Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler et Stefan Bollmann

Laure Adler, née Laure Clouzet, est une journaliste, biographe, essayiste, éditrice et productrice de télévision française (Caen 1950).

Stefan Bollmann est un homme de lettres et historien de l’art allemand (Düsseldorf 1958). Ce livre est paru en Allemagne en 2005 sous son seul nom; en 2015 Flammarion a racheté les droits et l’a fait paraître en France sous la double signature et une double introduction.

Le livre, je l’avais repéré en 2006, car la jaquette m’avait plu avec Rêves ce tableau énigmatique du peintre italien Corcos. En 2021 je l’ai revu chez mon libraire avec un subterfuge, une nouvelle jaquette que j’ai trouvé géniale : ils avaient ajouté le gentilé de ma commune (avec combien de communes l’ont-ils fait?). Cela m’a décidé de l’acheter et de plus le libraire m’a offert le poster de la jaquette, aujourd’hui encadré et faisant belle figure dans mon bureau.

Les femmes qui lisent sont dangereuses (2005) est un très joli livre présenté par Adler et Bollmann, séparément, comportant une vaste et belle iconographie (130 illustrations) montrant des femmes de tous temps, de tous âges, en train de lire. Les deux textes d’introduction sont très réfléchis et intéressants, celui de Mme Adler plus lyrique; je regrette un peu leur brièveté. Ce livre est un angle d’approche à l’histoire de la lecture chez les femmes.

Ce catalogue concerne essentiellement la lecture en Occident et l’engouement pour celle-ci à partir du XVIII siècle, car auparavant les livres étaient une denrée rare: environ 10,5% de femmes lisaient vers 1770, et seraient devenues rapidement 20% en 1800. Les femmes lisent pour comprendre, s’éveiller, rêver. Et la complicité qui s’établit entre les lectrices, inquiète les hommes qui vont essayer de les marginaliser en les signalant éventuellement comme des hystériques ou des névrosées, affaiblies ou exténuées par un excès de désirs artificiels générés par la lecture.

Les images défilent et je m’abime dans la contemplation. Pas mal de peintres inconnus pour moi. L’analyse portée aux tableaux est souvent intéressante, toujours subjective. Les lectrices ludiques seraient majoritairement féminines alors que les hommes liraient majoritairement « utile ». Et c’est bien connu que le cerveau féminin est moins « compartimenté » que celui de l’homme, la femme pouvant établir plusieurs synapses dans des sens différents du cerveau et en même temps. Oui, nous sommes physiologiquement différents mais très complémentaires.

Il existe une suite à ce livre, par les mêmes auteurs et avec une petite variante dans le titre Les femmes qui lisent sont de plus en plus dangereuses (2021). Un défi?

LES FEMMES QUI LISENT, Flammarion 2006, ISBN 978-2-081-36315-1

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