Amsterdam d’Ian McEwan

Ian McEwan est un romancier et scénariste anglais (Aldershot 1948) avec une bibliographie importante, plusieurs prix et des adaptations de ses livres pour le cinéma. C’est un auteur best seller ayant vendu plus de 15 millions de livres à travers le monde.

Cet auteur marque une certaine préférence pour la déviance, un monde sordide où règne un malaise certain que l’on peut rapprocher du thriller. Son oeuvre est variée, insolite et riche en traits d’humour.

Amsterdam (1998) a été couronné par le Booker Prize de l’année de sa sortie, un roman qui a réussi encore à m’épater. C’est un auteur vraiment protéiforme qui va chercher ses sujets à des endroits si différents. Cette fois nous avons une fable morale sardonique pour nous décrire une histoire entre plusieurs amis, mettant en avant un cynisme, un manque d’éthique et pas mal d’amoralité.

Molly Lane est une pétulante critique gastronomique et photographe londonienne, mariée. Elle a et elle a eu plusieurs amants qu’elle continue de voir, parfois comme des amis très chers.

C’est à l’occasion du décès assez subit et inattendu de Molly que nous ferons connaissance de quelques uns: d’abord George Lane le mari, au courant des frasques de Molly, mais heureux de l’avoir partiellement à lui. Ensuite le journaliste et rédacteur en chef Vernon Halliday, travaillant dans un grand journal et ayant l’envie féroce de faire encore progresser sa carrière, coûte que coûte. Clive Linley est un compositeur de musique classique de renom. Et Julian Garmony, ministre de l’Intérieur, ex amant aussi.

Le compositeur et le journaliste sont amis, ils se côtoient de temps en temps et ont tramé un pacte d’euthanasie; ils doivent se rendre à Amsterdam pour participer à un colloque sur le sujet, en même temps que Linley doit se rendre au même endroit pour étrenner une nouvelle symphonie qui lui a été commandée.

À la suite du décès de Molly, quelques photos du ministre de l’Intérieur apparaissent, elles sont très compromettantes et Vernon n’hésite pas un instant à se les approprier pour créer un scandale et discréditer définitivement Garmony alors qu’il a l’ambition de devenir Premier Ministre.

Linley peine pour terminer sa symphonie et cherchant l’inspiration, il part marcher à la montagne où il sera le témoin involontaire d’un acte violent; au lieu de secourir la victime, il préférera se consacrer à son écriture derrière un rocher.

Les situations sont débordantes d’un cynisme et d’un manque d’éthique absolument éhontés. Les dés en sont jetés, mais nous assisterons à un magistral revirement de situation.

J’avoue que la fin du roman m’a paru peu claire et il existe peut-être deux interprétations possibles. Je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher ce bon roman dans le pur style de McEwan.

Autres livres commentés : Une machine comme moi, Sur la plage de Chesil, Un bonheur de rencontre, Samedi, Solaire. L’intérêt de l’enfant .

AMSTERDAM, Gallimard 2001 (IMcE 1998), ISBN 2-07-075406-5

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