deuxième Guerre Mondiale. Sa biographie ferait un film extraordinaire, meilleur qu’un James Bond qui baigne plutôt dans la fiction.

Bien qu’américaine, elle a épousé un diplomate britannique et est devenue farouchement anti nazi, alors que son pays restait neutre jusqu’à une guerre bien avancée.

On ne devient pas un personnage de cet acabit comme cela. Betty Thorpe dès dix ans montrait une personnalité hors normes : intelligente, sécrète, calculatrice, menteuse émérite et déjà intéressée par les hommes, surtout les hommes mûrs car elle n’a jamais pu dérider son père, qu’elle vénérait mais qui ne manifestait aucun signe extérieur d’affection.

Elle a eu une vie extraordinairement romanesque et non dénuée de danger, mais elle avait un cerveau froid et nécessitait de l’adrénaline à flots pour vivre pleinement. Elle s’est servie de son intelligence et de son corps pour appâter les hommes qui détenaient des secrets vitaux pour les alliés. Presque toutes ses informations étaient des secrets d’oreiller qu’elle transmettait régulièrement à Londres; elle n’a jamais été démasquée, sauf vers la fin et par le FBI avec le redoutable Hoover à sa tête.

Parmi les actions de l’espionne Cynthia et grâce a ses talents innés de séductrice, on peut citer : le sauvetage de sympathisants nationalistes espagnols lors de la guerre civile; le succès de l’Opération Torch avec le débarquement des Alliés en Afrique du Nord; le succès de la bataille au Cap Matapan au large du Péloponnèse en 1941 en volant le code de cryptage de la flotte italienne de Mussolini; elle a aussi volé le plan du code Enigma en Pologne.

Stéphanie des Horts a le chic pour donner vie à des personnages féminins hors du commun et en ce qui concerne l’irrésistible et surdouée Cynthia, elle devrait pouvoir rejoindre le panthéon des hommes de l’ombre britanniques, les ancêtres du MI6.

Une lecture qui m’a paru un peu hachée au début, mais le tempo correspondait trop bien à cette vie trépidante, dangereuse, réussie, mais qui avait aussi des zones très douloureuses (l’indifférence paternelle, le fiasco de son mariage, la séparation d’avec son fils, ses amours contingentes).

D’après l’écrivaine, tout est vrai dans ce livre et le seul élément qu’elle a modifié concerne la fin de la vie de Betty Pack alias Cynthia.

Autres livres commentés : Pamela . La panthère

CYNTHIA, Albin Michel 2023, ISBN 978-2-226-47747-7

Arthur & George de Julian Barnes

Julian Barnes est un romancier, nouvelliste, essayiste et journaliste britannique (Leicester 1946); il a publié aussi des romans policiers sous le nom de Dan Kavanagh.

Arthur & George (2005) sont Arthur Conan Doyle, le père de l’iconique Sherlock Holmes et George, George Edalji, un avocat britannique d’origine indienne. Le livre a reçu le Prix Arsène Lupin 2007.

Une adaptation pour l’ iTV en mini série de 3 épisodes de 60 minutes a été réalisée par Stuart Orme en 2015.

C’est un copieux et bon roman historique de 552 pages avec en plus, un passage réussi dans le genre thriller; la construction du roman est intéressante avec chapitres alternés entre Arthur et George depuis leur enfance jusqu’à l’âge adulte. Le roman est basé sur ce que les Anglais ont baptisé comme le Great Wyrley Outrages de la fin du siècle XIX dans le village de Wyrley, près de Birmingham, une vraie affaire juridique sur laquelle Julian Barnes a consulté toute la documentation.

Arthur Conan Doyle ( le nom de famille est Doyle, Conan est un deuxième prénom) a des origines écossaises et de petite noblesse; il a grandi sans trouble, très proche de sa mère, et a entrepris des études d’Ophtalmologie que ne l’ont pas passionné. Très vite il s’est mis à écrire avec un succès immédiat, depuis qu’en 1887 il créa le personnage légendaire du détective Sherlock Holmes. Il s’est marié avec Touie, devenue assez vite phtisique. La maladie de sa femme a été longue et vers l’âge de 50 ans il connut Jean Lockie, une jeune femme d’une vingtaine d’années, avec laquelle il va vivre pendant une dizaine d’années un amour platonique intense pour ensuite l’épouser.

