Études Critiques (1844-1848) d’Arthur de Gobineau

Arthur de Gobineau | Raciology Wiki | Fandom Arthur de Gobineau dit le comte de Gobineau fut un diplomate, écrivain et homme politique français (Ville d’Avray 1816-Turin 1882). Il est surtout connu pour son essai Inégalité des races humaines (1853). Son oeuvre littéraire est de caractère romantique avec aussi des essais polémiques et quelques travaux historiques. Il s’est voulu l’émule de Balzac mais il ne l’a égalé que par son descriptif du monde bourgeois. Son talent est celui d’un écrivain voyageur.

Études critiques (1844-1848) m’a attiré par le nom de Balzac que j’apprécie énormément; je me bornerai donc à écrire seulement sur Balzac. Les autres auteurs cités dans ce livre sont Alfred de Musset, Théophile Gautier, Henri Heine, Jules Janin et Sainte-Beuve.

HONORÉ DE BALZAC

La lecture de ces pages sur mon cher Balzac a été une grande déception, à peine 26 pages sans aucun élément nouveau à découvrir ni  aucun paragraphe intéressant. Il faut dire que cette étude critique sur l’oeuvre d’Honoré de Balzac est entreprise par un contemporain (et concurrent?) au début de la période si prolifique d’un pauvre Balzac poursuivi par ses créanciers en tout poil. C’était l’apogée de la période feuilletonesque où l’écrivain noircissait du papier tous les soirs afin de pouvoir subsister.

Monsieur de Gobineau le juge sévèrement et sa critique manque singulièrement de pertinence et de considération pour l’oeuvre immense laissée par Balzac dont on dit qu’il a construit une cathédrale avec sa Comédie Humaine.

Voici ce que dit de Gobineau sur le roman feuilleton...le roman-feuilleton joue donc, en quelque sorte, le rôle d’un abécédaire perfectionné et orné d’images en taille douce. Il viendra un jour peut-être où l’éducation s’achèvera; alors ces livres élémentaires seront rejetés avec mépris; on ne déplorera plus leurs défauts, parce qu’on n’aura plus besoin de leurs qualités, et ils auront rempli leur office qui était d’initier doucement au monde des idées une foule jusque-là profane.

Et sur la Comédie Humaine…cette Comédie Humaine comme il la nomme, ce drame à cent actes divers, souvent au-dessous du médiocre, n’en a pas moins des richesses inouïes, des peintures du plus grand prix, des études de caractère comme on n’en trouve point ailleurs.

Il ne ménage personne Monsieur de Gobineau...s’il est tel écrivain, comme M. Dumas par exemple, dont les compositions se ressentent uniquement de l’action d’un public assez peu lettré, il en est tel autre, comme M. de Balzac, qui, pour satisfaire à une production démesurée, gâte tout à plaisir des facultés déjà bien classées dans l’estime générale et qui, trouvant moins de lecteurs sans doute que M. Sue, est cependant en position de s’interdire de trop fâcheuses complaisances.

On conviendra qu’un pareil amphigouri est difficile à supporter de toute autre personne que de Mlle Madelon Gorgibus, et M. de Balzac a dépassé de beaucoup trop loin la manière, déjà suffisamment précieuse, dans laquelle il écrit jadis le Lys dans la Vallée. (Et tout est à l’avenant chez l’auteur, personne n’est épargné).

Qui sait aujourd’hui qui fut Monsieur Arthur de Gobineau ? Qui se targue de connaitre son oeuvre ? Vous avez trouvé la réponse tout seul, sans besoin d’aller se renseigner nulle part car Honoré de Balzac est une gloire pour la postérité qui n’a pas besoin d’être claironnée.

ÉTUDES CRITIQUES, Simón Kra 1927, pas d’ISBN

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