Mauvaise fille de Justine Lévy

Afficher l'image d'origineJustine Lévy est une femme de lettres française (Paris 1972) ayant fait des études de philosophie et travaillant actuellement dans le milieu de l’édition; elle est la fille de parents célèbres: Bernard- Henri Lévy et Isabelle Doutreluigne; cette dernière fut une belle top model des années 60-70.

Mauvaise fille (2009) est le troisième livre de Justine Lévy qui s’est rendue célèbre avec un deuxième roman  Rien de grave (2004) où elle règle ses comptes avec Carla Bruni qui lui a pris son mari.

Mauvaise fille m’a été recommandé par Mme L , une grande lectrice dont les conseils de lecture sont toujours avisés. Bien m’en prit, car sans cela je n’aurais pas pris ce livre qui est la quintessence du roman nombriliste, genre littéraire que je commence à abhorrer et dont la littérature française regorge.

Mais cette fois j’ai été touchée et émue par un ton de vérité, d’authenticité apparente des sentiments de Justine-Louise pour exprimer une détresse tellement énorme, une douleur tellement évidente, un sentiment d’abandon  tellement injuste, et son incomplétude après avoir perdu sa mère  d’un cancer du sein. Peu importe si cette mère est dépeinte sans aucun artifice sous des auspices pas vraiment flatteurs, mais  cela rend le récit bouleversant.

Ce qui m’émeut dans ce livre (qui est un cri d’amour assourdissant), est le fait que jamais « la mauvaise fille » ne juge sa mère, ni lui fait des reproches, mais elle l’accepte avec toutes ses misères et toutes les imperfections dont elle était pétrie.

Justine Lévy a été  la fille de deux monstres sacrés, elle ne pouvait pas devenir un personnage quelconque, falot et résigné. Elle ne pouvait pas échapper à la névrose avec un « back ground » pareil. Pour exister elle a dû se forger un personnage assez transgresseur, toujours à la limite de l’acceptable et de l’auto-destruction. Ce livre est un cri de détresse, un « SOS -j’existe », un « SOS -aimez-moi ou détestez-moi ». On ne peut pas rester insensible à tant de souffrance exprimée.

Outre l’amour inconditionnel qu’elle a porté à sa mère, je suis frappée par la profonde symbiose qu’elle a avec un père solaire et qui a su s’occuper d’elle. C’est probablement grâce à la proximité de ce père qu’elle n’a pas sombré complètement dans la névrose, même si on ressent trop sa fragilité.

Bref, un livre émouvant, écrit (et bien écrit) avec les tripes sur un sujet ô combien douloureux, qui arrive à être drôle aux moments les plus cruciaux  parce que l’écrivain ne nous épargne rien, bien au contraire, elle se met à nu et cela nous touche.

Un film a été tourné en 2012 sur ce livre par son compagnon Patrick Mille, film qui a valu le César du meilleur espoir féminin à Izïa Higelin dans le rôle de Justine-Louise. Je n’ai pas envie de voir le film, craignant d’être déçue après la lecture du livre.Afficher l'image d'origine

Autre livre commenté : La gaieté.

MAUVAISE FILLE, Éditions Libra Diffusio 2011 (Stock 2009),  ISBN978-2-84492-435-3

Une réflexion sur “Mauvaise fille de Justine Lévy

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