George Edalji est fils d’un vicaire parsi, marié avec une écossaise; la paroisse du père de George est en milieu rural et très tôt la famille fera l’objet d’agressions : lettres anonymes, animaux morts et autres objets sur leur pelouse, harcèlement scolaire pour George. George est un garçon placide, plutôt effacé, bien élevé. Il fera du droit après ses études et s’établira à Birmingham tout en restant au domicile parental. A ce moment, il va se produire une avalanche de faits violents autour du domicile du vicaire: des animaux des alentours seront sauvagement agressés, des lettres anonymes vont se multiplier envers toute la famille, particulièrement envers George.

L’enquête de police sera trop sommaire, voire calomnieuse et George, après un procès inique, sera condamné à 7 ans de travaux forcés, malgré la constante protestation de la famille et du propre accusé qui se défend comme l’avocat qu’il est.

Au bout de 3 ans de conduite impecable, il sera relâché est soumis à des conditions humiliantes qui n’incluent pas l’acquittement.

C’est ici que les vies d’Arthur et de George vont se croiser. Arthur Conan Doyle, au sommet de sa réussite littéraire et sociale, rencontrera George et comprendra dès le premier contact qu’il est innocent. Dès lors il n’aura cesse de remuer ciel et terre, de s’enquérir de tous les documents du procès, d’écrire à toutes les personnes influentes, mettant en jeu son honneur, sa crédibilité, son temps, sa passion, afin de provoquer la révision du procès.

Cette révision aura lieu, mais George sera reconnu innocent et coupable par la justice britannique qui n’aura pas voulu reconnaitre la série d’anomalies dans le déroulement du procès. L’Etat ne voudra pas l’indemniser non plus pour les 3 années d’incarcération injustement subies. Néanmoins, cette révision du procès permettra à Georges de reprendre l’exercice de sa profession d’avocat.

Après la révision du procès et après avoir rattaché les tenants et les aboutissants, en connaissant même le nom du coupable, le primum movens de ce harcèlement serait un rôle social négatif de xénophobie, la non acceptation dans ce milieu rural d’un vicaire d’origine parsi et par la suite la réussite du fils, lequel intrinsèquement s’est toujours considéré comme britannique.

Curieusement, ni Doyle ni George n’étaient Anglais de pure souche et c’est probablement ceci qui a provoqué le total engagement de Doyle dans la défense de George Edalji. Arthur Conan Doyle était un personnage paradoxal : un sportif accompli, un homme cultivé élevé dans le respect des valeurs chevaleresques par sa mère, mais il était contre le vote des femmes. Il a cédé aussi à la mode du spiritisme, menant quelques expériences qui ont surpris ses contemporains.

Un roman qui se lit avec intérêt, même si par moments il m’a semblé un peu long. C’est un roman qui nous plonge dans les notions d’identité et de race et qui révèle les mentalités à l’époque victorienne.

Autres livres commentés : La table citron . Le Perroquet de Flaubert .

ARTHUR & GEORGE, Mercure de France 2007, ISBN 978-2-7152-2612-8

Volver a dónde de Antonio Muñoz Molina

Antonio Muñoz Molina es un escritor y académico español (Úbeda 1956), miembro de la RAE desde 1995. Ha sido galardonado con numerosos premios y posee una vasta  bibliografía. La principal fuente de inspiración del escritor es la cultura popular; en sus escritos aparece varias veces la ciudad ficticia de Mágina (por Úbeda, su ciudad natal).

Volver a dónde (2021) es un libro-hijo de la pandemia, un libro inspirado por ese largo tiempo de reclusión forzada y malas noticias por doquier. Sin duda surgirán muchos otros libros de literatos que han positivado esos momentos para escribir vivencias y reflexiones. En todo caso es éste el primer libro enteramente ambientado durante el nefasto confinamiento de la pandemia y la salida del confinamiento.

Cuando se mira con cierta distancia, salta a la vista la universalidad del sufrimiento. Tantos millones de humanos sometidos a esta peste.

Realmente estamos viviendo una época diferente, hecha de mil angustias : el clima cambiante, los fenómenos naturales devastadores, la pandemia, la recesión económica, la guerra de Ucrania con la posibilidad de conflicto mundial, la inflación que se nos viene encima, etc.

Los que se han salvado del virus no se han salvado de las consecuencias psicológicas que recién se están vislumbrando, como por ejemplo una agresividad excesiva en los niños, privados de contactos pedagógicos y de intercambios con sus congéneres durante demasiado tiempo.

