Mon chien Stupide de John Fante

John Fante était un romancier, scénariste et nouvelliste américain (Denver 1909 -LA 1983). C’est un représentant du réalisme sale, ce mouvement littéraire nord américain signalé par Bill Buford dans les années 80; Fante est aussi un précurseur de la Beat Generation.

Il existe en Italie un Prix Littéraire International John Fante depuis 2008, consacré à un premier roman.

Ma première lecture d’un livre de John Fante fut Demande à la poussière (1939) mais j’ai dû abandonner cette lecture, la trouvant trop thrash et vulgaire.

Mon chien Stupide est un livre posthume et il figure, avec d’autres nouvelles dans My Dog Stupid in West of Rome, 1985; il fait partie aussi de deux livres du cycle Molise, après Les compagnons de la grappe (1977). Molise est le nom du propriétaire du chien dans ce court et très drôle roman; et comme ce chien a surgi de nulle part et qu’il a un caractère très particulier, la famille l’a prénommé Stupide.

Un film français a été tourné par Yvan Attal en 2019 (non vu).

Un énorme chien, de race akita (nippone), s’échoue chez les Molise qui habitent une belle maison non loin de Santa Monica; c’est un molosse impressionnant aux moeurs particulières. Le ménage Molise est composé du père, écrivain plus ou moins raté qui touche le chômage et qui a du mal à joindre les deux bouts, mais qui mène grand train, autant que cela se peut. La mère, Harriet, écrit presque mieux que son mari et c’est à elle que les enfants recourent quand une bonne rédaction s’impose. Les enfants sont 4, tous plus ou moins ratés, cachottiers, menant leur vie d’adultes aux frais des parents.

L’allusion à la ville de Rome du titre en VO tient au fait que l’écrivain Molise pique une crise existentielle de temps en temps, pour des raisons diverses et variées et que chaque fois il revient sur la marotte de tout plaquer et de s’installer (tout seul de préférence) à Rome, tenant compte de ses origines italiennes.

Tout ceci donne lieu à un texte au vitriol pour nous décrire par le menu la vie de couple, la vie d’un écrivain besogneux, les animaux à la maison, les enfants avec le rapport aux parents et les rapports entr’eux, la vie universitaire et l’appel au service militaire, etc, etc. John Fante est vraiment très décomplexé et nous nous tordons de rire. Un court bouquin mais qui aborde tellement de sujets mine de rien, diablement subversif.

MON CHIEN STUPIDE, 10/18 2018 (JF 1985), ISBN 978-2-264-07202-3

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