La face nord du coeur de Dolores Redondo

ENCUENTRO CON DOLORES REDONDO (LA CARA NORTE DEL CORAZÓN) | De lector a  lector

Dolores Redondo, avocate de profession, est l’auteure de la Trilogie du Baztan qui a connu un succès phénoménal. Les trois tomes ont été commentés dans ce blog, ainsi qu’un autre livre Tout cela je te le donnerai (2016). Ce dernier livre lui valut deux prix en 2016 (Planeta et Bancarella en Italie). Trois films ont été tournés avec chaque épisode de la trilogie, ils sont très bien mais les livres donnent beaucoup plus d’informations que les films; les images des films défilent trop vite; ces images montrent les paysages fabuleux de la montagne navarraise, le pays basque espagnol, une zone qui est tellement riche en légendes. Probablement que ces lieux isolés, avec un climat assez rude, et un hiver interminable, jouent un rôle fort dans l’imaginaire collectif.

La face nord du coeur (2019) narre une aventure d’Amaïa Salazar, jeune inspectrice de la police espagnole, aux EEUU où elle suit un cours de profilage criminel au sein de Quantico (FBI) en 2005. Ce tome qui est paru après la trilogie du Baztan, m’a fait comprendre dans la trilogie l’attachement d’Amaïa Salazar pour l’agent Dupree du FBI: elle l’appelle et le consulte parfois quand elle a un gros souci professionnel.

Le titre du livre fait allusion au coeur-organe. Le brave inspecteur Dupree va presque subir la sidération de son coeur à un moment du récit, par excès d’afflux d’adrénaline.

Pourquoi Redondo n’a pas publié ce tome avant la trilogie alors qu’il rend les choses de la trilogie beaucoup plus compréhensibles? Peut-être parce que elle n’aurait pas pu appeler trilogie la série sur le Baztan? Qu’importe car en lisant le tome 1 (Le gardien invisible) j’étais complètement conquise et je n’avais cesse que de continuer sur la lancée. J’ai déploré à l’époque, avoir laissé passer trop de temps entre les 3 lectures, alors que la trilogie a été publiée très vite (entre 2013 et 2014).

Maintenant je comprends pourquoi Amaïa Salazar était si à l’aise avec le FBI, un corps de service américain ultra fermé, ultra lourd et ayant des moyens quasi illimités. Amaïa Salazar était déjà diplômée de l’université Loyola à Boston, ce qui suppose une parfaite maitrise de l’anglais. Pas étonnant qu’elle ait fait très bonne impression dès le départ; non seulement elle va démontrer être capable d’un pouvoir intuitif exceptionnel, mais aussi d’un courage physique et moral. L’auteure insiste beaucoup sur l’attrait physique qu’ exerce Amaïa sur la gente masculine sans jamais donner une description physique détaillée comme si elle voulait que l’imagination du lecteur crée tout seul l’avatar. On peut déduire qu’elle est belle, élancée, agile. J’ai trouvé que la personnalité d’Amaïa dans ce livre était quelque peu différente de celle qu’elle montre dans la trilogie : ici je l’ai trouvé plus arrogante, plus déterminée, plus caractérielle, plus orgueilleuse. On dirait que le retour a Elizondo, sa ville, l’a inhibé, presque infantilisé. Et quand on connait son contexte personnel…cela n’a rien d’étonnant.

Amaïa est à Quantico et se fait vite remarquer par Aloisius Dupree, un agent considéré comme le meilleur dans sa branche. En ce moment, un tueur en série, un psychopathe sévit dans le pays en tuant selon un schéma bien précis, en éliminant une famille complète: les parents, une grand-mère et trois enfants…parce que l’assassin est féru de « perfection » et il doit faire payer par la mort toute déviation d’une impossible perfection. De plus l’assassin se sert du chaos semé par des catastrophes naturelles pour sévir au milieu du chaos. Et nous sommes en 2005 alors qu’ arrive sur La Nouvelle Orléans l’ouragan Katrina et c’est l’apocalypse, véritablement une apocalypse. Je savais que cela avait été terrible, mais en lisant les détails donnés par l’écrivaine, on reste coi, c’est hallucinant. Les aides ont tardé 4 jours à arriver; il existait sur place un vrai chaos avec crimes, viols, vols, disette, malades hors soin, etc.