Volviendo al Sr Muñoz Molina, este libro retrata, a modo de diario, el cada día del confinamiento, con los recuerdos de la infancia que brotan a borbotones, las reflexiones interesantes que le provocan ciertos hechos, ciertas personas.

Un párrafo, página 172…la epidemia ha sacado a la luz todas las debilidades de nuestro país, pero por una especie de fatalismo suicida a cada momento se sabotea cualquier esfuerzo para identificarlas y para buscar maneras posibles de corregirlas. La clase política, en su mayor parte, se revela cada vez más como una turba parásita que no se ocupa de arreglar los problemas verdaderos que existen, sino de hacerlos tan graves que ya no tengan remedio.

El libro está muy bien escrito, se lee muy bien, pero deja el alma en pena. Todo esto ya lo vivimos, yo no deseo revivirlo, quisiera poder tomar cierta distancia. Es agobiante.

Otros libros reseñados : El atrevimiento de mirar, Plenilunio, Sefarad.

VOLVER A…,Seix Barral 2021, ISBN978-84-322-3904-5

Sin muertos de Alicia Giménez Bartlett

Alicia Giménez Bartlett (Albacete 1951) estudió Filología Española y se doctoró en Literatura Española en Barcelona; es una escritora   conocida por sus novelas policíacas protagonizadas por la petulante inspectora de Policía Petra Delicado: una mujer profesional moderna  que  totaliza protagonismo en 12 libros con su inseparable colega, el subinspector Fermín Garzón.

Alicia Giménez Bartlett obtuvo el Premio Nadal 2011 con el libro  Donde nadie te encuentre y el Planeta 2015 con Hombres desnudos. Son los dos premios editoriales más cotizados de España.

 La primera novela de la serie fue publicada en 1996:  Ritos de muerte, serie que valió a la escritora  el Premio Raymond Chandler 2008.

La heroina recurrente es Petra Delicado, e interesante es la elección de la autora para darle nombre y apellido antinómicos a la inspectora : Petra y Delicado, lo que refleja estupendamente el lado paradójico del personaje de Petra, una mujer moderna, super calificada, que trabajó un tiempo como abogada, pero se desinteresó de la profesión prefiriendo ingresar a la Academia de Policía. En lo personal, acarrea dos divorcios, tres matrimonios sin hijos. Es una mujer independiente, autosuficiente que gusta de la soledad en su casa de Poblenou y puede marcharse sola de vacaciones. Tiene carácter fuerte, a veces contradictorio; detesta las cosas convencionales y las politiquerías. Pero en general la encuentran encantadora, especialmente sus amantes. Su contrapunto es el bonachón subinspector Fermín Garzón, quien detesta la soledad, le gusta comer y libar pase lo que pase, tiene  sentido común y mucha calma, y una verborrea de concurso, él da la imagen del policía tradicional. Entre Petra y él mantienen verdaderos duelos verbales, jocosos y enjundiosos.

Para Alicia Giménez Bartlett la novela negra es un arma para decir cosas; a la autora le interesa la verosimilitud en sus relatos. Yo le celebro muy particularmente sus reflexiones en torno a la pareja, al matrimonio, que me parecen acertadísimas.

He leído toda su bibliografía y debo decir que me encanta esta heroína moderna que he visto evolucionar, envejecer, sufrir y amar con el paso de los episodios. Los libros tienen la propiedad de poder leerse perfectamente separados porque están muy bien armados y no se necesitan los unos a los otros.

Sin muertos (2020) es pura metaliteratura y una idea muy original, escribir la biografía autorizada de un personaje estrictamente ficticio. Digo autorizada porque es la propia Petra que nos cuenta su vida y desde el prólogo queda establecido que Petra necesita aislarse una semana en un convento de Galicia para encontrarse con ella misma. Será durante este retiro voluntario que escribirá los grandes rasgos de su vida para alegría de sus seguidores. Alicia Giménez Bartlett (permitan que la llame AGB desde ahora) ha querido, con estas memorias, darle más coherencia al personaje y tiene toda la razón, pero advierte al lector que hubiese sido una horterada contar todo sobre el ser humano interesante que es Petra.

Las cosas estando claramente dichas, confieso que me sentí voyeur con tanta confesión sin tapujos. Tenemos toda la vida de la inspectora desde su niñez, su escolaridad, la universidad y su estruendosa entrada a la Academia de Policía (una pionera), sus amores y desamores, sus matrimonios. Se aprende bastante sobre lo que formó el carácter de la inspectora, tan paradójica por momentos, o sea, tan humana.

