La lune était noire de Michel Connelly

Michel Connelly (Philadelphie 1956) est l’un des principaux auteurs américains de romans policiers avec le flic Harry Bosch du LAPD (de son vrai nom Hyeronimus Bosch, comme le peintre de monstres hollandais ) . Mister Connelly est diplômé en journalisme, il a débuté sa carrière comme chroniqueur judiciaire pour le Los Angeles Times. Il s’est lancé dans la carrière d’écrivain en 1992 avec Les égouts de Los Angeles, son premier polar où l’on découvre Harry Bosch; il reçoit pour ce polar le prix Edgar du meilleur roman policier. Ensuite son roman Le poète reçoit le prix Mystère en 1998 et Créances de sang le grand prix de littérature policière 1999 ( il a écrit plus de 25 romans).

J’ai lu presque tous les polars avec l’inspecteur Harry Bosch, et je dois dire que j’ai succombé au charme de ce policier taciturne, solitaire, secret, tenace, un peu triste. Harry Bosch a évolué, il vieillit en temps réel comme sa ville natale Los Angeles, où il réside toujours.  Mes préférences vont au Poète, Les égouts de LA, et quelques autres. J’avoue qu’à une certaine époque je distillais leur lecture soigneusement pour faire durer le plaisir de lire.

La lune était noire ( titre original Void moon, 2000) appartient aux  romans hors du cycle Harry Bosch, et c’est le seul roman de Connelly où le personnage principal est une femme et aussi une criminelle. Je trouve  que c’est un super polar avec beaucoup d’action haletante, roman écrit comme un script de film,   avec des chapitres courts qui donnent du dynamisme à l’histoire. On ne s’ennuie pas une seconde, même si l’on sent que la fin est un peu bâclée. Étonnant que ce roman n’ait pas été adapté au cinéma pour le moment: il décrit à la perfection l’univers surréaliste de Las Vegas, univers frelaté, miroir aux alouettes, lieu de perdition pour des pauvres gens en mal d’existence, enfer des joueurs invétérés. Nous avons ici la possibilité d’approcher l’envers du décor avec les systèmes de surveillance hyper performants et au top de la technologie, la sécurité des lieux, le modus operandi de ces palaces ultra kitsch, faits pour appâter le gogo et le déplumer, lieux aussi de drames personnels qui nourrissent les faits divers de cet endroit surgi du néant, créé de toutes pièces par l’homme dans sa soif du gain à grande échelle

L’intérêt de ce roman réside pour moi dans le fait que les protagonistes ce sont des truands. Nous sommes  de l’autre côté de la barrière. La loi régnante est celle du crime, de la pègre, de l’absence de morale conventionnelle. La fin du roman est  ouverte, à nous de lui donner une fin. A chacun de régler les problèmes soulevés avec sa conscience et sa soif de justice.

  Le sujet du livre est l’organisation d’un super casse  mené par une ancienne détenue, véritable pro du fric-frac, talentueuse à sa manière et qui a connu une histoire, of course, chaotique et malheureuse. Nous voilà plongés dans le monde du grand banditisme avec luxe de détails et une vraie histoire qui se tient. Un pur régal.

Autres livres commentés : Le cinquième témoin, Mariachi Plaza, Le dernier coyote, Deuil interdit, Wonderland Avenue, Les neufs dragons, Jusqu’à l’impensable, Sur un mauvais adieu, En attendant le jour, Nuit sombre et sacrée, À genoux.

LA LUNE ÉTAIT NOIRE, Livre de Poche 32435,  ISBN 978-2-253-16250-6

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