Le FBI est mis en émoi, ils traquent de près le tueur, ils ne lâchent pas prise (intéressant de lire sur les méthodes de travail du FBI) et Amaïa sera en première ligne dans cette incroyable chasse à l’homme.

En même temps on apprend que l’agent Dupree est originaire de La Nouvelle Orléans et que lui aussi il traine de sacrés casseroles…parce que dans cette partie de l’Amérique, il y aussi des croyances tout à fait particulières et aussi effrayantes que dans les Pyrénées. Le problème d’Aloisius Dupree n’a pas été élucidé à fond, ce qui laisse supposer qu’il y aura une suite.

Apparemment le personnage qui a inspiré Dolores Redondo, aurait existé, il s’agirait d’un assassin de familles appelé John List que l’on a arrêté au bout de 18 ans.

Cette affaire criminelle américaine a inspiré beaucoup de monde : le film Le Beau-père (1987) de Joseph Ruben avec Terry O’Quinn dans le rôle de l’assassin; ce film aura une suite en 1989 et un remake en 2009 avec l’acteur Dylan Walsh. Le psychopathe a aussi inspiré le personnage de Keyser Sõze dans le film Usual Suspects.

En France, cette affaire criminelle rappelle le cas Xavier Dupont de Ligonnès…

Otros libros reseñados : El guardián invisible, Legado en los huesos, Ofrenda a la tormenta, Todo esto te daré. Esperando al diluvio

LA FACE NORD, Série noire Gallimard 2021, 978-2-07-288877-9

7 réflexions sur “La face nord du coeur de Dolores Redondo

  1. Tuve la suerte de leer la trilogía y también este tomo en español.
    Claro está que me hubiera gustado conocer el origen de la relación entre Amaia y Dupree con antelación, pero creo que el orden seguido por Dolores Redondo ha sido calculado para mantenernos enganchados e incitarnos a la lectura de este cuarto opus aparecido recién en el 2019. En el 2016 la autora publica « Todo esto te daré » que poseía una temática diferente y cuya acción transcurre en Galicia, otra tierra donde reinan lluvia y superstición.
    Ahora veremos si el cineasta Fernández Molina decide continuar con la obra de Redondo y filma también este libro con Marta Etura como protagonista…

  2. Ce roman m a beaucoup interpelle, tous les protagonistes sont intéressants et ont une histoire.
    Le lieu, l epoque, l ambiance sont remarquablement rendus. L horreur absolue est presente et envahissante. Cet assassin qui cherche les familles a assassiner, la bande « Samedi » qui,enleve des fillettes,et les cache dans les marais. Les snipers qui font des cartons sur les policiers noirs,
    les rivalites policieres et la personnalite rugueuse mais brillante d Amaia font a mon avis un roman hors du commun.
    Je vais me delecter des autres oeuvres de Madame Redondo.
    Merci Lorelei.

  3. Merci pour votre chronique ! J’ai beaucoup apprécié ce roman. Le début m’a rappelé Le silence des agneaux dans la relation entre Amaia et l’agent Dupree qui évoque celle entre Clarice Starling et l’agent Crawford. L’enquête sur le compositeur emporte aussi l’intérêt, d’autant plus quand elle se déroule à La Nouvelle Orléans pendant l’ouragan Katrina. Le choix de cet environnement apocalyptique ajoute beaucoup de tension dans la narration, tout comme les intrigues secondaires teintées de fantastiques avec des références au Vaudou et à la sorcellerie du pays Basque. Bref, je recommande !

    • Tout à fait d’accord avec vous.
      Je regrette seulement d’avoir compris à retardement l’étrange relation entre Amaia et Dupree.
      Mais si Redondo avait publié ce tome avant, elle n’aurait pas pu parler de trilogie du Baztan après….Il y avait aussi le risque d’effarer le lectorat avec une tétralogie . Or quand on démarre la lecture de la trilogie, on ne peut plus arrêter.

  4. Je trouve qu’il y a énormément de similitude entre aloisius dupree et aloisius pendergast des auteurs preston et Child. Tout les 2 agents du fbi nés à la nouvelle Orléans 🤔
    Pourrait-il y avoir du plagiat ?
    Même prénom, même pays, même ville….
    Je vais devoir lire les livres qui précédents la trilogie du baztan pour comprendre

      • Je vous redirai ça quand j’aurai lu ce livre. J’ai lu toute la collection preston et child que je recommande d’ailleurs et le personnage central est vraiment mon héros.

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