Al mismo tiempo tenemos un recorrido interesante en el tiempo con una España retratada desde los años 60 hasta hoy día, con todo lo que ello significa en hechos políticos, culturales, sociales, literarios y ese cambio paulatino hacia un país moderno que sale de una dictadura rígida.

El subinspector Firmín Garzón está también ampliamente retratado porque es el hombre más cercano a Petra cuya verdadera amistad se ha forjado paso a paso con el tiempo y los casos resueltos. Los une la amistad, la experiencia y una tremenda ironía, un humor que AGB tilda de « humor sobre la marcha », lo que suena perfecto.

El final de la semana de calma en un convento terminará de la manera más prosaica para nuestra inspectora : el asesinato de 2 chicos jóvenes retornará a Petra a su realidad cotidiana.

Una lectura entretenida que sólo por momentos me pareció un poco alargada.

Sólo han sido reseñados aquí : Nadie quiere saber, Crímenes que no olvidaré, Hombres desnudos, Mi querido asesino en serie, La presidenta.

SIN MUERTOS, Destino 2020, ISBN 978-84-233-5821-2

Je chemine avec… Nancy Huston

Nancy Huston est une romancière canadienne anglophone,  elle écrit aussi en français; née en 1953 dans l’Alberta, mais réside en France depuis 1976; elle possède  une vaste bibliographie. 

Je ne connaissais pas la collection du Seuil, Je chemine avec, qui consiste en des livres comportant un questionnaire bien mené et orienté qui permet de mettre en valeur une personnalité.

J’ai lu plusieurs de ses livres; deux ont été commentés dans ce blog (cf plus bas). J’aime son écriture qui va au profond de la fibre humaine et en la lisant, j’avais cru détecter une certaine souffrance même si elle paraissait « travaillée ». J’éprouve la même sensation avec la lecture des livres de Joyce Carol Oates, mais ici le trait douloureux me paraît encore plus marqué, plus noir.

C’est un privilège que de partager un peu de temps avec l’écrivaine via l’entrevue de Mme Sophie Lhuillier.

J’ignorais le niveau de préparation intellectuelle de Mme Huston et je constate qu’elle a un très bon bagage, spécialement littéraire. Je savais que son enfance avait été dure par l’absence de sa mère à partir de ses 6 ans, et en lisant ce livre je me rends compte combien cela a dû être traumatisant.

J’admire au passage le niveau de son honnêteté intellectuelle et affective. Il y a là dessous un énorme travail de « connaissance de soi », un effort pour aller jusqu’au fond des choses et des sentiments.

J’ai bien apprécié les quelques citations littéraires et j’avoue en avoir noté plusieurs pour mes lectures prochaines.

Elle est tiraillée entre deux identités, la canadienne et la française, mais pour se retrouver elle même et se reconnaître dans ce qu’elle est vraiment, elle a besoin de revenir à sa langue maternelle, l’anglais.

Elle a retrouvé un certain enracinement dans la terre berrichonne, elle se sent bien là bas. Elle a su garder cela comme un havre de paix, un terrain neutre où se ressourcer.(Je suis profondément reconnaissante aux gens de ce petit pays de m’avoir acceptée et, au long des années, initiée à leurs rituels, leur patois, leurs coutumes, leurs paysages. Il n’y a peut-être nulle part au monde où je me sente plus « chez moi ». Je pourrais circuler à l’infini à travers le bocage berrichon dans le lacis inextricable des petits chemins. Ça me rassure et me rend heureuse; étrangement, je me sens enracinée là bas).

Une lecture intéressante, riche en enseignements, une personnalité attachante.

Autres livres commentés : Les variations Goldberg, Lignes de faille et dans cette même collection : Je chemine avec Angélique Kidjo, Je chemine avec Gilles Clément.

JE CHEMINE AVEC, Éditions du Seuil 2021, ISBN 978-2-02-146127-5

Totalidad sexual del cosmos de Juan Bonilla

Juan Bonilla.- Totalidad sexual del cosmos (Seix Barral) - SEÑALES PARA  CRUZAR UN LABERINTO por José Luis Rico

Juan Bonilla es un escritor (poesía, cuento, novela y ensayo), traductor y editor español (Jerez 1966).

