Tony Hillerman est un écrivain américain de polars et d’essais (Oklahoma 1925-2008) avec une vaste bibliographie; sa grande spécialité ce sont les romans policiers ethnologiques.
Il a fallu que je me trouve « en panne » de lecture en français à l’ étranger, pour « tomber » sur ce polar gentiment prêté par l’hôtel. Cela m’a permis de découvrir Tony Hillerman avec un ethno-polar qui nous parle de culture Anasazi et des indiens Navajos.
La culture Anasazi a disparu mystérieusement vers 1280 dC., trois cents ans avant que les espagnols n’arrivent sur leur destriers; elle avait colonisé le nord-ouest des USA, principalement la région de Four Corners, à la frontière du Nouveau Mexique et de l’Arizona. Il existe des vestiges importants de cette culture, notamment de la très belle poterie. Cette culture Anasazi reste assez mystérieuse, le nom provient du Navajo qui veut dire les Anciens. Il y a d’ autres mystères inexpliqués, comme par exemple, pourquoi ont-ils construit des routes alors qu ils ne possédaient pas la roue ni les bêtes de somme? pourquoi vivaient-ils dans cet endroit paumé sans bois, sans eau, sans terres cultivables ?
Le voleur de temps, publié aux USA en 1988 (A thief of time) fait allusion aux pilleurs de tombes illégaux qui ne respectent pas les nécropoles et qui parfois, pour une poignée de dollars, massacrent ces précieux vestiges. Un téléfilm a été tourné en 2004 par Chris Eyre et je vous livre un lien pour apprécier une présentation intéressante grâce à la videothèque prodigieuse de youtube:
Les protagonistes des polars sont le lieutenant Joe Laphorn et le sergent Jim Chee tous les deux de la police tribale Navajo et tous les deux d’ascendance Navajo ce qui nous permet d’appréhender cette autre culture nord-américaine.
Le livre nous narre l’ histoire d’ une anthropologue, particulièrement intéressée par les poteries Asanazi et qui a fait une découverte majeure. Elle croit avoir détecté la signature d’ une femme artiste asanazi qui avait mis au point un motif, fait des formes abstraites peintes sur la surface, avec un mélange de couleurs, et une représentation de Kokopelli en tout petit (Kokopelli=petit bonhomme bossu, symbole de la fertilité), chose qui permettait à l’anthopologue de dater et de suivre l’ itinéraire de la tribu. Elle travaille en équipe avec deux collègues qui ne s’ intéressent pas spécialement aux mêmes sujets mais qui fréquentent forcément les mêmes centres d’ intérêt. Or cette anthropologue va disparaître et les policiers chargés de l’ affaire appartiennent à la police navajo tribale.
L’ écrivain nous livre des renseignements intéressants sur une autre culture nord-américaine, celle des Navajos qui vivent dans une vaste réserve sur les falaises des plateaux du Colorado; ces Navajos sont tiraillés entre leurs rites ancestraux et le mode de vie d’ une Amérique blanche quoique multiculturelle. En tout cas il semblerait que le peuple Navajo ait gardé plus de us et coutumes que les dits américains blancs ou belaganas en langage navajo.
Il y aura plusieurs meurtres qui vont bien épicer la narration. Il n’ y a pas lieu ici de déflorer l’ intrigue sous peine de devenir spoiler ès- polar, ce qui constitue à mon avis un vrai crime.
Les personnages sont magnifiquement campés avec une vrai profondeur humaine et Tony Hillerman excelle à nous décrire cette région désertique belle mais très aride. Il paraît qu’il est souhaitable de lire les titres dans l’ordre de parution car les personnages évoluent et ils ont leur propre histoire en parallèle des intrigues policières.
LE VOLEUR DE TEMPS, Rivages / Noir N 110, ISBN 978-2-86930-458-1
En mi período norteamericano leí varios libros de este autor, aún conservo « Coyote waits » et « Sacred clowns » en VO. Interesantes lecturas para conocer un poco la cultura de los navajos que tienen sus reservas en un territorio desértico y grandioso, la Monument Valley.