Les lions sont morts (2) de Mick Herron

Mick Herron est un écrivain britannique (Newcastle-upon-Tyne, 1963) de romans policiers et d’espionnage.

La série avec Jackson Lamb comporte 8 épisodes dont La maison des tocards est le premier opus; seulement les deux premiers tomes ont été traduits au français pour le moment.

Une série nommée Slow Horses a été tournée en Angleterre par Apple TV en 2022 avec 12 épisodes dirigés par James Hawes avec Gary Oldman dans le rôle de Jackson Lamb.

Les lions sont morts (Dead Lions 2013) est le deuxième opus avec Jackson Lamb et les tocards; ce tome a été recompensé avec le Gold Dagger Award et il a été élu polar de l’année par le Times. Dans le premier tome les tocards vont réaliser une action collective spectaculaire, mais cela ne leur vaudra pas de retourner à la maison mère ou MI5 (Regent’s Park).

Dans ce deuxième tome je suis rentrée plus vite dans la trame parce que j’avais encore les personnages en tête. Cette fois les tocards seront embarqués dans une aventure folle, complètement tirée par les cheveux et l’action coûtera la vie à un jeune tocard, sans que pour cela Regent’s Street s’en émeuve.

Le chef des tocards est toujours aussi affreux, c’est Jackson Lamb, pétomane, négligé, crasseux et obèse, accro à la nicotine et alcoolique, mais s’il réagit en vrai tyran avec ses sous-fifres, il se comporte aussi en mère-poule devant les coups bas de la maison mère. Il a, de plus, une langue bien pendue avec un sens de la repartie ou de l’attaque, ce qui le rend par moments irrésistible.

Tous les acolytes sont là et ils vont s’avérer des narrateurs alternatifs qui apportent au lecteur un point de vue différent et bien sûr, partisan; ils sont tous hauts en couleur, des gaffeurs assignés au purgatoire, ayant tous l’espoir d’être repris par Regent’s Park. C’est un voeu pieux, car pour le MI5 c’est de la chair à canon, disponibles pour les coups foireux et risqués. Avec ce deuxième tome, le lecteur ne peut que constater que leurs initiatives vont s’avérer presque toujours catastrophiques, dignes d’un Gaston Lagaffe collectif.

Cette fois l’action tourne autour des cellules dormantes d’espions russes passés à l’Ouest, datant de la guerre froide et que le MI5 a recruté en attendant de s’en servir. C’est un ancien espion russe passé à l’Ouest, Dickie, qui est retrouvé mort dans un bus londonien. Il se trouve que Jack Lamb l’a connu et a travaillé avec lui à Berlin.

Lamb avertit sa hiérarchie de la possibilité de meurtre, mais cela ne les intéresse plus. Alors, il se lance dans l’élucidation du cas à ses risques et périls avec son équipe de gaffeurs qui le suit.

En dehors d’un aspect burlesque désopilant, il faut lire l’auteur entre les lignes car il n’y va pas de main morte pour dénoncer le cynisme de la société actuelle, par exemple avec le personnage odieux de l’oligarque russe qui cache un voleur de grand chemin et en outre un assassin sans vergogne, ou le personnage du politicien britannique complètement à côté de la plaque.

Mick Herron dépeint une comédie humaine avec un humour féroce, sardonique.

Quid de Les lions sont morts ? C’est le nom d’un jeu infantile où il faut faire le mort allongé sans bouger, (métaphorique de has been pour les tocards?).

Autre livre commenté : La maison des tocards .

LES LIONS SONT MORTS, Actes Sud Noirs 2017 (MH 2013), ISBN 978-2-330-07828-7

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