Le leí o más bien traté de leer su ensayo sobre el poeta ruso Maiakovski, Prohibido entrar sin pantalones (2013) porque tenía curiosidad por leer algo sobre el poeta auto-proclamado vanguardista ruso, pero no pude terminar el libro por encontrarlo poco didáctico, lleno de digresiones.

Totalidad sexual del cosmos (2019) me atrajo por su título metafísico y retador, y cuando comprendí que era la biografía de una mujer mexicana, artista y pionera en muchas cosas, quise leerlo. El libro le ha valido a Juan Bonilla, el Premio Nacional de Narrativa 2020.

El título es la cita literal de un poema de la mexicana, musa de este libro, Carmen Mondragón o Nahui Olin, su pseudo de artista : Quiero que me destruyas mientras te destruyo, no hay ayer ni hay mañana, solo esta totalidad sexual del cosmos que habitamos y donde todo es uno y sólo uno: el daño y el placer son uno, la vida y la muerte son una, tú y yo somos uno.

Nahui Olin viene del nahuatl y quiere decir movimiento perpetuo (o cuarto movimiento del sol, el poder del sol para hacer girar a los planetas, el movimiento renovado de los ciclos del cosmos), en todo caso tiene que ver con el sol, lo que se adapta muy bien al aspecto « solar » de esta bella mujer. En los años 20 se comenzó a llamar nahuis a las mujeres que osaban desnudar los hombros ! y Carmen Mondragón osó desnudarse entera.

Carmen Mondragón (1893-1978) fue una pintora, escritora y poetisa mexicana, pero fue ante todo una mujer libre, precursora, transgresora, una star codiciada y calumniada de los años 20, enterrada en el olvido y rehabilitada en los años 90 gracias a la obsesión de Tomás Zurián por su belleza descomunal. Es una mujer culta, lectora, amante y conocedora del arte, buena pianista, escribía poesía y también pintaba. Se dice que en su tiempo se la consideraba como la mujer más bella de Mexico, hija de un general de Porfirio Díaz, gente muy adinerada. Tenía unos ojos verdes casi transparentes que cautivaban y un cuerpo de diosa por el cual ella sentía cierta fascinación. Tuvo siempre un comportamiento francamente transgresivo, escandaloso, pero en defensa propia frente al machismo imperante. Nahui Olin corresponde a la perfección a la definición de una « chica flapper » de los años 20: aquellas mujeres que desafiaron las convenciones sociales bebiendo, fumando, bailando, conduciendo y potenciando un tipo de belleza contraria a los cánones de la época.

Hizo parte de los « años locos », los años 20-30, con un grupo de mujeres que produjeron el período más activo de la cultura y del arte en Mexico. Un grupo que la escritora mexicana Elena Poniatovska califica en su libro como « Las siete cabritas » (2001) sobre aquellas musas mexicanas de la primera mitad del siglo XX.

Se casó en 1913 con Manuel Rodríguez Lozano, un hombre bello que ella escogió, de su medio social, pintor y homosexual. Se enamoró luego con pasión de Gerardo Murillo un vulcanólogo, pintor y poeta mucho mayor que ella; tras la ruptura con el vulcanólogo vivió una relación intensa con un capitán naviero quien falleció durante un viaje.

Con la pérdida de su belleza Nahui Olin desaparece de los círculos sociales y comienza la leyenda, se le pierde la traza y su biografía resulta difusa.

Como pintora no dejó huella, su pintura se puede calificar de naïve, muy subida en colores, pero se siente la fuerte personalidad subyacente. Fue la primera artista que montó una exposición sin ninguna obra suya porque consideraba que las obras que ella protagonizaba, eran más de ella que de los autores. Fue musa de pintores como Diego Rivera, de fotógrafos como Edward Weston, Antonio Garduño, y de poetas vanguardistas.

Un biopic mexicano de Gerardo Tort, « Nahui », se filmó en 2018 y, aparentemente, estrenó en 2020 (con la pandemia pasó desapercibida).

Un libro de lectura algo frustrante sobre una personalidad fascinante, fuera de lo común, precursora, transgresora, polifacética. Pero es lo que hay, porque se eclipsó demasiado temprano de las bambalinas cubriéndose de olvido. A partir del ocaso de Nahui Olin, la novela se pone demasiado discursiva.

Entre lo infantil y su fulgurante sensualidad (las pinturas de Nahui Olin)  -Más de México

Nahui Olin, autorretrato

TOTALIDAD SEXUAL, Seix Barral 2019, ISBN 978-84-322-3490-3