Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Résultat de recherche d'images pour "mary ann shaffer annie barrows" Mary Ann Shaffer est une éditrice, bibliothécaire puis libraire américaine (Virginie 1932-2008) qui a fini ce livre avec l’aide de sa nièce Annie Barrows (San Diego 1962):un roman épistolaire inoubliable, paru en 2008 sous le titre The Guernesey Literary & Potato Peel Society. Annie Barrows quant à elle,  est une écrivaine américaine auteur de livres pour enfants, détentrice d’un BA à Berkeley sur Histoire Médievale. L’aide d’Annie Barrows a été nécessaire lorsque la santé de Mrs Shaffer devint défaillante. Ce livre reçut le prix du Meilleur Livre par le Washington Post l’année de sa parution. C’est un livre qui a rencontré un grand succès et qui a été traduit déjà dans plus de 32 langues.

Mary Ann Shaffer découvrit Guernesey en 1976 et se décida à écrire sur cette île Anglo-Normande qui fût le seul territoire britannique occupé par les allemands lors de la DGM.

Ceci est une relecture après la sortie, la semaine avant-dernière, du film éponyme du britannique Mike Newell que j’ai trouvé très réussi; en même temps je me rendais compte que j’avais pas mal oublié les détails du livre qui m’avait laissé à l’époque un très bon souvenir. Et quel plaisir de découvrir à l’affiche du film deux excellentes actrices de la série Anglaise Downton Abbey : Lily James (Juliet Ashton) et Penelope Wilton (Mrs Crowley).

Très curieusement cette relecture m’a laissé un peu moins enthousiaste que la première fois, tout en lui conservant des côtés très-très agréables bien que j’ai ressenti certaines longueurs et un côté assez désuet.

Tout d’abord le sujet historique, peu exploité, voire méconnu, est intéressant. Ces îles Anglo-Normandes « oubliées » par Churchill qui n’a pas voulu les ravitailler pendant l’occupation en se disant que ces denrées allaient être confisquées par les allemands et nourrir ainsi les troupes d’occupation. Cette population civile a réellement connu la faim la plus atroce de tous les territoires occupés et si la population n’est pas morte de faim, c’est parce qu’ils mangeaient la croûte des arbres et les pissenlits par la racine ou peu s’en fallait… Hitler avait envoyé pas moins de 16 000 prisonniers de guerre dans ces îles, prisonniers qui étaient traités comme des esclaves pour construire des fortifications.

Puis il y a le côté si Anglais et si charmant du roman, avec cet humour so British, fait de dérision et de détachement (et Bravo! aux auteures américaines d’avoir su imprimer cette ambiance). Il y a aussi la qualité des personnages secondaires, tellement dotés de  profondeur humaine, chacun avec son propre positionnement face à une réalité très dure. L’Occupation est décrite du point de vue exclusif des îliens, sans interférences extérieures. Un autre point de vue intéressant est celui des occupants: à la fin de cette guerre, ces « pauvres » allemands furent « oubliés » et abandonnés à leur sort par leur État Major : ils crevaient de faim et ne savaient pas à quelle sauce ils allaient être mangés, car des deux côtés, il n’y avait pas de communication.

L’histoire est simple. Une jeune écrivaine Anglaise à succès, Juliet Ashton, reçoit de la part de Dawsey Adams, un fermier de Guernesey,  une demande de documentation sur un très bon auteur Anglais (Charles Lamb). Juliet, généreuse et ouverte, lui en envoie un tome via son éditeur londonien. Ainsi, au fil des lettres, va s’instaurer une correspondance suivie entre Juliet et Dawsey. Peu à peu, Juliet Ashton saura qu’il existe un club littéraire sur l’île, qui a été crée dans le but d’abuser les allemands et de se réunir pour ripailler autour d’une rare nourriture cachée aux occupants. Un des membres du club avait imaginé cuisiner une tourte avec les épluchures de patates…(fort dégoûtante, d’ailleurs)… De cette manière, Juliet Ashton a le sentiment qu’il existe un très bon sujet de roman, d’autant plus qu’elle est en manque d’inspiration.

Au lendemain de la guerre Juliet va partir pour Guernesey rencontrer tous ces gens qui ont échangé une correspondance avec elle et nous aurons droit à la deuxième partie du roman qui va s’ourdir de visu avec le groupe. C’est très humain, très bien vu, drôle et triste à la fois comme la vie même.

Ci-après l’affiche du film:

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LE CERCLE LITTÉRAIRE, 10/18 domaine étranger 2009,  ISBN 978-2-264-05351-0

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